Culture

clovis cornillac réalisateur et acteur de Couleurs de l'incendie adapté du roman de Pierre Lemaitre interview

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Interview : Clovis Cornillac peint les écrans aux Couleurs de l’Incendie

Clovis Cornillac nous offre une adaptation flamboyante des Couleurs de l’Incendie, roman de Pierre Lemaitre, avec Léa Drucker. Interview vidéo.

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Le cinéma c’est l’antre des drames et des revanches, des personnages ignobles et des tronches improbables, des victoires amères et des fresques grandioses. Clovis Cornillac embrasse l’univers truculent de l’auteur Pierre Lemaitre et réalise une adaptation réussie aux interprétations remarquables du livre « Couleurs de l’incendie ». Coup de cœur et interview.

Dans la multitude des films et des séries qui sortent toutes les semaines, il n’est pas toujours simple de faire un choix. Et c’est n’est pas toujours gagné que ça nous fasse voyager, tressaillir, réagir, en un mot, rêver. Clovis Cornillac s’est lancé le défi – et pas des moindres – de mettre en son et en image l’un des romans de la trilogie des Enfants du désastre de Pierre Lemaitre, dont a déjà été tiré le magnifique Au Revoir là-haut d’Albert Dupontel. Le pari est réussi, et au-delà. D’autant que c’est le maître (si on ose…) qui s’est chargé lui-même de l’adaptation du livre pour le cinéma, Monsieur Pierre Lemaitre. Clovis Cornillac nous raconte ses Couleurs de l’incendie en interview.

L’interview de Clovis Cornillac, réalisateur et acteur de Couleurs de l’incendie

COULEURS DE L’INCENDIE

Adaptation de Couleurs de l’incendie de Pierre Lemaitre, suite de la saga initiée par Au revoir là-haut.

Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d’un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l’adversité des hommes, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra mettre tout en œuvre pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe.

Un casting en or pour une histoire de revanche… mais pas que.

À peine le film commence, dès les premières notes du compositeur Guillaume Roussel, tout est ravissement pour les oreilles… et les yeux. Élégance des costumes, soin des décors, couleurs, musique en grand, beauté dans les moindres détails. Peut-être pour mieux ressentir le décalage avec la noirceur de certaines âmes humaines et du cataclysme qui s’apprête à ravager l’Europe au moment où l’histoire de cette famille Péricourt se déroule sur l’écran. On assiste alors à la destruction de vies, ravagée par la cupidité, l’avidité de pouvoir et de gloire, la vicissitude, la jalousie et les rancœurs. Les personnages de Pierre Lemaitre ne manquent pas de travers qui se lisent sur des visages torves, avec toute la finesse qu’apporte la virtuosité du jeux des acteurs.

Léa Drucker et Clovis Cornillac dans Couleurs de l'incendie film
affaire de famille notaire héritage pique assiette dans Couleurs de l'incendie

Pas une réplique, pas un regard ne tombent dans le vide ni ne sont superflus. La détresse dans les yeux de Léa Drucker flirte avec le dépit que l’on voit tressauter au coin de la moustache de Benoît Poelvoorde. Olivier Gourmet et ses horribles filles à caser, le jeune et la présence lascive d’une chanteuse d’opéra aux traits de Fanny Ardant. Il est des films qui se regardent sans raison, si ce n’est celle de passer un beau moment, de se laisser emporter dans un autre temps, un temps aux Couleurs de l’incendie.

Clovis Cornillac raconte ses Couleurs de l’incendie en interview pour JJSphere

clovis cornillac réalisateur et acteur de Couleurs de l'incendie adapté du roman de Pierre Lemaitre interview

Bonjour ! Première question rituelle : Pourriez-vous vous présenter à votre manière ? Vous avez carte blanche…

Clovis Cornillac : Bonjour ! Je suis Clovis Cornillac, a priori. On m’a toujours dit que c’était ça. Je viens vous parler d’un film que j’ai réalisé qui s’appelle Couleurs de l’incendie et qui sort le 9 novembre.

