Shame. Est-ce qu’il est possible de parler des restaurants qui ne mettent pas de chocolat avec le café ? Direct, droit dans le vif du sujet sans ambages ni diversion. Parce qu’il suffit. Ne sommes-nous pas censés résider dans LE pays du chocolat ? LA patrie du conchage (technique de Monsieur Lindt pour rendre le chocolat si lisse, si fin, si fondant), LA nation de la plaque ? Et c’est ainsi que nous sommes traités ? Français, sentez-vous visés également, depuis que Lindt a rejoint vos rangs !
Sachez, Messieurs Dames les restaurateurs, que si nous ne prenons pas de dessert, c’est justement parce que nous comptons sur vous pour nous délivrer la petite note de douceur de fin de repas avec le café. Il y a cette attente, ce petit suspense délectable : amande enrobée, petit carré (suspense dans le suspense : blanc, noir, au lait ?), cube truffé, tuile, speculoos, mignardise maison ?
Quand le café vient… sans rien
Rien. Rien ? Rien ! Quelle honte, quel déshonneur. Il a néanmoins l’honnêteté de son propos, le néant. A contrario de la sous-tasse contenant un vieux biscuit rassis ou “maison” qui trainait derrière le bar et ne demandait qu’à se retirer dignement dans une poubelle. Certes, nous sommes prêtes à faire cette concession.
Et que les diatribes et autres arguments détestables et hypocrites contenant les termes de “calories”, “mieux pour ta ligne”, “si t’as plus faim, t’as plus faim”, “c’est que du gras et du sucre” restent dans les bouches de ceux qui les ont au bout de la langue. Il s’agit généralement de jaloux qui n’aiment pas le café et n’ont par conséquent aucune chance d’approcher le sésame. Qui n’a rien à voir avec du sésame, nous parlons toujours de chocolat.
Café avec chocolat : que mettre dans la sous-tasse
Notez aussi, chers lecteurs, que le sens de la convivialité et de la réception n’a rien à voir avec le montant de l’addition. Preuve en est la photo ci-dessus. Ce pauvre café esseulé à la cuillère peu nette a été capturé un soir de grande douloureuse. Dans ce cas, nous ne pouvons que remercier ceux qui font preuve de générosité pour deux et qui rééquilibrent un poil la barre de notre gourmandise.
Bien que le chocolat soit sans conteste le meilleur ami de l’espresso, nous acceptons éventuellement les variantes. Mais prenez garde, chers tenants du titre d’aubergiste. Les minuscules noisettes enrobées industriellement ne constituent pas un accompagnement digne de ce nom pour autant. La plupart du temps, votre café n’étant pas bon non plus, il nous faudrait une touche agréable plus longue en bouche que ça pour faire passer le goût du filtre.
Non, non, Mesdames Messieurs les gérants d’établissements, ne négligez pas cette dernière note. Cette brève satisfaction laisse subsister la pensée agréable d’avoir été pleinement satisfait et comblé, jusqu’au final. Et jusqu’à la prochaine fois. Car client comblé, client qui devient habitué. À bon entendeur.
Reste sinon celui qu’on se fait chez soi, sans sous-tasse mais avec amour. Et chocolat.