Oui, on n’est jamais à l’abri d’un petit jeu de mot beauf de fin de semaine. Et même s’il est facile, vaseux, indigne, on s’en contente parce que ça n’peut pas faire de mal (hommage, Mister Gallienne) et que ça autorise Josette à lever les yeux au ciel, dépitée. Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin du jeu, de la rime, et de la gaudriole ! Alors, sert tout, mais sert vraiment tout ? En partant du principe essentiel que les seules choses à considérer sont celles qui réjouissent le corps et l’esprit, alors notre réponse est oui. Oui parce que tout est bon. Oui parce que tout est beau. Le Café de Certoux entre au Panthéon de nos adresses préférées. Dans une combinaison entre simplicité, accueil jovial et maîtrise totale de l’art de la gastronomie et de l’esthétisme culinaire, la famille Livron fait l’unanimité !
Une affaire de famille
Marie-Hélène nous reçoit dans sa maison, deux salles lumineuses, chaleureuses sans excentricités, où l’esprit “café” préside et laisse la part belle à l’assiette. L’assiette, c’est Bernard qui la remplit avec sa brigade. C’est une histoire de famille. Une fratrie sous l’oeil attentif et présent d’une mère, Raymonde, encore dans les parages, elle veille.
Depuis 1983, Bernard remplace Raymonde, la reine du cardon, derrière les fourneaux et réalise une cuisine traditionnelle aux notes majeures françaises et aux influences internationales discrètes et novatrices. Très bientôt, il passera la main à son second qui, nous en sommes certaines, saura se montrer à la hauteur du défi avec panache.
La carte se lit avec convoitise et les odeurs qui règnent dès l’entrée finissent de nous mettre l’eau à la bouche. C’est décidé, ça sera entrée, plat, fromage et dessert, nous ne sommes pas là pour rigoler ni nous refuser quoi que ce soit. Et puis il y a des endroits comme ça où le choix est tellement cornélien que le cumul est finalement la meilleure solution. On fera une promenade digestive ensuite…
Pour terminer en beauté
Comme nous avons bien fait ! Vous avez vu ce plateau de fromage ? À dire vrai, ce sont en fait les enfants qui ont complètement craqué et ont coiffé nos estomacs au poteau. Ça grandit ces petites bêtes et c’est fou tout ce que ça mange ! Quand nous sirotions donc nos espressi, nous les avons observés se délectant de chèvre, de gruyère, pensez-vous, mais aussi du fromage du cousin qui fournit exclusivement la famille. Un privilège.
Nous n’avons pas mis notre nez dans les senteurs fortes et non moins appétissantes du plateau, grand bien nous en a pris (Vous n’avez pas aimé le jeu de mot du début, vous serez conquis par nos fioritures langagières et autres expressions désuètes !). Nous avons ainsi pu nous laisser tenter par les mignardises et chocolats fourrés faits maison. Là aussi, le ramage se rapporte au plumage, aux pattes et au bec, autrement dit, dé-li-cieux.
Il est trop tard pour la terrasse cette année mais retenez que se niche ici une poignée de tables ombragées, à l’abri du tumulte citadin. Ceci-dit, pas de regret, le printemps reviendra et l’intérieur du café, avec ses airs de maison villageoise comme les autres, offre un cadre tout à fait propice aux moments heureux.
Et attention, puisque c’est la saison, nous pointons du doigt le “Menu Gibier” servit à partir de deux personnes pour faire rimer copieux et savoureux : canard colvert, poule faisane, chamois entourés de poires, airelles, marrons et réjouissances automnales. Le ventre ne saurait être déprimé par les mois en -bre, à condition de l’emmener faire un petit tour à la table des Livron. Et non, ils ne livrent pas. Dis Josette, je peux ajouter qu’en parlant de ventre, j’ai fait un sacré bide avec mes blagues faciles ?
Route de Certoux 133, 1258 Perly-Certoux
Tél. +41 22 771 10 32
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Ouvert du mardi au samedi, midi et soir