Vous vous souvenez des cadavres exquis ? Rien à voir avec les morts ou une forme d’anthropophagie immonde, il s’agit du jeu où l’on écrit une première partie de phrase (ou juste un mot), puis on plie la feuille et on la passe au suivant qui écrit la suite de la phrase (ou un adjectif, un verbe, un autre mot) et ainsi de suite, jusqu’au moment où l’on déplie la feuille et qu’on lit le résultat des esprits (souvent tordus) rassemblés autour de la table. C’est l’occasion d’un bon vieux fou rire en règle générale (raison pour laquelle les esprits se doivent d’être tordus).
Et bien, il se trouve que ce jeu tout simple a un cousin officiel qui se nomme Blanc-manger coco. Des cartes noires proposent une phrase à trous, à chacun de faire des propositions pour combler ces lacunes de la manière la plus loufoque, la plus salace, la plus rétrograde, la plus répugnante, la plus choquante qui soit. Celle qui déclenche le plus grand éclat de rire a gagné. Il faut donc laisser libre cours au côté sombre de votre esprit et faire taire la petite voix en vous qui ne prononcerait jamais, au grand jamais, doigt et cul dans la même phrase. Et ben ça y est, nous l’avons écrit, c’est noir sur blanc, tout fout l’camp !
Nous sommes quand même informés par une petite carte supplémentaire dans le carton que le jeu est potache et ne souhaite blesser personne, ni les femmes, ni les juifs, ni les arabes, ni les blancs, ni les noirs, ni les enfants, ni les derrières, ni les doigts, ni les intellectuels, ni les êtres humains, ni les tueurs en série, ni les héros, ni les animaux, ni personne ! C’est vous qui prenez tout au premier degré !
Même le titre du jeu est un clin d’oeil irrévérencieux… On pourrait l’entendre, le comprendre comme une blague (potache ou de mauvais goût) à deux doigts du racisme mais si on n’oublie pas le trait d’union entre blanc et manger, on peut comprendre que le jeu est assimilé à une bonne vieille panna cotta à la noix de coco, le blanc-manger étant effectivement un dessert, sorte de flan blanc épaissi au riz et à la fécule. D’accord les puristes, ça n’a rien à voir avec une panne cotta mais c’est pour l’image ! Pour l’été (mais pas que), en toute fin de soirée (mais pas que), pas trop nombreux (sinon ça perd son rythme), avec la version1 ou la 2 nommée déluge, laissez-vous tenter par l’insolence.
Et, pour notre plus grand plaisir, Hiboutaillus, la SAS qui a commis ce jeu, a lancé une boîte de jeu réservée aux parents, “La pilule”, histoire de sortir les pires horreurs au sujet de nos bien-aimés bambins et de notre situation chérie de géniteurs épanouis. À vos cartes, prêts, oubliez que vous avez une morale… le temps du jeu, partez ! Il ne sera pas dit qu’on ne peut pas rire de tout.