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Elsa Zylberstein est Simone Veil dans le film biopic de Olivier Dahan au cinéma interview vidéo de l'actrice

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Elsa Zylberstein incarne Simone Veil pour un voyage du siècle au cinéma

Interview | Elsa Zylberstein et Rebecca Marder, deux femmes pour un destin : Simone Veil, le voyage du siècle, film biopic mémorable et nécessaire.

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Elsa Zylberstein porte cette idée depuis 8 ans : raconter l’incroyable vie de Simone Veil au cinéma. Olivier Dahan à la réalisation, Simone, Le voyage du siècle reprend le fil d’une époque, dans ses moments les plus sombres comme dans ses victoires, avec une femme, Simone Veil, comme figure de proue aux accents d’héroïne humaniste. L’actrice instigatrice nous en parle en interview.

De son enfance à ses mémoires, le réalisateur Olivier Dahan retrace le destin d’une des plus grandes figures de femme du siècle : Simone Veil. Pour l’incarner, 3 comédiennes, dont la pensionnaire de la Comédie-Française Rebecca Marder et puis l’instigatrice de ce biopic, l’actrice Elsa Zylberstein. Profondément impressionnée et émue par ce destin de femme hors du commun, elle a voulu que ce film existe. Pour mémoire. Peut-être même pour le bien commun. Elle nous en parle en interview vidéo, un tête à tête avec JJSphere.

Merci Simone

Il y a évidemment la loi sur le droit à l’avortement en France. Il y a la conviction, envers et contre tous, de l’Europe comme puissance politique et humaniste. Et puis il y a la détermination, la résilience, la puissance de la femme. Celle qui a survécu, celle qui a combattu le patriarcat pour mener la vie professionnelle qu’elle souhaitait, celle qui s’est relevée, chaque jour, en enfouissant ses propres traumas pour défendre les opprimés, les enfermés, les privés de libertés. Privées, surtout. Un destin exemplaire pour une figure qui a marqué le siècle et doit absolument rester dans les esprits. Aujourd’hui plus qu’hier.

"J'y étais et cela fût."

Simone, Le voyage du siècle

SIMONE, LE VOYAGE DU SIÈCLE

 

Le destin de Simone Veil, son enfance, ses combats politiques, ses tragédies. Le portrait épique et intime d’une femme au parcours hors du commun qui a bousculé son époque en défendant un message humaniste toujours d’une brûlante actualité.

Rebecca Marder est Simone Veil dans le film biopic de Olivier Dahan au cinéma

Simone, Le Voyage du siècle : un film nécessaire, un pense-bête obligatoire

On peut critiquer le film, l’objet. Se dire qu’il y a trop d’aller-retour dans le temps ou des valses de caméra inutiles autour des personnages. Mais on ne peut pas sortir de la salle sans un profond sentiment d’échec. En tant qu’humain, qu’humaine. Un échec sur toute la ligne tant l’individualisme est prégnant, tant le legs de Simone Veil semble réduit en cendres. Tout est à recommencer, ou presque, ou ça ne saurait tarder. Mais en serions-nous seulement capables ? Une crise COVID et tout est burn out ? Est-ce que nous en serions là, avec notre droit à disposer (encore) librement de notre corps, si Simone Veil s’était lancée dans un : «  j’ai besoin d’un petit peu de temps pour moi” ?

Simone Veil retourne à Auschwitz dans la neige plan du film Simone le voyage du siècle

L’incroyable capacité que nous avons à nous ignorer les uns les autres, à ne pas penser au collectif mais au profit immédiat et individuel est fascinante. Un écho qui résonne du plus profond de l’Ukraine au fin fond du Quatar, en passant par tous les recoins de l’esprit torve des humains que nous sommes, trop occupés à consommer notre « pain et nos jeux » pour daigner lever les yeux sur le cataclysme d’une guerre réelle aux portes de l’Europe, d’un dédain des femmes en Iran, d’un crachat sur la mère planète au Brésil ou ailleurs. Triste.

