Lui-même un peu dur de la feuille, Pascal Elbé met en scène l’audition qui baisse et qui coupe du monde dans une comédie tendre et sentimentale avec Sandrine Kiberlain. Interview, à haute voix !
Quand nous nous installons pour un entretien, nous peaufinons notre profondeur de champ et nous éloignons un peu de notre sujet. Caméra lointaine et intervieweuse à plusieurs mètres. Ce n’était pas finement joué de notre part, surtout après avoir vu le film de Pascal Elbé ! Porter la voix ? Pas de souci ! On est fait pour s’entendre, n’est-ce pas ! Une rencontre qui fait grimper le volume ,avec un homme, acteur, réalisateur, qui mêle talent, sympathie, tendresse et humour dans un cocktail séduisant. Interview vidéo.
L’interview « On est fait pour s’entendre » de Pascal Elbé
Souvent remisé dans un tiroir et traités de goujats, les malentendants qui s’ignorent encore ou tentent de cacher leur handicap passent pour de piètres animaux sociaux. Passant à côté de l’essentiel, ne remarquant pas l’évidence, laissant questions et appels à l’aide sans réponses. Les anecdotes sont innombrables. Pascal Elbé les met alors en lumière dans une jolie comédie que ses enfants lui ont conseillé d’écrire. Car, qui de plus adéquats qu’un dur de la feuille pour imaginer une histoire de sourd. Et qui de plus fantastique que Pascal Elbé pour la transformer en romance truffée d’humour et de quiproquos ?
On est fait pour s’entendre
Antoine semble n’écouter rien ni personne : ses élèves (qui lui réclament plus d’attention), ses collègues (qui n’aiment pas son manque de concentration), ses amours (qui lui reprochent son manque d’empathie)… Et pour cause : Antoine est encore jeune mais a perdu beaucoup d’audition. Sa nouvelle voisine Claire, venue s’installer temporairement chez sa sœur avec sa fille après la perte de son mari, rêve de calme et tranquillité. Pas d’un voisin aussi bruyant qu’Antoine, avec sa musique à fond et son réveil qui sonne sans fin. Et pourtant, Claire et Antoine sont faits pour s’entendre !
N'est pas pire sourd que celui qui ne veut pas s’entendre. Veut ou peut ?
Quiproquos, oui, situations comiques, parfois pathétiques, drôles, la plupart du temps, de quoi en faire un film, assurément. Apprendre à vivre avec la surdité c’est peut-être et d’abord apprendre à vivre avec soi-même. Se supporter pour mieux s’aimer. Et s’aimer pour ne pas s’effondrer au premier quolibet venu.
Et si on était fait pour s’entendre ?
Au moment où l’époque a la fâcheuse tendance à nous couper des autres, l’air de rien, si connectés et si seuls, Pascal Elbé réalise un film qui fait du bien. Qui force à se prêter l’oreille. À la donner aussi. Qui force à prendre garde aux autres, à les écouter pour de vrai, pas uniquement à les entendre. On est fait pour s’entendre alors écoutons-nous.
Avec un temps d’adaptation, néanmoins. Parce qu’entre le silence total et l’audition normale, il y a les appareils auditifs. Aaaaaah, les appareils. Celui qui n’entend pas ne fait pas toujours exprès. Est alors venu le temps des espèces d’insectes qui se glissent dans les oreilles, qui font honte parfois, inquiètent. Et amplifient ! Encore faut-il trouver le bon réglage… pour pouvoir en jouer ensuite.
Dans ce film à la sauce amitié et aux assaisonnement de tendresse, Pascal Elbé nous sort des clichés de vieillards et démontre que les sourds sont partout. Et que ce sont peut-être les muets qui peuvent les ramener à la vie.
Pour en savoir plus, l’interview de Pascal Elbé… en intégralité !
Bonjour Fabrice Maruca ! Est-ce que vous pourriez vous présenter à votre manière ?
Fabrice Maruca : Je m’appelle Fabrice Maruca, je suis réalisateur. Je présente mon premier film qui s’appelle Si on chantait, une comédie sociale avec des chansons que j’ai tourné dans mon village de Quiévrechain dans le Nord. J’ai 48 ans, j’habite Paris, je n’ai pas d’enfants et je n’ai plus de cheveux. Voilà.
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