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Stop ! Ce qu’on ne veut plus (jamais) entendre

Tics de langage, expressions insupportables, petit listing de ce qui nous fait saigner les oreilles en ce moment et à jamais

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Les mots et les expressions que l’on emploie sont le miroir de notre société et de l’époque que nous vivons. Alors, il y en a quelques-uns, des tics de langage insupportables qui reviennent et que nous n’aimerions plus entendre. C’est possible ?

Un doigt sur les lèvres ou des éclairs dans les yeux, il est fréquent d’avoir envie de faire taire ses comparses humains. En ce moment, période bénie où détente générale et âmes en joie sont de sortie (en habits de fête et avec un troupeau d’amis, pensez-vous), ce sentiment nous semble parfaitement exacerbé. Les citations du moment, les phrases spécial confinement, les petits conseils du COVID ou l’abécédaire du complotiste, ras le bol. En bref, voici notre petite liste en vrac d’expressions insupportables ou de tics de langage que vous devriez vous abstenir d’articuler. En ce moment et pour toujours. Stop. Chut. Ça suffit. On ne veut plus jamais, jamais, entendre tout ce qui suit.

Nous vous avons fait grâce des fautes de Français et autres erreurs de syntaxe, qui évidemment font partie de notre catalogue, version longue.

Ce qu’on ne veut plus entendre en ce moment

 

Alors, la forme ? Sinon, la forme ? Et toi, la forme ?
Je télé-travaille sur un tabouret depuis 8 mois, je compense avec du chocolat, ma salle de sport a fermé, mon esthéticienne aussi, j’ai comblé 50% du chiffre d’affaire de mon caviste en seulement quelques semaines. Alors, la forme… que te dire.

C’est tellement vrai…
Ah bon. Parce que tu détiens les sacro saintes ficelles de la vérité vraie, toi ? Dans la bouche et le clavier de nombreux/ses adeptes de théories fumeuses ou juste de drôle de naïfs, c’est tellement vrai sonne comme une sorte de tampon “validé”. En ce moment, c’est tellement vrai qu’il y en a un paquet des gens qui disent que c’est tellement vrai… c’en est vraiment insupportable.

J’annoncerai mes mesures…
Cette expression est usuellement suivie d’une date. Parfois d’une heure. La plupart du temps plutôt éloignées dans le temps. Comme s’ils ne savaient pas DÉJÀ quelles sont leurs mesures ! C’est notre fatigue de la situation qui parle à notre place ?

Prenez soin de vous…
Doit-on vraiment expliquer pourquoi cette expression nous hérisse le poil ? Surtout quand c’est à la fin d’un email de la secrétaire de l’école de vos enfants qui vous annonce qu’ils sont assis à côté d’une petite dont la maman est positive au COVID et que par conséquent ça serait bien que vos enfants restent à la maison une petite semaine parce que cas contact vous savez s’il vous plaît. Prenez soin de vous.

Cas contact
L’expression numéro un de l’année 2020 ! Et bien, on ne l’aime pas ! Voilà ! Il faut avoir le courage de ses opinions.

Et toi, tu l’as eu ?
Comme si c’était une sorte de rite de passage ! Une réflexion interrogative à laquelle on s’efforce de répondre, un peu honteux de ne pouvoir sortir un bel écouvillon positif de notre poche : “Euh… peut-être. Non. Tu sais, on ne sait jamais avec ce truc d’asympto machin. J’avais un peu mal à la gorge au mois de mars et en ce moment j’ai la digestion qui fait des siennes…” Personne n’a envie de savoir ça.

 

Mais encore, d’autres petites citations pour moments difficiles…

On ne peut pas se plaindre…
Petite phrase débonnaire tout à fait désagréable qui arrive dans la conversation, ou juste après que nous ayons largué notre sac de malheurs et de déboires, ou juste avant. Oui, il y a toujours plus malheureux, on sait ! Dans un cas comme dans l’autre, on se sent coupable d’avoir osé se plaindre ou pensé se plaindre. Ce qui est indéniablement néfaste pour le moral.

Et toi, tu débrayes ?
Nouveau terme à la mode pour indiquer qu’on fait grève. Pourquoi ne pas tout simplement dire qu’on fait grève alors ? Peut-être parce qu’il est quand même de très mauvais ton en ce moment de s’arrêter volontairement de travailler quand une gigantesque proportionnalité du monde est à l’arrêt administratif. Nouveau terme pour éviter l’opprobre ?

Je m’inquiète. Tu bois beaucoup quand même…
Comment déclencher un urticaire, un prurit géant chez quelqu’un de normalement constitué en ce moment ? Juger sa consommation d’alcool d’un petit air mi-contrit mi-condescendant. Si vous voulez un conseil : il faut arrêter ça tout de suite. C’est pas bien. C’est pas bon pour votre relation avec cette gentille personne qui vient en aide humainement et généreusement aux pauvres vignerons qui, eux aussi, subissent la crise de plein fouet.
Nous notons également que c’est une remarque qui n’a pas forcément émergé pendant la période COVID. Nous avions des soucis avant aussi.

