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Gérard Jugnot interview sortie film Pourris Gâtés comédie cinéma

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Les enfants Pourris Gâtés de Gérard Jugnot

Gérard Jugnot en père veuf d'une trilogie d'enfants pourris gâtés, c'est la nouvelle comédie de Nicolas Cuche. Interview.

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Que faire quand ses enfants sont plus pourris que gâtés ? Une entourloupette pour leur apprendre la valeur des choses… et de la vie. Pour nous parler de Pourris Gâtés, comédie de Nicolas Cuche, nous avons rencontré Gérard Jugnot pour une interview spéciale bonne humeur !

Monaco. Vue sur mer. Signes extérieurs de richesse évidents et omniprésents. Cadre idéal et idyllique pour la jeunesse dorée qui profite plus qu’elle ne vit, sur les deniers de papa. Un cliché ? Peut-être. Mais certainement l’ingrédient exquis de personnages hauts en couleurs pour une comédie. Pourquoi pas réalisée par Nicolas Cuche. Elle s’appellerait Pourris Gâtés, aurait Gérard Jugnot au casting, pour incarner un  père qui confond amour et porte-monnaie jusqu’au jour où il faut absolument redresser la barre du yacht. Et puis, si on rêvait, on se dirait aussi que Gérard Jugnot viendrait nous parler de ce film en interview, avec son réalisateur, en prime. Exaucé ? On peut aussi gagner au loto ?

Gérard Jugnot en interview vidéo

Dans la famille Bartek, on demande le père, Gérard Jugnot. Ancien maçon qui a réussi dans les affaires et a bâti sa fortune à la force de ses innombrables heures de travail, malheureux veuf depuis 15 ans, Francis réussit dans la vie mais ne semble pas, encore, avoir réussi sa vie.

Les enfants maintenant. Un trio infernal, chacun a sa façon. La princesse influenceuse qui cumule les fringues couture et les caprices de star. Le fils auto-entrepreneur de rien mais réservoir à mauvaises idées en tout qui passe ses soirées en boîte et est incapable de confiance. Et le dernier, porté sur le smoothie et les cougars, laisse couler la vie sur son corps d’éphèbe pseudo écolo, pseudo boho, pseudo.

En un mot, un père absent et des enfants insupportables. Nourris et pas élevés, ils n’ont conscience ni de la valeur des choses, ni de la décence des gens. En deux mots : Pourris Gâtés. Et résolus à aller droit dans le mur avec le consentement financier de papa. 

Pourris Gâtés

 

Paresseux, capricieux, fêtards, les trois enfants de l’homme d’affaires Francis Bartek ne font rien de leur vie, à part dépenser l’argent que leur père a durement gagné. Lassé par leur comportement, celui-ci leur fait croire qu’ils sont totalement ruinés, les forçant ainsi à faire l’impensable: travailler !

Les enfants pourris gâtés de Gérard Jugnot ou le travail comme leçon de vie

Camille Lou dans le film Pourris Gâtés, comédie
Louka Meliava dans le film Pourris Gâtés, comédie

Pas facile de transmettre la “notion travail” quand nos enfants naissent avec une petite cuillère de platine dans la bouche. Outre le potentiel comique de cette base scénaristique, le réalisateur Nicolas Cuche se permet de petites incartades sentimentales. Il y a du mensonge, mais il y a de l’amour. On sait, dès le départ, que rien ne sera complètement perdu, ni cassé. Mais à trop vouloir protéger, on peut pourrir… Une petite manigance, une ruine montée de toute pièce et tout ce petit monde se retrouve “enraciné” au sens propre à Marseille, forcé de gagner à la sueur de son front une maigre pitance. Les aléas de la vie qui renforce les liens humains ?

