Son premier César entre les mains pour son rôle dans Les Amandiers, meilleur espoir féminin 2023, Nadia Tereszkiewicz illumine les écrans dans le dernier film de François Ozon. La jeune comédienne incarne une mauvaise actrice qui se découvre un certain talent pour le mensonge dans Mon Crime, comédie en costume qui questionne la place des femmes, hier comme aujourd’hui. Interview.
Une jeune actrice ambitieuse et sans le sou, une avocate sans client, un producteur libidineux, un juge incompétent, un amoureux transis, un industriel du pneumatique, François Ozon plante son décor dans les années 30 et peint ses personnages avec malice. Adapté d’une pièce de théâtre oubliée, Mon Crime place les femmes au cœur du récit, les comédiennes du tragique, les menteuses élégantes. Dans la veine de 8 Femmes et Potiche, dernier volet d’un triptyque plus féminin que féministe, le réalisateur met à l’honneur les talents et mélange les générations. En haut de l’affiche, Rebecca Marder et celle qui vient de décrocher le César de l’espoir, Nadia Tereszkiewicz qui promène ses boucles blondes et son ingénuité de film en film avec intelligence. Rencontre et interview, en vidéo.
L’interview de Nadia Tereszkiewicz
MON CRIME
Dans les années 30 à Paris, Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice sans le sou et sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Aidée de sa meilleure amie Pauline, jeune avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense. Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour…
Un Ozon de divertissement
On ne peut pas dire que le réalisateur ait fait une tentative de militantisme. Si Mon Crime fait état de quelques aspects particuliers de la condition féminine du temps de l’entre-deux guerres, on ne peut pas dire qu’il se mouille. La résonnance avec aujourd’hui est évidente mais s’arrête au constat. Du divertissement, un casting cinq étoiles, des tronches et des voix de personnages truculents, et voilà. Ce dernier volet des comédies à voilettes et chapeaux, bien que haut en costumes colorés et voluptueux, n’est pas à la hauteur des précédents.
Plaisant, sans aucun doute. Engagé, dans le propos comme dans la forme, pas vraiment. L’ambiance du polar désuet est réussie, de l’esthétique à la musique, une plongée complète dans les années 30 et son décor parisien. Et puis, bien que sans surprise, Mon Crime a l’avantage de donner une nouvelle tribune aux talentueuses comédiennes qui en tiennent les premiers rôles. Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder, des noms à retenir.
MON CRIME
Un film de François Ozon
Avec Nadia Tereszkiewicz, Rebecca Marder, Isabelle Huppert, Fabrice Lucchini, Dany Boon, André Dussollier
Au cinéma dès le 8 mars 2023
© Carole Bethuel – 2023 – MANDARIN ET COMPAGNIE – FOZ – GAUMONT – SCOPE PICTURES – FRANCE 2 CINEMA – PLAYTIME PRODUCTION