Nous avons oublié d’écouter nos vieux. Heureusement, le cinéma nous permet un saut dans le passé, un voyage dans le siècle et dans nos consciences sur les traces d’une femme qui a tout traversé avec pour seule motivation la lutte contre l’injustice. L’autre. Les autres. Comment rendre plus digne la vie des femmes, des malades, des prisonnières, des laissés pour compte ? 

Deux actrices pour une Simone

Elsa Zylberstein est Simone Veil dans le film biopic de Olivier Dahan au cinéma interview vidéo de l'actrice
Rebecca Marder est Simone Veil dans le film biopic de Olivier Dahan au cinéma

Sous le chignon de Simone, deux actrices. Des camps de concentration au Parlement européen, de la fille à la mère, Elsa Zylberstein méconnaissable succède à une Rebecca Marder magistrale. Détermination dans leurs yeux bleus, posture, tessiture, démarche, regard, force sans violence, peine sans désespoir, tout est incarné. Et elles ne sont pas seules à porter cette fresque humaine et historique. Judith Chemla en soeur-pilier, immuable partenaire de tous les combats jusqu’au dernier, propose un jeu tout en finesse et en intelligence. Élodie Bouchez en mère-guide étoile du Berger, modèle de générosité et d’amour qui motivera chaque geste et chaque lutte de sa fille rebelle Simone, éblouit dans ce magnifique rôle de douceur et de douleur.

Elodie Bouchez incarne la maman de Simone Veil dans le film biopic de Olivier Dahan portrait destin de femme

« Les mains des femmes sont faites pour être cajolées et non pas pour mettre des bulletins dans les urnes »

Simone, Le voyage du siècle

À l’instar de ce que nous devons à Simone Veil, nous pouvons remercier Elsa Zylberstein d’avoir tenu à nous raconter cette histoire vraie. Nous rappelant ainsi le sang et la sueur, le courage et les milliers d’heures de travail et d’abnégation qui ont été nécessaires aux avancées légales et humaines que nous prenons aujourd’hui pour acquises. Pour faire en sorte que des « trucs de bonnes femmes » deviennent des combats nationaux. La pérennité de nos droits est aussi fragile que notre motivation à endosser nos devoirs. Il est peut-être temps de nous réveiller.

Entre Simone Veil et Elsa Zylberstein. L’interview en intégralité.

Bonjour ! Première question rituelle : Pourriez-vous vous présenter à votre manière ? Vous avez carte blanche…

Elsa Zylberstein : Je suis Elsa Zylberstein, une actrice française et je viens présenter le film sur Simone Veil qui sort le 12 octobre 2022.

Le film "Simone, Le Voyage du siècle", c’est votre idée Elsa Zylberstein. Est-ce qu’il vous a été difficile de convaincre de vous suivre sur ce projet ou c’était une évidence, non seulement pour vous, mais aussi pour les autres ?

Elsa Zylberstein : J’ai eu la chance de connaître Simone Veil, de la voir à plusieurs reprises. Et depuis 8 ans, je crois, j’ai envie de faire ce film, qu’il existe un film sur cette grande femme. Sur ce destin incroyable, sur cette femme résiliente qui est un modèle de volonté, de courage, d’humanité. J’ai mis du temps à aller trouver les bons producteurs, il y en a eu deux qui ont eu envie de me suivre. Je dirais que dans la vie, quand les planètes ne sont pas justes, elles ne s’alignent pas et les choses ne peuvent pas avancer. J’avais une seule personne en tête pour la réalisation du film, c’était Olivier Dahan. Parce que je pense qu’il a un sens du romanesque, de l’histoire, des personnages féminins. Je suis allée chez lui à 19h, à 21h je suis ressortie, il avait dit oui. Donc, je ne sais pas si c’était long, mais je ne pense pas. Après, les planètes se sont alignées.

En fait, tant que Simone Veil était en vie, c’était peut-être compliqué de monter le film. Le jour de son enterrement aux Invalides, à la minute où je suis ressortie je me suis dit : Je le fais ! J’étais habitée d’une force plus forte que moi qui a accéléré les choses, et elles se sont faites.

Elsa Zylberstein est Simone Veil dans le film biopic de Olivier Dahan au cinéma interview vidéo de l'actrice

Vous vous êtes complètement transformée, physiquement, vocalement, émotionnellement pour incarner Simone Veil. Comment est-ce qu’on quitte un tel rôle ?

