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Patrice Leconte en interview vidéo pour le film Maigret avec Gérard Depardieu

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Interview : Patrice Leconte sublime Maigret sur grand écran

Patrice Leconte nous offre une interview pour le retour au cinéma du plus célèbre commissaire de la littérature française, Maigret.

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Dans une économie de gestes et d’effets spectaculaires, Patrice Leconte réalise un Maigret pour le cinéma d’une justesse et d’une beauté imparables. Sensible et fatigué, le commissaire va retrouver le goût de l’enquête, grâce à la découverte d’une jeune morte, inconnue de tous, anonyme abandonnée. Une œuvre originale de Simenon magnifiquement portée sur grand écran. Interview.

Une silhouette massive, un nez reconnaissable entre tous que l’on devine dans la brume, un long manteau et un chapeau, mais pas de pipe. Plus de pipe, pas bon pour sa santé. L’immense Gérard Depardieu incarne le non moins mythique commissaire Maigret sous la houlette d’un autre géant du cinéma : le réalisateur Patrice Leconte. Le résultat est magistral. Une succession de tableaux qui ne sont pas entrés dans la désuétude mais témoignent de la maîtrise implacable de chacun de ces talentueux Messieurs, à commencer par la source, l’écrivain Simenon. De ses nombreux romans, de ses dizaines d’histoires policières, Patrice Leconte a choisi Maigret et la jeune morte, un livre qui se distingue des autres par sa sensibilité, par la singulière approche d’une enquête qui dévoile un pan de la vie privée et de l’âme du grand personnage au rythme si particulier. Le réalisateur Patrice Leconte nous raconte ce film en interview.

L’interview vidéo de Patrice Leconte

Un Maigret d’envergure cinématographique

On s’attend à une certaine musique. C’est celle du Commissaire Maigret. Un rythme, une pesanteur, dirait Patrice Leconte, une mélodie aussi, celle de Bruno Coulais. Quelques notes et nous entrons dans un univers, parallèle et pourtant si familier. D’époque mais pas daté, tout est dans l’atmosphère, dans les profils ciselés des personnages, des policiers à la concierge curieuse de l’immeuble de la jeune fille. La jeune fille, la jeune morte, l’inconnue de l’histoire que Maigret va tenter de sortir de l’ombre, à titre posthume. Une jeune femme et des femmes. À commencer par celle du commissaire interprétée avec une bienveillance et une douceur inégalable par l’incroyable Anne Loiret. Patrice Leconte a réussi à entourer son personnage qui occupe tout l’écran par une ribambelle de talentueuses comédiennes qui tiennent les rênes du récit.

Gérard Depardieu est le commissaire Maigret de Simenon pour le cinéma

MAIGRET

 

Maigret enquête sur la mort d’une jeune fille. Rien ne permet de l’identifier, personne ne semble l’avoir connue, ni se souvenir d’elle. Il rencontre une délinquante, qui ressemble étrangement à la victime, et réveille en lui le souvenir d’une autre disparition, plus ancienne et plus intime…

André Wilms dans Maigret en face de Gérard Depardieu

Des tableaux. De la tapisserie vert sapin, une table de mariage lourde de vaisselle et de victuailles dans un hôtel particulier dans lequel rien ne bouge. Et puis une scène d’une poésie et d’une émotion mélancolique immense avec le regretté André Wilms. Du sentimentalisme cher à Patrice Leconte mais qui ne tombe jamais dans la mièvrerie ou la caricature. Maigret est las, lourd, fatigué, et retrouve un semblant de vie, d’envie, sur les traces de cette jeune fille, de cette jeune morte, qui va le faire renouer, par la jeunesse à sa propre histoire. À son propre chagrin. Vers une nouvelle étincelle, dans le regard, ou un sourire qui se devine, léger et si profond, dans le reflet d’une glace un matin au réveil. C’est beau. Du grand cinéma qui ne se presse pas, dans la mesure, sans effets factices, juste des personnages et des dialogues qui n’en font pas trop. Juste de la justesse.

L’interview intégrale du réalisateur magistral (et si accessible et sympathique) Patrice Leconte

Patrice Leconte en interview vidéo pour le film Maigret avec Gérard Depardieu

Bonjour Cher Patrice Leconte. Pour commencer, question rituelle, pourriez-vous vous présenter à votre manière ? Vous avez carte blanche.