Ce qu’on ne veut plus entendre… jamais !

 

Est-ce qu’on peut remettre “Sinon, la forme ?”, parce que vraiment, ça ne va pas !

J’aime pas les chiens !
Une de nos favorites… Oserions-nous rétorquer que nous n’aimons pas les gens, ou c’est mal vu ?

C’est bizarre, tu ne veux pas d’enfants… ?
Que ce soit sur le mode interrogatif ou non, le jugement est assurément (pas si) caché dans cette expression si souvent lancée à la face des femmes qui font ce choix. Un choix ? Tiens… quoi de plus naturel que d’avoir des envies. Comme une voiture, une barre de chocolat ou le dernier shampooing à la paille de lin. Incontestables. Ne pas vouloir d’enfants en est une. Incontestable, aussi.

À la limite, on fait….
À la limite ? De quelle limite parle-t-on ? Sache que je ne me limite pas moi, mon p’tit bonhomme.

Tu me récapitules tout ça par email
Tu te fous de moi ? On se parle depuis 1h30 et tu n’as rien noté ?

J’ai besoin de me poser…
Oui, alors, il serait temps d’arrêter de se regarder le nombril ou d’arrêter de se plaindre ou de s’arrêter tout court, mais pour de vrai. Et que veux-tu dire par là ? Te pAUser ? Ou juste t’asseoir ? Dans ce cas, le vocabulaire adéquat c’est “vacances” et “chaise”.

 

Vous pensiez en avoir assez ? Voici d’autres expressions absolument insupportables !

 

Et la famille ?
Soyons honnêtes. On ne sait jamais quoi répondre à cette formule de politesse qui, si elle était suivie d’une vraie réponse, amène à confier des détails qui ne regardent rarement les personnes qui l’articulent. Oui… ma tante Claudette va très bien merci, alors que mon cousin, c’est pas vraiment la forme. Et toi ? La forme ?

Bienveillance
Convoque la bienveillance qui est en toi, petit Padawan, et sois une belle personne. Sinon, et bien le ciel te tombera sur la tête, tu seras jugé par les tiens et lapidé par la bien-pensance ambiante qui tente de faire de nous de bons petits disciples mous alors qu’on a juste envie de s’asseoir en terrasse pour critiquer les gens qui passent. Comment ça il n’y a plus de terrasses ?
N.B. Ce mot est à mettre dans le même sac que tout ce qui a trait à la méditation

J’dis ça, j’dis rien
La négation n’est même pas respectée dans cette espèce d’expression insupportable absurde et inutile, ce tic de langage benêt et superflu. En réprimant notre envie de hurler à l’écoute de ces quelques mots : Et bien tais-toi ! (en version polie), nous ne supportons plus le petit oeil de “je sais tout” qui va avec. Ce doit aussi être la préférée des complotistes. “N’empêche Marcel, le coronavirus est arrivé juste au moment où un take away chinois a ouvert dans ma rue. J’dis ça j’dis rien…” Voilà, voilà.

Le documentaire Hold-Up bien en vue bien en vogue en ce moment en est l’illustration parfaite. Il dit ça, il ne dit rien…

C’est compliqué…
Rien n’est compliqué à moins qu’on ne le décide… ou qu’on baisse les bras ! On se remue et on arrête de construire des murs de découragement devant ceux qui tentent et qui avancent ! Compris ?

blah blah je ne t'écoute pas je ne veux plus t'entendre

Ce langage qui dit tout de nous

 

Si vous souhaitez vous plonger dans ce que votre langage dis de vous, l’auteure Julie Neveux a sorti au mois de septembre un essai qui décortique nos tics, tocs, de langage, les citations du moment, le vocabulaire d’une époque. Avec une centaine d’expressions, elle dresse le portrait de notre société à la langue malléable et mutante, qui se nourrit de nouveaux termes, souvent importés. Fiers que nous sommes de focusser sur des mots dans le vent qui n’existent même pas(encore) vraiment.

Saviez-vous par exemple que selfie joue avec le même suffixe que Barbie et Daddy et veut dire “moi chéri”?   Que le terme féminicide désigne le massacre (suffixe -cide) des femmes, et qu’il existe depuis deux siècles  ? Ou que répéter en vrai traduit notre besoin de distinguer «  la vraie vie  » de la réalité virtuelle  ?*

En mode connectés et émoticônes, nous appelons à la bienveillance (la fameuse) et sommes à l’affût du dernier buzz. Du coup. En même temps. Voilà. Allez… bonne continuation et bon courage ! Aaaaaaaargh !

*Source:Grasset

livre dico des mots qui n'existent toujours pas
livre je parle comme je suis

LE DICO DES MOTS QUI N’EXISTENT (TOUJOURS) PAS (et qu’on utilise quand même)

 

Recueil humoristique d’Olivier Talon et Gilles Vervisch, paru chez Omnibus, 2018

JE PARLE COMME JE SUIS

 

Un livre de Julie Neveux, paru chez Grasset, 2020

Illustrations : ©Glénat / Photos : ©Vincent Calmel

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