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Parlez-moi d’amour… avec Philippe Lioret

Avec son film 16 ans, le réalisateur Philippe Lioret réinvente le mythe de Roméo et Juliette. Il nous parle de la force éternelle du premier amour en interview.

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Si l’amour ne dure que 3 ans (merci Frédéric Beigbeder) il offre aussi (et surtout) une cure de jouvence. On a tous 16 ans quand on est amoureux. Passion et jeunesse, folie des sentiments qui transportent, le réalisateur Philippe Lioret interprète à sa manière ce qui fait tourner le monde et chavirer les hommes depuis la nuit des temps. De Roméo et Juliette à 16 ans, il n’y a qu’un pas… quelques siècles mais rien de nouveau. Et si nous parlions d’amour avec Philippe Lioret ?

Quand Philippe Lioret nous parle d’amour avec un grand A, celui qui ravage tout sur son passage, il parle du premier. La première fois. Une fascination pour le réalisateur de 16 ans, qui s’offre alors sa propre histoire de passion juvénile, à l’âge de tous les possibles.

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« Entre 15 et 17 ans, ce qu’il se passe dans nos têtes, sans nos corps, c’est tellement inoui. »

Car quoi de plus beau, de plus pur et surtout de plus entier qu’un premier amour ? De plus cinématographique aussi. La littérature s’est offert les plus belles tragédies amoureuses qui ne font en définitive que raconter les mêmes histoires, celles de la vie. Celles qui restent présentes à l’esprit de Philippe Lioret qui s’en est imprégné à nouveau pour écrire le scénario, l’amour de Nora et Léo.

« Ce n’était pas compliqué pour moi finalement de me mettre dans la peau d’une fille ou d’un garçon de 16 ans pour écrire ce qui sort de leur bouche et de leur vie. Je l’ai tellement vécu et revécu et revécu encore cette époque, que c’était naturel. »

16 ans

Nora et Léo se rencontrent le jour de la rentrée en classe de Seconde. Leurs regards s’enchâssent et tout est dit. Le frère de Nora, manutentionnaire à l’hypermarché local, est accusé de vol et viré sur-le-champ. Le directeur de l’hypermarché c’est Franck, le père de Léo. Les deux familles s’affrontent, les différences s’exacerbent et le chaos s’installe. Les vies de Nora et Léo s’embrasent.

Le premier amour qui traverse les siècles

Le scénario terminé, les acteurs se sont approprié ces mots comme les leurs, sans en changer une virgule malgré les injonctions du réalisateur à réadapter les dialogues à leur sauce. Au plus proche de la réalité, les conversations ne prennent pas de ride. Sabrina Levoye et Teïlo Azaïs qui, eux-mêmes, volent sur les ailes de la jeunesse, invincibles, crèvent l’écran de réalisme et de vérité. Simplement. Parce que l’amour, c’est simple. Ça ne s’embarrasse pas de grandes phrases et ça occupe les tripes.

film histoire d'amour Roméo et Juliette 16 ans Teïlo Azaïs et Sabrina Levoye

Si Shakespeare a écrit Roméo et Juliette au XVIe siècle, inspiré lui aussi par un italien du XIIIe, on se laisse pourtant séduire encore et encore depuis. À tenter de retrouver ses propres émotions, son émoi de 16 ans. Il n’y a pas plus universel ni plus commun qu’un premier amour. « Ce goût exquis de la première fois » dit Philippe Lioret avant d’invoquer la force que l’amour fait naître en chacun de nous, une « révolution chimique » qui permet l’impossible.

« Si ça ne nous arrive pas à cet âge-là, je pense que ça arrivera difficilement plus tard… Et quelle tristesse. Quelle tristesse de ne pas tomber amoureux. »

Amour tragique, forcément

Sabrina Levoye dans le film de Philippe Lioret 16 ans

Et, à l’instar de Roméo et de sa Juliette, la passion de Nora et Léo est tragique. L’amour est une tragédie, peut-être à son insu, mais forcément dramatique puisque voué à se terminer. Ou à se heurter aux autres. Ceux qui vivent en périphérie de l’amour. Qui ne le comprennent pas, ne le cautionnent pas, ne l’approuvent pas.