Patrice Leconte : Alors, présentation de moi-même. Ce n’est pas commode, ça. Je m’appelle Patrice Leconte, ça c’est facile. Je ne suis plus tout jeune, j’ai 74 ans, je fais du cinéma depuis plus de 40 ans, figurez-vous. Et je viens de faire un film qui s’appelle Maigret, qui sort là, tout de suite, maintenant, bientôt, et qui est mon 30ème film. Je pensais que 30 films, c’était bien, ça faisait un chiffre rond, à défaut de l’être moi-même, et que je pouvais m’arrêter là. En fin de compte, comme je n’ai pas envie de m’arrêter de faire des films, il va falloir que je continue et que j’en fasse encore 10 pour arriver à un prochain chiffre rond. Mais ça je n’y arriverai jamais.

On ne sait pas… Mais, avant même de vous poser des questions sur le film, comment est-ce que vous allez, Patrice Leconte ? Êtes-vous heureux de ce retour au cinéma ?

Patrice Leconte : Il se trouve que ça faisait – et ça m’a beaucoup énervé – 6 ans que je n’avais pas pu tourner. Il y a eu des projets formidables qui sont tombés à l’eau, 4 de suite, c’est costaud quand même. Ça ne m’a pas amusé, d’avoir des projets auxquels je tenais qui sont tombés à l’eau. Mais bon, c’est comme ça, c’est la vie. Quatre de suite, c’est un peu balèze. Mais en fait, le cinéma c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Quand j’ai fait Maigret, je savais encore qu’il fallait dire : « Silence. Moteur. Clap. Allez-y. Coupez. » Ça je m’en souvenais. Et entre allez-y et coupez, on fait de son mieux.

Vous vous êtes attaqué à deux grands mythes avec ce film Maigret, et tout en étant un réalisateur mythique vous-même, avez-vous eu des appréhensions ?

Patrice Leconte : L’appréhension en adaptant un Simenon, en faisant Maigret, elle était très simple, en fait. Quand on adapte Simenon qui est un auteur que j’adore, on se dit : « Pourvu que je sois à la hauteur. »  Et on n’est jamais sûr d’être à la hauteur de ce qu’on veut faire. Simenon n’est plus là, il est dans les nuages, mais s’il nous regarde, s’il regarde le film, j’espère simplement qu’il ne va pas être déçu de ce qu’on a fait.

Et John Simenon, son fils, qui gère un peu tout ça, avait adoré l’adaptation et il m’a dit un truc qui m’a enchanté, vraiment. Il m’a dit : « C’est très bien Patrice, parce que tu as pris des libertés incroyables avec le roman de mon père, mais mon père aurait adoré ces libertés-là. » Alors… Ça va… J’ai été adoubé.

Gérard Depardieu et Bertrand Poncet devant la jeune morte dans Maigret de Fabrice Leconte

Et pourquoi avoir choisi cette enquête particulière du commissaire Maigret ?

Patrice Leconte : On a relu un certain nombre de livres avec Jérôme Tonnerre avec qui j’ai écrit cette adaptation, on s’était partagé le travail (enfin, c’est pas un travail, c’est un plaisir de lire Simenon), et lui, Jérôme, est tombé sur ce roman-là, Maigret et la jeune morte, et il m’a dit : « Je coirs qu’on a notre Maigret ». Parce que c’est un Maigret qui est très original, dans la littérature tout court, dans la littérature policière en particulier. Il y a une jeune fille de 18 ans qui est trouvée morte, la nuit, poignardée dans un square parisien. Et personne ne sait qui elle était. Quel était son nom, où elle habitait, personne ne se souvient d’elle. Personne ne la connaît. L’enquête de Maigret, c’est avant tout une enquête autour de la victime, plus que sur qui a fait ce crime. L’auteur du crime, à la limite, ce n’est pas qu’on s’en foute, mais ce n’est pas ça qui intéresse Maigret.

Ce qui l’intéresse, c’est pourquoi est-ce qu’une jeune fille de 18 ans est trouvée morte dans un square, lardée de 5 coups de couteau. Maigret aurait eu une fille, qui est morte aussi, qui aurait eu cet âge-là. Il y a un rapport père-fille, il y a un rapport sentimental, qui moi me touche beaucoup, évidemment. Et quand on enquête autour d’elle (la jeune morte), on se rend compte que personne ne se souvient de cette jeune fille. Donc, qui était-elle ? C’est ça qui est magnifique. Parce que d’habitude, dans les romans ou les films policiers, on cherche à savoir qui a tué. Et là, on cherche à savoir qui a été tué.

