En cette journée de fête du travail, journée de lutte pour les droits sociaux, pour les droits des ouvriers, des ouvrières, des oubliés de la décence et de la reconnaissance, nous voulions lever le poing ! Oui, JJ le poing levé ! JJ dressée, JJ outragée, JJ révoltée. Pourquoi, pour qui ? Mais parce que, Mesdames et Messieurs, nous avons appris qu’il n’y avait pas d’indemnités, pas de programme de soutien, pas de comité d’entreprise pour les vendeuses et les vendeurs de Lush ! Rien ! Pas une pastille de Paracétamol offerte, pas de pince-nez en libre accès, pas de prime pénibilité, pas de distribution quotidienne de Motilium. Une honte.
Quand on imagine les mineurs de fond de la chanson de Bachelet, on la visualise, on la ressent la douleur de l’ouvrier qui part au charbon, c’est le cas de le dire. Mais qu’en est-il des employés de Lush, cette chaîne de magasins qui vend des produits de soin (a priori) à travers le monde ? Qui prend en considération leurs nausées incessantes ? Nous n’avons pas recueilli de témoignages, les pauvres ayant trop peur des représailles, ceci-dit, nous vous mettons au défi de rester ne serait-ce qu’une vingtaine de minutes à l’intérieur d’une boutique. C’est inhumain.
Blague à part, est-ce qu’il faut avoir le sens olfactif anormalement développé pour se dire que Lush, ça pue ? Est-ce qu’on est trop sensible quand on s’estime littéralement agressé ? Qu’on a les yeux qui piquent, la tête qui tourne, l’estomac qui se retourne lorsque les effluves, mi relents d’armoire de la Grand-Tante Jacqueline, mi travaux routiers en plein cagnard, vous prennent les narines de plein fouet ? Est-ce qu’on peut en parler ?
Chacun peut avoir une définition bien à lui de ce qui est de la famille du cosmétique. Il est tout à fait normal et sain d’éprouver des sensations divergeantes quant à l’odeur de la vanille ou de la tubéreuse. Chacun son goût. Ce lieu commun énoncé, nous sommes néanmoins prêtes à parier que si nous lancions un groupe sur Facebook intitulé “Lush ici, il suffit”, nous aurions plus d’un adepte.
Parce qu’en principe, quand on se lave, qu’on se tartine de crème ou qu’on fait mousser ses cheveux, le but ultime réside dans le fait de sentir bon. De ne pas inspirer de sentiments de répulsion quand on croise un congénère. Et puis, avouez, ce n’est pas très pratique de se frotter de la tête aux pieds avec un pain de savon d’un kilo, non ? Et disons-le une bonne fois pour toute, quand on fête son anniversaire, on rêve d’un fraisier, d’une forêt noire (là aussi, chacun son goût), mais pas de croquer dans un gâteau de savon, de peur de voir revenir en masse de vieux souvenir de frottage de langue (C’est encore dans les usages les grands-mères qui faisaient disparaître les gros mots à coups de savon de Marseille ?). Sans parler de l’odeur, encore elle, qui règne ensuite dans votre salle-de-bain pendant des mois… le temps de terminer le pain d’un kilo. Ça en fait des douches. Et qu’on ne nous dise pas que c’est naturel, frais, essentiel. Frais ! On se gausse, jamais le frais n’avait eu de molécules odorantes aussi lourdes. Et jamais les extraits de plantes n’avaient semblé si peu naturels. C’est quoi ces couleurs ? STOP !
Alors, fermement, nous nous tenons à la disposition de toute personne subissant les foudres de savon au bitume ou de boule de bain à la naphtaline avec notre association de soutien aux victimes d’agressions de narines à répétition. Vous n’êtes pas seules. Nous sommes là pour vous aider. L’union fait la force et le pince-nez est roi. Parce qu’il faut que ça cesse !