Les ficelles peuvent paraître un peu grossières ou éculées, or, la sauce prend. Parce que le casting est irréprochable, parce que le rythme est maîtrisé et maintenu, parce que la fratrie patauge dans l’irréalisme et la contrepartie au scalpel. Une mention particulière au comédien Artus que l’on retrouve avec une grande joie dans un rôle qui pétille d’outrance et de désinvolture. Roi de l’idée conne, il invente à côté de la plaque avec un savoir-faire qui frise la perfection. 

Et si nous demandions à Gérard Jugnot et à son réalisateur, Nicolas Cuche, s’ils ont une tendance Pourris Gâtés ? Interview !

L'interview intégrale de Gérard Jugnot, assisté de Nicolas Cuche, réalisateur de "Pourris Gâtés"

Nicolas Cuche et Gérard Jugnot interview vidéo

Cher Gérard Jugnot, Cher Nicolas Cuche, Bonjour ! Pouvons-nous commencer en vous demandant de vous présenter à votre manière ?

Gérard Jugnot : Est-ce que vous pouvez juste retirer votre masque ? Voilà, très bien. (Je peux l’enlever) J’ai vu, non, non, vous pouvez le remettre, c’est juste pour voir. Et vous aussi, pour voir le visage ? Très bien. Parfait. Non, mais des fois, il y a un joli regard, et puis c’est affreux dessous. Là, c’est pas le cas. (Rires) Ce qui est très étrange, c’est que, les gens qu’on connaît, on les reconnaît parfaitement, mais les gens qu’on ne connaît pas… Vous savez, c’est comme ce jeu, où on met des cartes (devant le visage)… Comment va être le sourire ? La forme du visage ? C’est très très bizarre cette histoire de masque. Enfin bon ! C’est un détail.

Alors. Bonjour. Je m’appelle Gérard Jugnot et je suis un rescapé de la pandémie. Tout va bien. Je suis très content d’être en Suisse.

Nicolas Cuche : Moi, je m’appelle Nicolas Cuche, je suis le réalisateur et coscénariste d’un film qui s’appelle « Pourris Gâtés » que vous allez avoir la chance de bientôt voir au cinéma.

Est-ce que vous avez des regrets quant à l’éducation de votre progéniture ? Est-ce que ça a pu contribuer à motiver votre choix pour ce film ?

Gérard Jugnot : Oui et non. C’est évident, quand j’ai lu ce scénario, qui est à la fois très drôle et très touchant – le personnage que j’interprète n’est pas celui qui fait le plus de comédie – c’est vrai que, dès qu’on a des enfants, on se pose la question de comment faire pour les gâter sans les pourrir. Et c’est le gros problème. Surtout quand… Moi j’ai la chance d’avoir une belle situation, donc, je n’allais pas lui dire qu’il allait manger des pâtes tous les jours et vivre dans 10m2. Non.

Ce que j’ai toujours essayé de dire à mon fils, c’est que tout ce qu’il aura, comme bonheur, comme plaisir, comme satisfaction dans la vie, ça sera lui qui les aura gagnés, par lui-même. Pas parce qu’il sera le « fils de » ou parce qu’il aura de l’argent. En plus, j’ai eu la chance qu’il tombe dans la marmite, qu’il ait cette passion du théâtre. Et il a eu l’intelligence de partir sur des choses que je n’avais jamais faites, c’est-à-dire directeur de théâtre, la magie, la mise-en-scène de théâtre. Il était un petit peu… je ne sais pas si vous connaissez le mot… un peu branleur. C’est-à-dire qu’il ne faisait pas grand-chose dans son école internationale, mais dès qu’il est tombé dans la marmite du théâtre, il est devenu comme un fou, il travaille comme une brute.

J’en suis très heureux parce que je crois que ce qui sauve les gens, c’est la passion. Moi, c’est ce qui m’a sauvé. C’est d’avoir cette envie qui fait que depuis… bien longtemps maintenant et en ayant droit (je crois que j’ai mes trimestres) de m’arrêter, je continue. Jusqu’à ce qu’on m’arrête. Parce que je suis très heureux de faire ce que je fais. Ça me passionne, ça m’amuse.