Clara Antoons la jeune morte du film Maigret de Patrice Leconte
Jade Labeste dans Maigret de Fabrice Leconte avec Gérard Depardieu

Oui, parce que dès le début, on se doute bien de qui a tué, et ça n’enlève rien à l’intérêt que l’on porte à la progression de cette enquête…

Patrice Leconte : Simenon était coutumier du fait. Quand je lisais, quand je lis des Maigret, on a l’impression que l’enquête – c’est un peu hâtif de dire ça – est une espèce de prétexte à peindre des atmosphères, des gens, des univers. Un prétexte à pousser des portes pour aller voir ce qu’il y a derrière. Souvent, pas toujours, chez Simenon / Maigret, la résolution de l’enquête, on s’en fout un petit peu. Ce n’est pas ce qui nous a plu. On ne suit pas un Maigret en se disant : « Comment est-ce qu’il va résoudre l’affaire, mon Dieu ! ». Jamais, jamais. Autant chez Agatha Christie ou Conan Doyle, Hercule Poirot, Sherlock Holmes, c’est vraiment des balèzes pour coincer le coupable. Mais Maigret, ça ne fonctionne pas comme ça. C’est ça qui me plaît beaucoup.

J’ai été frappée à quel point chaque personnage était comme dessiné, croqué, comme les profils étaient caractéristiques. Un peu comme dans la BD, univers dans lequel vous avez fait quelques incartades.

Patrice Leconte : Je n’ai pas fait ça exprès. Parce que si on est trop dans quelque chose qui s’apparenterait de près ou de loin à de la BD, on risque de tomber dans quelque chose qui me fait horreur qui est la caricature. Les personnages, le casting, les acteurs, les actrices, parce qu’il y a beaucoup de femmes dans ce film, peut-être qu’on peut les dessiner si on a ce talent, mais ce ne sont jamais des personnages caricaturaux ou outranciers. Ils sont juste, quoi. Justes pour être tel ou telle, chauffeur de taxi ou serveuse de restaurant. Mais la caricature est embarrassante. C’est un peu comme si on choisissait un casting, des acteurs, et qu’on mettait un vieux coup de Stabilo par-dessus, pour bien insister sur les choses. J’essaie d’éviter ça.

J’entendais surtout qu’ils pouvaient tous se détacher en ombres chinoises… les profils, les nez…

Patrice Leconte : Là vous parlez du nez de Gérard Depardieu ! Ce n’est pas très aimable ! (Rires)

Gérard Depardieu est le commissaire Maigret de Simenon pour le cinéma

Il n’y a pas que le sien, et c’est très beau ! D’ailleurs, en parlant de beauté, d’esthétisme, vous avez ramené ce personnage de Maigret au cinéma. En quoi ce commissaire est cinématographique, justement ?

Patrice Leconte : Maigret est devenu un personnage de télévision parce que c’est vrai que pour une chaîne, c’est épatant de s’emparer des Maigret. Parce qu’on peut en faire 50. Même plus. Il a été incarné nombre de fois, évidemment, à la télévision il y en a eu des wagons entiers et Bruno Cremer n’était pas un Maigret navrant du tout, tout à fait crédible. Et puis au cinéma avant, il y a très longtemps, ça date de 58. Il y avait Jean Gabin qui était vraiment un Maigret formidable. Parce que Maigret c’est quelqu’un de terrien, il y a une pesanteur, il y a un rythme chez Maigret.

Il avance lentement mais sûrement. Avec des doutes, jamais avec des certitudes. Ça me plaît beaucoup.

Et le fait de, aujourd’hui, réactualiser Maigret – mais pas en le situant à notre époque, pas du tout, ça serait horrible – de lui faire reprendre du service, pourrait-on dire, au cinéma, sur un grand écran, ça me plaisait beaucoup parce que c’était une démarche en aucun cas passéiste. Si on fait Magret aujourd’hui au cinéma avec un côté désuet et poussiéreux, une reconstitution assommante de tous ces accessoires d’époque, ce n’est pas ce qui m’intéresse. Avant toute chose, ce que je voulais, au-delà du personnage, du commissaire lui-même, c’était sa démarche sentimentale de savoir qui était cette morte. C’est ce qui m’a « illuminé », d’une manière parfois un peu ténébreuse, c’est sûr.

Sincèrement, je n’ai pas voulu faire mon intéressant en disant « Je vais vous montrer ce que c’est que Maigret à ma manière.»

Mais confusément, il y a un peu de ça aussi. Parce que j’ai envie d’être au service de Maigret, au service de Simenon, mais aussi au service de moi-même et du cinéma que j’aime faire. Qui est un cinéma peut-être plus sentimental, aussi, c’est vrai. Mais je le revendique.