C’est un film qui parle de vengeance. Entre autres choses, pas que. Mais vous, Clovis Cornillac, est-ce que vous avez eu envie de vous venger un jour ?

Clovis Cornillac : Alors, oui, c’est un « Revenge » dans le sens où c’est un genre cinématographique, même littéraire, depuis Monte Christo. Il y a cet aspect-là. Et je pense que si ça existe, c’est parce que ça fait écho en chacun de nous. On n’en est d’ailleurs pas forcément fier, on ne se dit pas que c’est la solution ultime, parce que l’intelligence nous le fait comprendre. Mais il y a des moments où c’est très soulageant.

Typiquement, autant dans la vie je pense que c’est très difficile de se venger et d’en être satisfait, en revanche, le cinéma est un exutoire qui nous permet de justement d’assouvir ce type d’envie, d’appel. Ça soulage. Comme un livre ou un tableau qui peuvent aussi produire ça. Jérôme Bosch, c’est un endroit très particulier où il se passent des trucs dégueulasses. Ça nous fascine. Et ce n’est pas pour autant qu’on va faire ce genre de choses. On est constitué de beaucoup de sentiments et la revanche en fait partie.

Alors que dans la vie… On le voit avec des gens qui ont été extrêmement violentés, très abîmés, dans des époques ou même maintenant, aujourd’hui, rendre œil pour œil et dent pour dent ne soulage en rien la douleur, en fait. C’est un faux remède. Mais c’est jubilatoire et exutoire de pouvoir le visualiser.

Selon vous, est-ce que cette famille est « maudite », est-ce qu’elle subit le mauvais sort d’une prophétie ou est-ce seulement la nature humaine qui fait son œuvre ?

Clovis Cornillac : Je pense que dans l’aspect romanesque des trois romans (la trilogie des Enfants du désastre) de Pierre Lemaitre, cette trilogie sur le début du XXème siècle, en partant d’un point qui est cette famille, permet de résonner partout, en vrai. Je ne crois pas beaucoup à la malédiction, c’est surtout qu’on essaie de trouver des raisons, Un psy pourrait expliquer à sa manière, un lacanien l’expliquera, un freudien autrement. Les explications sont de l’ordre du social, de la psychologie, de la culture. Je crois que si on s’amuse à regarder nos familles, les histoires des uns et des autres sont clafies de rebondissements terrifiants. La seule chose, c’est que c’est sur une durée telle que t’en fais pas forcément un film, quoi. Ça peut être chiant pour les autres.

Trilogie des Enfants du désastre de Pierre Lemaitre livres couleurs de l'incendie Au-Revoir Là-haut

Coffret “Les Enfants du Désastre” de Pierre Lemaitre

Madeleine est un rôle de femme extraordinaire. Elle est forte, pugnace, lumineuse, tendre et dure à la fois, brillante de résilience et d’intelligence. Comment choisit-on son actrice pour incarner un tel personnage ?

Clovis Cornillac : Je pense qu’on fait la même chose pour n’importe quel rôle. Quand tu fais du cinéma, que tu réalises, tu projettes un point de vue. Des images qui vont raconter ce que tu veux raconter au travers d’un récit. Les acteurs en font partie, évidemment, c’est ce que les gens vont voir au-dessus de tout le reste. Et pour travailler sur la matière humaine, il faut, pour moi qui suis réalisateur, des gens qui sont au travail. Il y a des acteurs et des actrices qui sont certainement remarquables, mais qui ne sont pas dans le travail. Cette notion de travail, c’est d’essayer de comprendre, de doser, de tempérer, des choses moins simples qu’il n’y paraît.

Léa Drucker, c’est une actrice dont tout le monde s’accorde sur ses capacités. On peut ne pas aimer Léa Drucker mais on ne peut pas dire que c’est une mauvaise actrice. Elle est toujours bien, elle est toujours bonne. Donc, la question n’est pas de prendre une bonne actrice pour jouer ce rôle-là, mais de prendre une très bonne actrice qui va être au travail pour aller vers le film. Pour aller dans le film, pour qu’on aille chercher plus loin. Et là, tu cumules les mandats. Léa, je trouve, a cette force de talent, de travail, d’implication qui est absolument juste pour la manière dont moi je vois et je projette le cinéma.  