Or, –et c’est ce qu’il y a de si génialement bouleversant dans Shakespeare – l’amour se fiche de la raison des hommes, quitte à se perdre. Surtout quand c’est le premier, que c’est à 16 ans, que rien d’autre n’a d’importance. Une inexorable chute vers l’abîme. Et au final, « personne ne comprend comment on en est arrivé là ».

« Le mécanisme de la tragédie vient de l’incompréhension et de cette propension qu’ont les êtres humains à faire des différences entre eux, qu’elles soient sociales ou culturelles et que tout ça se monte en épingle pour un résultat de violence et de haine incroyable. Au milieu de tout ça, eux ne fléchissent pas, rien ne peut contrarier la force de leur attachement. C’est merveilleux. »

La famille, le grand théâtre des sentiments

16 ans raconte deux familles que tout oppose, au premier coup d’œil. D’un côté, on a de l’argent. Alors on va tenter d’empêcher cet amour naissant d’éclore puisqu’il concerne la fille d’une famille plus précaire. Comme si la précarité était contagieuse.

On a peur, explique Philippe Lioret, peur que finalement ce garçon issu du milieu qui se veut et se dit plus évolué aille rabaisser son niveau social en côtoyant quelqu’un qui n’a pas de moyens et de surcroît d’un milieu culturel différent.

La cellule familiale comme théâtre de toutes les dramaturgies : là où tout commence, là où l’on est façonné. Là où un père peut dire à son fils : « Il y a peut-être d’autres gens à fréquenter que ceux de la Croix-Blanche, tu ne crois pas ? »

16 ans Teïlo Azaïs et Sabrina Levoye film de Philippe Lioret Saint-Valentin amour

Une phrase que Philippe Lioret a lui-même entendue, alors que d’autre part on se réfugie dans l’honneur et les traditions, tout ce qui ne coûte rien mais qui réhausse comme on peut. La dignité. Et qui peut juger des raisons des uns et des autres ? « Tout le monde a ses raisons qu’il croit bonnes », une logique qui, poussée à l’extrême, amène à des résultats aussi absurdes que tragiques.

« Tout ça c’est périphérique. L’histoire du film ce n’est pas ça, l’histoire c’est eux deux devant tout ça. Et ils jouent leur vie, en fait. »

En amoureux des histoires d’amour, Philippe Lioret nous confie qu’il ne veut surtout pas qu’elles finissent mal… mais la puissance narrative d’un Roméo et Juliette décuple cette incroyable capacité qu’on a à s’identifier, avec le cinéma comme vecteur le plus efficace. Alors peut-être que les histoires d’amour n’ont pas vocation à mal finir, mais c’est ce qui procure le plus d’émotions, ce qui réveille le plus de souvenirs.

« Le premier émoi, à n’importe quel âge, on ne l’oublie pas. Et ceux qui tombent amoureux à 50 ans, quand ça leur arrive, ils ont 16 ans. C’est sûr et certain.»

La grande histoire du monde, si basique et si rabattue, dans toutes les œuvres, sur tous les murs, au bout de toutes les plumes, mais qui mérite qu’on continue à s’y intéresser. Le plus beau des thèmes qui est encore une fois peint sur écran par Philippe Lioret qui, sans cacher les boutons et les silhouettes gauches d’adolescents de 16 ans, fait éclater le plus bel âge pour s’aimer.

affiche film 16 ans de Philippe Lioret histoire d'amour

16 ans

Un film de Philippe Lioret
Avec Sabrina Levoye, Teïlo Azaïs, Jean-Pierre Lorit

Au cinéma dès le 4 janvier 2023

 

©Paname Distribution

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