Gérard Depardieu est le commissaire Maigret de Simenon pour le cinéma réalisé par Fabrice Leconte

Vous avez choisi Gérard Depardieu pour incarner ce rôle d’envergure, dans tous les sens du terme. Qu’est-ce que vous auriez envie de lui dire, maintenant que le film va voler de ses propres ailes ?

Patrice Leconte : Ben, des choses très simples. J’ai envie de lui dire merci, parce que ce qu’il m’a donné, ce qu’il m’a offert est au-delà de tout. J’avais envie depuis longtemps qu’une occasion se présente pour qu’on puisse travailler ensemble, faire du cinéma ensemble. Je ne le connaissais pas dans la vie. Enfin, on avait dû se dire Bonjour deux fois, quoi, c’est tout. Mais bon, là, on s’est vraiment trouvé. Et il a été un compagnon de travail tellement… tellement émouvant.

Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c’est émouvant de filmer un acteur comme lui.

Comme je filme moi-même, je cadre, il m’a… J’ai souvent eu les larmes aux yeux, quoi. Pas uniquement parce qu’il jouait quelque chose de triste ou de sensible – aussi, bien sûr – mais le talent. Le talent, c’est un truc… C’est magique. Et on est là, gourmand, à le capter. Donc, merci beaucoup d’avoir été là. Je le remercie d’avoir été là comme il a été là.

Il y a des enquêtes au blanc, qui commencent au blanc et se terminent au blanc. Votre film, c’était un film à quoi ?

Patrice Leconte : « Quand on commence une enquête au blanc, on la termine au blanc. » J’aime bien cette belle rigueur alcoolique de Maigret. Et là, c’était un film à COVID en fait. C’est un film qui a commencé à COVID et qui s’est terminé à COVID. Je dis ça, c’est une pirouette ridicule, mais on a tourné avec des masques, toute l’équipe jusqu’au dernier stagiaire était contrôlée toutes les semaines pour savoir si on était positif ou négatif. Donc c’est un peu bizarre, mais comme c’est comme ça que circule la vie aujourd’hui, et bien il faut faire avec.

Non, il y a un truc qu’on n’a pas respecté du tout… Il fallait, il faut encore paraît-il, respecter des distances entre les gens. Nous, ça va, là, on a tout bon (Rires). Mais sur un tournage, comment voulez-vous laisser 2 mètres entre chacun ? C’est impossible. On ne peut pas. De la même manière, comment voulez-vous tourner avec des acteurs qui feraient des répétitions en étant masqués et qui, au moment du clap, enlèveraient leur masque. Pffff. Non. Donc, on a pris quelques libertés quand même. De libertés d’adaptation, à Simenon et au COVID.

tableau cinématographique esthétisme du Maigret de Patrice Leconte

Et puis dernière petite question, un peu bateau. Le commissaire Maigret privé de pipe, enseigne l’art de de fumer à un plus jeune policier. Vous, Patrice Leconte, quel premier conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans la réalisation ?

Patrice Leconte : Un seul conseil, ce n’est pas commode. Ah si, le premier conseil, le seul, mettons, pour l’instant, à quelqu’un qui démarre ou qui voudrait faire plus tard du cinéma, c’est de se poser la question, tous les matins jusqu’à trouver la bonne réponse, la réponse qui nous convient à chacun, de : « Pourquoi je veux faire des films ? Pourquoi je veux faire du cinéma ? » Tant qu’on n’a pas réussi à répondre d’une manière personnelle à cette question, il faut remettre l’exécution à plus tard. Donc, tous les matins, en se brossant les dents ou en se rasant, en se regardant dans la glace : Pourquoi je veux faire du cinéma ?

Je rencontre parfois des jeunes gens auxquels je pose cette question et qui répondent d’une manière évasive : « Parce que c’est super de faire du cinéma. C’est marrant, c’est bien. » Non, ce n’est pas ça la réponse. Il y a autant de réponses que de cinéastes.

MAIGRET

Un film de Patrice Leconte
Avec Gérard Depardieu, Jade Labeste, Mélanie Bernier, Clara Antoons, Aurore Clément, Anne Loiret, André Wilms, Hervé Pierre, Pierre Moure…

Au cinéma dès le 23 février 2022

Livre Maigret et la jeune morte de Simenon
Coffret Maigret avec Bruno Cremer, volumes 1 à 7

© F comme Film / Pascal Chantier

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