Léa Drucker magnifique et magistrale dans Couleurs de l'incendie de Clovis Cornillac

Et elle est extraordinaire.

Clovis Cornillac : C’est vrai. Mais – pas pour diminuer le travail de Léa – je suis très très heureux de tout le travail avec tous les acteurs. C’est toujours pareil, l’équilibre d’un film est lié à ça. C’est-à-dire que s’il n’y a pas un Benoît (Poelvoorde) exceptionnel en face, ça ne marche pas. Tu te dirais : « Ouais, c’est bien, mais elle se débat au milieu d’un truc qu’est facile. » Si tu n’as pas le petit Lopez (Jeremy Lopez) qui est un acteur incroyable… Alice Isaaz, à son endroit, est exactement comme il faut qu’elle soit. C’est un équilibre qui fait qu’il y a de la grâce. Et elle a de la grâce, vraiment. Mais je trouve qu’ils en ont tous pour le coup. Je les aime tous.

magnifique personnage méchant Benoît Poelvoorde dans le film Couleurs de l'incendie
Alice Isaaz dans Couleurs de l'incendie adaptation de Pierre Lemaitre
Olivier Gourmet et Benoît Poelvoorde dans Couleurs de l'incendie fresque familiale et historique comploteurs

D’ailleurs, votre manière de mettre les acteurs au travail porte ses fruits. Nous n’avions jamais vu Benoît Poelvoorde comme ça, centré à ce point-là.

Clovis Cornillac : Oui, il est fascinant. D’une part, et j’en suis convaincu depuis longtemps, c’est un acteur qui est sous utilisé. Alors, il en est en partie responsable dans ses choix, c’est quelqu’un qui a une forte personnalité. Et comme on se connaissait, il savait, aussi, qu’on allait aller au travail. Alors bon, il a beau… (tentatives de fuite), mais il y est allé. La subtilité qu’il y a dans ce personnage extrêmement dur et qui, en même temps, systématiquement, a cette fragilité dans le regard, parce que tout ça part aussi d’un dépit amoureux, c’est quelque chose de très complexe à faire. On a travaillé là-dessus, on n’a jamais lâché, même quand c’était dur pour lui à certains moments, et je pense qu’il y a un vrai plaisir au travail, en fait. Parce qu’il en a la capacité, vraiment.

clovis cornillac réalisateur et acteur de Couleurs de l'incendie adapté du roman de Pierre Lemaitre interview

Et vous, Clovis Cornillac, pourquoi vous êtes-vous attribué le rôle de Monsieur Dupré ?

Clovis Cornillac : Au départ, quand j’ai commencé à vouloir fabriquer des films, je ne voulais pas jouer dedans. Il s’avère que je suis dans tous mes films. Il y avait quelque chose dans cette démarche qui me gênait beaucoup, parce que j’ai la chance, comme acteur, de travailler et qu’on me propose, donc je n’ai pas de comptes à régler. Je ne fais pas des films pour me distribuer, ça ne m’intéresse pas. Mais le cinéma est beaucoup de choses, c’est-à-dire qu’il est effectivement force de propositions et tout ça, mais il est aussi une industrie.

Et dans l’industrie du cinéma, quand vous êtes un peu reconnu ou populaire, ça aide à monter des films. Là, on avait un gros projet, j’ai pensé à d’autres acteurs qui ont décliné, et pour Pierre Lemaitre, par exemple, Dupré, c’était moi depuis le début. Au fond de moi, je me disais que de toute façon, si les une ou deux possibilités ne marchaient pas, je serais très heureux d’avoir un Dupré à faire. Pour le film, encore une fois. J’aime beaucoup ce personnage, mais j’aurais pu jouer n’importe lequel en fait.