Gérard Jugnot dépité dans le film Pourris Gâtés de Nicolas Cuche Comédie familiale

Et vous Nicolas Cuche ? Vous avez eu quelques problèmes ?

Nicolas Cuche : Je ne peux pas dire que j’ai eu des problèmes, par contre, j’ai trois enfants et j’ai été bien confronté aux problèmes d’éducation que cela pose. Je n’ai pas envie de dire que j’ai des problème parce que ce ne serait sympa pour eux, je trouve qu’ils se débrouillent plutôt pas trop mal. Mais par contre, j’ai, comme tous les parents, été confronté à la transmission : comment donner à ses enfants le sens des valeurs, comment résister à certaines pressions pour posséder certaines choses. Voilà, c’est des questions qui m’intéressaient auxquelles j’ai été confronté sans que ce soit forcément problématique. Quoique, parfois, un peu limite…

Gérard Jugnot : Pour répondre à votre question que j’ai esquivée… C’est très compliqué. Les gens me disaient toujours : «  Ah mais vous faites un film, vous êtes auteur, réalisateur, acteur, c’est compliqué ! » et je disais : « Non. C’est plus compliqué de persuader mon fils de mettre tel pantalon plutôt qu’un autre ou de manger des haricots verts. »

J’ai essayé de lui montrer que… Moi-même, je ne suis pas né avec une petite cuillère dans la bouche, et il a la conscience des choses. Maintenant le problème… Là, j’ai fait une pièce de théâtre avec lui qui a été captée, évidemment sa loge n’était pas bien rangée et c’est un vrai problème. C’est pour ça que c’est compliqué de travailler avec ses enfants… Mais c’est ce que disais mon père de moi, c’est assez touchant d’ailleurs.

Gérard Jugnot et Artus Partie de pétanque

Quelle est la plus belle valeur à transmettre ?

Nicolas Cuche : J’ai envie de dire que ce qui est important dans la vie, c’est d’avoir de la curiosité. Je pense que si on est curieux, on peut ensuite mettre en branle les choses pour satisfaire cette curiosité. J’avais envie que mes enfants soient curieux dans la vie et aient des désirs. Après, le film raconte l’histoire d’un homme qui se pose des question sur ce que c’est que réussir sa vie. Il se rend compte à un moment qu’il a peut-être réussi dans la vie mais qu’il est en train de passer à côté de réussir sa vie. C’est des question effectivement qu’on se pose. Le sens de l’effort, aussi.

Dans le film, quel est votre enfant préféré ? On en a toujours un…

Gérard Jugnot : Oui, mais il ne faut pas le dire. C’est pas bien de le dire. Des chouchous… c’est pas bien. Non, parce qu’en plus, ils sont très différents ! Camille Lou est très vive, très belle. Elle est plus féminine que Artus. Artus est très drôle et beaucoup plus musclé que Louka qui lui est quelqu’un de plus raffiné, de plus fin… Je l’appelais Lorenzaccio, parce qu’il a un côté, comme ça, beau gosse. Artus est une bête de comédie et de drôlerie. Camille elle est d’une beauté, d’une vivacité, elle a de l’esprit…

Ils m’ont adopté comme je les ai adoptés. C’est ça qui est marrant et c’est là où Nicolas Cuche (le réalisateur) a bien fait les choses c’est qu’il a trouvé vraiment un panel très varié. Et c’est ce qui est beau dans le film, c’est qu’autant on les déteste au début, et plus le film avance – c’est d’ailleurs le sujet du film – plus cette fratrie se reconstitue. Se constitue, même. Ça c’est assez joli.

Et puis, il ne faut pas oublier Tom Leeb qui est un acteur épatant. Malheureusement, très beau, très talentueux, chanteur… Il doit avoir quelque chose de caché… Et mon vieux copain François Morel, que je trouve épatant.

Tom Leeb au milieu d'une piscine dans le film Pourris Gâtés

Un des personnages est un réservoir à idées. Qu’est-ce qui fait selon vous une bonne idée ?

