–”T’en r’prendras bien un bout ?! Qué tes cuisses ? Qué les fêtes ? Tu n’vas pas pinailler, c’est tout léger, c’est que d’la crème !”
Qu’est-ce qu’on peut bien répliquer à ça, hein ? C’est maintenant que je lui dis que je déteste la Forêt-Noire à la cousine Jeanne-Odette ? Et je ne peux même pas refiler ma tranche à Josette, elle a déguerpi en douce aux toilettes, sentant le vent de la deuxième tournée poindre dangereusement. Bah, c’est pas une petite part de gâteau qui va me faire peur, sachant que le digestif ET l’équivalent des 5 fruits et légumes quotidiens recommandés sont compris dedans, c’est du tout en un, entrée, plat, dessert et pousse-café. Il faut dire qu’elle n’a pas la main légère sur tout ce qui a trait à la cerise, la cousine Jeadette. Et ça y est, j’suis cuite. Josette va devoir me ramener !
Est-ce que quelqu’un aurait l’inestimable bonté de dire à cette brave Dame que la Forêt-Noire, c’est pas bon ? Qu’il faut qu’elle arrête les dégâts, là, tout de suite ? Ou mieux ! Quelqu’un pourrait lui souffler la recette de Castrischer ? S’il vous plaît… Par pitié…
Une épaisseur pareille, ça donne une irrésistible envie à toutes les Josiane de ce monde de faire le coup du : “Tiens, sens-moi cette crème, elle n’a pas l’air fraiche…” Mais on vous arrête tout de suite, bande de malheureuses ! Et malheureux aussi, pour toutes les Josiane au masculin qui se sentiraient lésés par un sexisme primaire aussi vile. Car les Messieurs aussi ont envie de faire des blagues pourries avec de la nourriture, même quand ils s’appellent Josiane ! On vous arrête tout de suite, donc, bande de…, car en aucun cas vous ne voudriez perdre une miette, une goutte, une aérienne ouatine de cette part de gâteau qui vous fait de l’oeil. Encore moins la voir finir dans les naseaux poilus de l’oncle Joachim, qui n’est décidément pas très fin et se fait systématiquement avoir. N’en perdez pas une cuillère, vous le regretteriez amèrement lorsque le dernier copeau de chocolat aura rejoint le firmament des plaisirs de la vie, car elle vous manquera, cette minuscule bouchée supplémentaire… Et il y a certainement un petit bout de génoise qui a dû se sentir seul à un moment donné. Alors ne soyez pas cruel, mangez, dégustez, dévorez, savourez, engloutissez ce morceau de paradis en entier.
La tradition remonte à 1964, quand Paul Castrischer confectionnait ses inimitables gâteaux triple épaisseur-zéro lourdeur, recette désormais confiée aux bons soins des enseignes Stettler et de Monsieur Édouard, le chef. Nous pourrions avoir un tantinet de respect et l’appeler Chef Édouard Morand avec toutes les majuscules que méritent son rang et son savoir-faire, mais Monsieur Édouard, c’est tellement plus sympa ! Nous espérons que devant cette outrecuidance il ne crachera pas dans notre Douceur d’agrumes la prochaine fois que nos museaux gourmands franchiront les portes d’une de ses chocolateries-pâtisseries. Nous tenterons d’ailleurs volontiers lors d’un futur passage ses créations librement inspirées de l’aérienne crème fouettée Castrischienne, cette fois agrémentée de fruits exotiques, de fraises ou encore d’abricots et orgeat. Une autre fois, promis.
Les variantes au chocolat blanc ou noir sont sans conteste délicieuses mais ne valent pas l’exquise volupté de la frangine au chocolat au lait. Oui ça dépend des goût… mais non. Il y a des fois où il faut s’incliner devant l’évidence. Et qu’on n’entende plus jamais parler de griottes ou autre cerises confites. Qu’on le dise une bonne fois pour toute, c’est pas bon ! Sus à la cerise ! T’as entendu Jeanne-Odette ?
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