Elsa Zylberstein : Je ne sais pas si on le quitte vraiment. En fait, je n’en avais pas vraiment envie. J’ai travaillé pendant un an à la préparation du rôle et c’était comme une infusion. C’est vraiment le mot. Ça a infusé longtemps en moi. Tu ne peux pas faire ça du jour au lendemain. J’ai pris 9 kilos, ça a été un long processus de lecture, de pénétration, d’incarnation. Comprendre chaque respiration, chaque battement de cil, chaque regard, chaque démarche, chaque pas. Je disais même à une copine, chaque avalement de salive ! C’était à un point schizophrénique, l’envie que j’avais de la comprendre à tous les niveaux. Après, j’ai commencé à perdre les kilos, mais finalement…

Elle n’est pas vraiment partie.

Parce qu’elle m’a tellement impressionnée dans ce que j’ai pu découvrir d’elle après : sa force, sa puissance, son humanité, sa lutte contre l’injustice. Tout ce qu’elle était et dont je n’avais pas connaissance quand je la fréquentais. D’ailleurs, je le regrette aujourd’hui. J’aimerais bien pouvoir lui parler avec mes connaissances d’aujourd’hui. Ce que j’ai découvert en définitive, c’est quelqu’un qui donne une leçon de vie. Et je me disais tout le temps : « Tiens, qu’est-ce qu’elle dirait, là » et je me le dis encore, plein de fois. C’est pour ça que je me dis qu’elle est encore en moi. Ou, quand je n’aime pas une situation, j’ai tout à coup une brutalité qui sort de moi et qui m’interpelle.

En fait, je me dis qu’il n’y a pas de hasard avec les rôles qu’on joue et qu’il y a des fils invisibles qui nous relient à eux. Il y avait des fils invisibles et des échos de cette femme en moi que je ne soupçonnais pas.

Elsa Zylberstein est Simone Veil dans le film biopic de Olivier Dahan au cinéma interview vidéo de l'actrice

Est-ce que vous pensez que notre société est trop obsédée par des questions d’identité aujourd’hui pour penser à faire humanité ?

Elsa Zylberstein : C’est très intéressant cette question, parce que j’écoutais ce matin à la radio la brillante rabbin Delphine Horvilleur qui parlait d’identité. Et j’ai trouvé absolument génial ce qu’elle disait, qu’elle ne supporte plus les gens qui veulent se définir par rapport à une ethnie, une culture, une religion. On n’est pas une chose, on est beaucoup de choses.

Simone Veil, quand elle est arrêtée, elle est Simone Jacob. C’est l’Histoire qui la rend juive. Elle vient d’une famille laïque, juive, certes, mais qui ne pratique pas. Et ils pensent à ce moment-là qu’ils sont inattaquables, dans le sens où c’étaient des juifs étrangers qui étaient arrêtés. Le père de Simone ne pensait pas du tout que ça allait être leur cas. L’identité dans le sens où l’on se définit uniquement par un aspect : Je suis une femme juive, je suis comme-ci, je suis comme ça , je suis… ce n’est pas possible de réduire les gens à une seule chose. D’ailleurs, pour moi, ça fait des dégâts terribles et c’est une dérive à laquelle je n’adhère pas du tout.

En plus, d’être acteur, c’est de devenir toutes les femmes et tous les hommes possibles. Donc, ce n’est pas imaginable de dire qu’un autiste ne doit être joué que par un autiste ! Je vais peut-être me faire taper dessus en disant cela, mais je ne suis pas du tout pour ! Au contraire, je trouve que le monde est beaucoup plus fou, plus libre. Et je ne dis pas qu’il faut renier ses racines ou l’éducation qu’on a eue, mais on est beaucoup plus que ça ! Ce que je trouve même génial aujourd’hui : tu nais femme, tu veux devenir homme ? Et ben ouais ! Il n’y a pas de déterminisme, la vie est plus folle que ça.

Vous portez un film politique et profondément humain duquel on ne peut pas ressortir sans être touché. On irait même jusqu’à dire qu’il est essentiel et devrait être obligatoire.

