Il ne nous viendrait jamais à l’idée de boire de l’huile au goulot. Jamais. Et cela même si le gras, c’est la vie, vous le savez bien. Néanmoins, en période estivale, une étrange métamorphose de nos envies s’opère. Non que nous remplissions nos verres de liquide couleur or, mais il faut avouer que nous n’en sommes pas loin. À grands coups de pain, de fougasse, de tomate, d’aubergine imbibée, de tapas et autre burrata, l’huile d’olive entre dans nos organismes. Et tous les moyens sont bons !
L’huile d’olive en grandes pompes, est-ce si grave ?
Riche en vitamines E et A, en acides gras poly insaturés, évidemment bien choisie en première pression à froid, l’huile d’olive peut être notre meilleure amie. Les diktats et les contradictions omniprésentes aujourd’hui concernant la nourriture (tout ?), trouveront certainement à redire. Baste !
Or, comme toujours, si nous écoutons nos besoins et envies sans exagération massive (comme nous l’avons exposé dans un article ICI), nous ne voyons pas de problème à saucer nos assiettes (excepté pour la bienséance) pour ne pas laisser s’échapper une goutte de soleil. Passer de la tartiflette hivernale au carpaccio de tomate, l’été notre corps est en manque de gras ! Résultat, il développe une addiction à l’huile d’olive. Que nous nous empressons d’assouvir.
Jamais sans notre bouteille (d’huile. De vin aussi, mais c’est une autre histoire…) ! Voici la sélection, résultat de notre petit marché estival. Nous n’hésiterons pas à faire évoluer cette liste au gré de nos découvertes, notamment sur des domaines plus confidentiels.
La plus mainstream : Château d’Estoublon
Le Château d’Estoublon est partout, sa production s’exporte et inonde la France entière. Le majestueux domaine de Provence se distingue par son packaging soigné et assimilé à de vrais parfums de luxe pour la table. Ceci dit, les huiles déclinées en collections ne manquent pas de goût et leurs bouteilles de base sont parfaites pour réutilisation quand vous avez des bidons. Béruguette, Grossane ou Picholine, faites votre choix entre les 5 variétés proposées.
La plus exclusive : L’huile originelle H
Le célèbre acquéreur en 2007 du plateau caillouteux de Margoye sur la commune de l’Isle-sur-la-Sorgue a donné naissance à une non moins fameuse huile, l’huile H. Patrick Bruel, puisque c’est lui, tombé amoureux de cette parcelle des Alpilles, passionné par son terroir, a fondé le Domaine Leos. À l’abandon pendant plus de 50 ans, cette terre a vu renaître sur l’impulsion du chanteur ses oliviers originels. Depuis, ils produisent en quantité limitée des olives d’exception récoltées à la main, base d’une huile naturelle, puissante, extrêmement riche en fruit.
La plus troublante : l’huile aromatisée au chocolat
Pour étonner ses convives, rien de tel qu’un mariage incongru. Improbable ? Pas tant que ça, puisque si vous êtes allés jeter un oeil au site du Domaine Leos ci-dessus, vous aurez vu qu’Alain Ducasse s’est essayé à ce fameux mélange. Mais nous digressons…
Ail, basilic, citron, déjà vu. Chocolat ? Pourquoi pas. Amertume et gourmandise en première note, le goût fruité et velouté de l’olive l’emporte au final. En filet sur un poisson blanc ou sur de l’avocat, c’est un délice.
La plus ensoleillée : l’huile d’olives noires
Si nous osions nous adonner au blasphème, nous dirions que c’est le petit Jésus en culotte de velours. Nous avons totalement succombé au charme délicat de l’huile d’olives noires du Mas de la Dame, situé aux Baux-de-Provence en AOP. Ronde et longue en bouche, cette huile se suffit à elle-même. Ou peut-être juste avec un petit morceau de focaccia.
La plus italienne : la sicilienne Pianogrillo
Forcément la plus italienne puisque nous n’en avons qu’une à vous proposer aujourd’hui. Cependant, la botte toute entière n’est pas en reste et regorge de trésors en bidon. Qu’elle soit de Toscane, des Pouilles ou de Sicile, l’huile déborde, faites votre marché. Nous consommons toute l’année l’huile Pianogrillo, délicieusement parfumée sans être trop prononcée, elle est parfaite, tant pour les sauces que pour sublimer un met délicat. Un véritable coup de coeur.
Pour terminer, nous n’aurons qu’une invective : goûtez ! En vacances, laissez vos papilles faire leur choix. Dans les moulins directement quand c’est possible, dans les restaurants, dans les épiceries. Et ramenez ces élixirs gorgés de soleil chez vous ensuite. N’oubliez jamais de prendre l’adresse web du site, la plupart des domaines expédient volontiers leur production. Ça peut être pratique quand on est à court de soleil lors des longues soirées d’hiver. Quand on a une petite nostalgie…