Nicolas Cuche : Déjà, c’est difficile. Je pense que ce film est une bonne idée. La bonne idée, on ne sait pas toujours au départ que c’est une bonne idée. C’est le temps qui nous le dit. Par contre, c’est quelque chose qui nous motive suffisamment pour mettre en action du temps, de l’énergie… Après, dans le film, effectivement on a un personnage qui a plein de bonnes mauvaises idées et je dois dire que c’est assez difficile, bizarrement, de trouver de mauvaises idées.

On s’est bien creusé la tête pour savoir ce que pouvait être une mauvaise idée, j’ai passé des heures sur Internet à regarder toutes les références débiles. Mais mêmes dans les idées les plus débiles, il y a toujours quelque chose de pertinent. C’est pas si facile que ça d’avoir une idée très très con. (Rires)

Quelle est la plus belle leçon de vie que vous ayez reçue ?

Gérard Jugnot : C’est un chèque. Non… Mais c’est vrai qu’un des plus beaux souvenirs, c’était mon premier cachet. C’étaient 250 Francs anciens et il y avait marqué « artiste de complément ». Je l’ai amené à la maison, tout fier, et mon père a vu ça « de complément », il était effondré. Pour moi, c’était quelque chose de… De l’argent que j’avais gagné en faisant le clown. J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie d’homme, de metteur en scène et d’acteur. Je ne peux pas me plaindre, quoi.

Fratrie Artus Camille Lou Louka Meliava et Gérard Jugnot dans Pourris Gâtés de Nicolas Cuche

Qu’est-ce que vous n’avez jamais dit à votre réalisateur Nicolas Cuche ?

Gérard Jugnot : Je lui ai toujours tout dit, on s’est très bien entendu. Et c’est important pour moi, parce que je suis aussi réalisateur et s’il avait commencé à me faire des plans à la con ou des choses compliquées… Moi j’aime bien tourner avec d’autres metteurs en scène. Un restaurateur, quand il va chez ses collègues, il ne se met pas aux fourneaux. J’apprécie la cuisine des autres et sa manière d’appréhender le cinéma. On apprend toujours et c’est ce qui est génial dans ce métier. Et puis là, je suis très fier du film. On a fait beaucoup d’avant-premières très positives, donc je suis heureux. Là, je viens de réaliser un film « Le Petit Piaf » qui sortira en mars et a eu un Prix du Public. Deux films, pas si mal, ça arrive parfois.

 

Nicolas Cuche : Comme il n’est pas loin, je ne vais pas pouvoir le dire (Rires) ! Je suis très pudique donc j’espère ne pas avoir besoin de dire ce que je pense vraiment de lui.

Gérard Jugnot, vous avez indéniablement réussi votre carrière, mais pensez-vous avoir réussi votre vie ?

Gérard Jugnot : Ben… Pfffff… En tout cas, en ce moment, je la réussit. Très franchement, je ne pensais pas avoir une vie aussi épatante que celle que j’ai eue, que j’ai toujours et que j’ai de plus en plus. Je me suis même marié, au bout de très longtemps. Et je suis très heureux. Le problème, comme toujours, c’est que je voyage en première – vous savez, dans un avion, il y a des gens qui voyagent en première – sauf que, à un moment, l’avion tombe. Et puis là, ça s’approche, donc, je serre la ceinture, mais… On fait avec, et c’est pour ça que je fais de la comédie. Avec la comédie, il y a des happy ends. Dans la vie, il n’y a jamais de happy end. (Sourire)

BONUS : Le JJQuiz de Gérard Jugnot

cinéma sortie film comédie Pourris Gâtés de Nicolas Cuche avec Gérard Jugnot et Artus affiche

Pourris Gâtés

Un film de Nicolas Cuche avec Gérard Jugnot, Artus, Camille Lou, Louka Meliava, Tom Leeb, François Morel

En salle dès le 15 septembre 2021

©Apollo Films – Photos Arnaud Borrel

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