Tout ce qui sert le film, tout ce qui va aider au film, c’est ça qui m’importe. Il s’avère que je ne représente pas le contraire de cette typologie de personnage, donc en rien ça n’abîme le film que je le joue. Finalement, c’est vertueux, ce n’est pas du tout pour me dire « Ouah ! Je vais jouer ce rôle ! » Pas du tout. Ça ne m’intéresse pas du tout à cet endroit-là. La pire des choses qui pourrait m’arriver serait de gâcher mon propre film parce que je joue dedans. Mais dans d’autres circonstances, par exemple, si on m’avait proposé de jouer Dupré, j’aurais accepté. Alors c’est absurde de ne pas y aller simplement parce que c’est moi qui réalise. C’est con. Ça n’a pas de sens.

Fanny Ardant chanteuse d'opéra arrêtée par les Nazis

La chanson « Le Secret » prend une place importante dans le film. Quel est votre secret à vous, Clovis Cornillac ?

Clovis Cornillac : Par définition, c’est un secret… Donc, évidemment, vous ne le saurez pas. Ce qui est sûr, c’est que l’histoire de ce morceau est magnifique. La musique dans le film a une part importante comme dans tous ces types de films aventureux-romanesques et grand spectacle. Il fallait une bande-originale à la hauteur. Guillaume Roussel, qui est le compositeur avec lequel je travaille depuis mon premier long-métrage, est un mec extraordinaire que j’adore. Là, il a fait une musique sublime, des musiques magnifiques qui portent le film.

Et notamment, puisque Fanny Ardant interprète une chanteuse d’opéra, il y a un morceau particulier, Le Secret, que je lui ai demandé de composer. Ce qu’il a fait, il a composé un morceau d’opéra et Pierre Lemaitre en a écrit le livret. C’était magique, autant du point de vue du musicien que de celui du cinéaste, d’aller comme ça à l’intérieur du film, jusqu’au bout du processus de création.

Dans cette histoire, la musique a même des vertus magique, au point de sauver la vie d’un personnage. Est-ce que vous, vous avez un morceau qui vous a sauvé ou vous sauve régulièrement « la vie » ?

Clovis Cornillac : Il y en a une qui m’a sauvé la vie, oui, un jour, à une époque. Qui m’a vraiment sauvé la vie, oui. Ce n’est pas la chanson la plus connue du monde, mais à ce moment-là, c’était un déclic, qui m’a sauvé, c’est clair. C’était Partir, de Julien Clerc.

clovis cornillac réalisateur et acteur de Couleurs de l'incendie adapté du roman de Pierre Lemaitre interview

En tant que réalisateur, que metteur en scène, au moment du tournage, ni avant, ni après, quelle est votre plus grande obsession ?

Clovis Cornillac : C’est d’avoir ce que je désire. Que ce soit dans le jeu, dans le mouvement de la caméra, dans le rythme… Mon travail consiste à emmener tout le monde avec moi, à chaque instant du tournage. Après, au montage, je ne suis qu’avec mon monteur, c’est facile à gérer, on n’est que deux. Mais d’emmener tout le monde, des jours où il y a 200 figurants, c’est pareil, il faut que je parle à chacun d’eux, de leur faire comprendre que c’est important, à ce moment-là. D’impliquer tout le monde dans mon projet, qu’il soit clair qu’une prise, qu’un plan, ce n’est pas rien. Tout ça dans une sorte d’énergie et de joie communicative, au travail. C’est l’obsession de la journée. Chaque plan, chaque moment, chaque cil, tout doit former une énergie, un battement commun pour que ça aille vers ce que je leur ai promis.

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COULEURS DE L’INCENDIE

Un film de Clovis Cornillac avec Léa Drucker, Benoît Poelvoorde, Alice Isaaz, Olivier Gourmet, Jeremy Lopez, Alban Lenoir, Fanny Ardant, Clovis Cornillac…

Au cinéma dès le 9 novembre 2022

Lire le livre de Pierre Lemaître Couleurs de l’Incendie
Livre Audio raconté par l’auteur

©Gaumont Distribution-La Company-Umedia-France2Cinéma

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