Adapté du bestseller au titre identique, le film féminin et profondément sauvage de Olivia Newman plonge ses spectateurs au plus profond des marais de Caroline du Nord et entraîne son héroïne jusque-là, Là où chantent les écrevisses. Un pamphlet écologique et libertaire sur fond de thriller et d’inégalités sociales. À voir au cinéma et/ou à lire avec curiosité.
Kya la sauvageonne, la « fille du marais », celle qu’on abandonne, celle qu’on pourchasse et qu’on stigmatise. L’amie des goélands, l’enfant des marécages connaît le moindre détail de son environnement. « Le marais, c’est un espace de lumière, où l’herbe pousse dans l’eau, et l’eau se déverse dans le ciel » que la fillette, puis la jeune fille, enfin la femme, dessine au point d’en devenir elle-même une pièce maîtresse. Delia Owens, dans son livre Where the Crawdads Sing (Là où chantent les écrevisses) parvient à décrire presque cinématographiquement la beauté d’un microcosme, concentré de vie et refuge des rejetés. Les images que réveillent les mots de l’écrivaine sont aujourd’hui projetées au cinéma, traduites par Olivia Newman avec Daisy Edgar-Jones comme vibrante interprète.
LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES (WHERE THE CRAWDADS SING)
Kya, une petite fille abandonnée, a grandi seule dans les dangereux marécages de Caroline du Nord. Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur la ” Fille des Marais ” de Barkley Cove, isolant encore davantage la sensible et résiliente Kya de la communauté. Sa rencontre avec deux jeunes hommes de la ville ouvre à Kya un monde nouveau et effrayant ; mais lorsque l’un d’eux est retrouvé mort, toute la communauté la considère immédiatement comme la principale suspecte. À mesure que la vérité sur les événements dessine, les réponses menacent de révéler les nombreux secrets enfouis dans les marécages.
Du livre au film
Quand on ouvre le livre, bestseller de l’écrivaine et zoologiste américaine Delia Owens, on ne le referme qu’après avoir littéralement dévoré le dernier mot. Poétique dans un style que ne s’embarrasse pas de fioritures inutiles chaque chapitre est un nouveau tableau, peint à la plume de goéland. On y apprend le marais, ses habitants, petits et grands, ses riverains peu sympathiques, peu tolérants, qui profitent des richesses du réservoir naturel sans en respecter les trésors cachés. Cachés loin, aussi loin que chantent les écrevisses.
Kya est l’un d’eux. Un diamant brut qui se fond dans le décor au point d’en connaître chaque frémissement, chaque son, chaque oiseau qui se pose délicatement sur la plage déserte à l’aube. De ses connaissances, elle en fait des dessins, que les mots nous offrent à voir. Le film, on l’avait déjà dans la tête, Olivia Newman en invente une histoire nouvelle, pleine de force et d’émotions bien que plus fade et lisse que le livre.
« Presque tout ce qu’elle savait, elle l’avait appris de la nature. Du monde sauvage. La nature l’avait nourrie, instruite et protégée quand personne n’était là pour le faire. »
Reese Witherspoon et Taylor Swift au casting
Bien avant #metoo, soucieuse de la visibilité des femmes dans le secteur cinématographique, l’actrice et productrice Reese Witherspoon se place en véritable combattante du mouvement. Bien décidée à faciliter la vie des créatrices, elle soutien avec son société de production Hello Sunshine des projets d’envergure au leadership majoritairement féminin. Where the Crawdads Sing en fait partie, produit main dans la main avec Lauren Levy Neustadter, autre cerveau incontournable du cinéma américain sur talons hauts et dont les précédentes collaborations ont donné naissance aux séries Big Little Lies et Little Fire Everywhere.
La blonde explosive dévoile alors cette adaptation et, cerise sur le gâteau, s’offre le titre Carolina de Taylor Swift comme chanson ambassadrice de cette histoire de femme libre, une héroïne au sens noble du terme.
«Quand j’ai appris qu’un film produit par la brillante Reese Witherspoon était en préparation, avec l’incroyable Daisy Edgar-Jones dans le rôle principal, j’ai tenu à y participer sur le plan musical. J’ai écrit la chanson « Carolina » seule et demandé à mon ami Aaron Dessner de la produire. Je voulais créer un morceau obsédant et spirituel, au diapason de cette histoire fascinante.»
Reçue comme un cadeau, la composition de la chanteuse aux 11 Grammy Awards donne le ton du film, un cocktail de revendications humanistes au parfum de pomme d’amour.
LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES (WHERE THE CRAWDADS SING)
Un film de Olivia Newman avec Daisy Edgar-Jones, Taylor John Smith, Harris Dickinson
Au cinéma dès le 17 août 2022
Lire le livre Là où chantent les écrevisses de Delia Owens
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