Elsa Zylberstein : Oui, je suis d’accord.

Ce qui n’est pas forcément une bonne chose, d’ailleurs, l’obligation. Mais il se trouve qu’il y a quelque chose de nécessaire dans ce destin de vie.

Elsa Zylberstein : Il y a une dame au cinéma, à Lyon, qui disait que ça devrait être prescrit. Ce à quoi Olivier Dahan répondait que c’était gentil et qu’on ne pouvait pas obliger les gens à aller au cinéma. Mais c’est vrai que dans chaque séance (avant-première) que je fais, les gens sont totalement bouleversés. Les femmes et les hommes parlaient avec la voix tremblante en disant la nécessité de ce film. Je suis heureuse de ça, d’avoir voulu ce film par rapport à la transmission. Qu’est-ce qu’il dit à une jeune fille de 15 ans aujourd’hui, qui n’a peut-être pas été éduquée à l’Histoire ? Comment un film peut avoir un écho et lui apprendre la traversée du siècle d’une femme qui s’est battue pour ses convictions, contre l’injustice, pour les droits des femmes ? Voilà d’où on vient, voilà notre Histoire de France, voilà qui on est et de quoi on est fait.

Elsa Zylberstein est Simone Veil dans le film biopic de Olivier Dahan au cinéma interview vidéo de l'actrice

Vous venez de le dire, c’est un film sur la transmission. Vous, Elsa Zylberstein, qu’aimeriez-vous transmettre et qu’écririez-vous dans vos mémoires ?

Elsa Zylberstein : (Rires) Forcément, le cinéma est une manière de marquer ton territoire. D’imprimer quelque chose. Je crois que plus ça va, plus j’ai envie de faire des films forts, des films qui ont du sens. De plus en plus envie de raconter des histoires de femmes, des personnages féminins qui s’engagent. C’est ma manière à moi de faire un « statement » peut-être.

Quand vous me dites ça, que c’est un film nécessaire, ça me fait plaisir, parce que les combats sont toujours les mêmes. Quand je vois ce qu’il se passe en Amérique en ce moment (la marche arrière sur les lois pour le droit à l’avortement), c’est hallucinant ! Le film devait sortir en février et a finalement été décalé au 12 octobre : Merci ! Je me dis que c’est fou les résonances que ce film a aujourd’hui. À voir comment ce qu’il se passe aux États-Unis, en Espagne, en Pologne, revient au centre de l’Histoire. Comment ce film n’est plus un film « d’époque ». Et pas seulement ce qui concerne l’avortement. L’immigration, la dignité, l’injustice, les prisons, les drogués. Tout le chemin que Simone Veil a mené pour des causes qui sont encore d’actualité. Et l’Europe ! C’est vraiment le film qui tombe à point nommé.

Elodie Bouchez incarne la maman de Simone Veil dans le film biopic de Olivier Dahan portrait destin de femme

Comment faire humanité, alors, quand on en oublie l’Histoire commune et qu’on la laisse se répéter ?

Elsa Zylberstein : Je pense que ce sont des gens qui avaient vécu l’horreur, qui venaient de l’enfer. Donc on était dans la survie et on voulait vivre. Et on voulait que les choses changent. Quand on a vécu la guerre – même mon père qui était un enfant caché et a vécu la guerre – je pense qu’on n’a plus du tout la même manière de voir les choses. On n’est plus sur des problème, effectivement, d’identité. Je me dis qu’elle, fervente défenseuse de l’Europe, était pour le rapprochement franco-allemand et a vécu en Allemagne alors qu’elle a été dans les camps de concentration ! Mon père me disait pareil : l’Europe, c’est la paix. Les considérations sont autres.

Simone le voyage du siècle film biopic destin de Simone Veil affiche Elsa Zylberstein
Simone le voyage du siècle film biopic destin de Simone Veil affiche Rebecca Marder

SIMONE, LE VOYAGE DU SIÈCLE

Un film de Olivier Dahan
Avec Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Élodie Bouchez, Olivier Gourmet, Judith Chemla
Au cinéma dès le 12 octobre 2022

 

© 2020 – Marvelous Productions – France 2 Cinéma – France 3 Cinéma

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