Partie, rentrée et déjà en ligne pour tout partager avec vous ! Je suis pleinement convertie, enrôlée, maraboutée. Je ne suis pas entrée dans une secte, n’ayez crainte petits agneaux. Je vis, c’est tout. Mais quitte à vivre, autant le faire bien ! Et sur ce sujet, nos amis danois ont quelques bons tuyaux. 4 jours de Hygge à Copenhague, ça vous change une Josiane ! Suivez le guide !
Petite définition pour les novices (comme moi il y a 4 jours) :
Hygge, n.m. (ou n.f., on fait ce qu’on veut !) c’est le fait de rendre chaque action du quotidien, chaque petit instant plus significatif, plus beau : allumer une bougie, mettre une fleur sur son plateau de petit-déjeuner, prendre conscience (décider) que la vie est belle. Aucun mot ne peut traduire exactement ce sentiment, mais on pourrait s’approcher d’un semblant de définition en combinant simplicité, bonheur, charme, confort, sécurité, sérénité… Le nez en l’air, les yeux grands ouverts, les poumons gonflés, j’ai fait le plein d’art de vivre danois pour quelques mois. Après il faudra que j’y retourne.
Il n’est évidemment pas possible de tout découvrir de Copenhague en 4 jours, mais, entre incontournables touristiques, promenades romantiques et découvertes plus pittoresques – les fenêtres qui s’ouvrent sur l’extérieur, les poussettes qui envahissent les rues dès 15h30, connaître sa table de 6.7 par coeur pour ne pas s’étouffer devant les prix en couronnes danoises, ne pas commander de coca dans une brasserie (ni un bar à vin, ni un bar, ni un café, ni nulle part, le coca c’est dégueu. Bon. ok – , il est possible de goûter aux charmes de cette ville et de s’en imprégner pleinement.
SE DEPLACER À COPENHAGUE
Ce n’est pas un conseil, c’est un ordre : louez un vélo ! Tout le monde, tous les guides, tous les barbus et les blondinettes le disent. Mais comme j’ai la tête dure et que j’aime visiter à pied, j’ai attendu 2 jours pour tester les plaisirs de la bicyclette. C’est une ville faite pour le vélo. Presqu’aussi plate qu’Amsterdam, des pistes réservées, des feux juste pour les deux roues, un vrai respect des automobilistes, des jupettes qui volent, des tatoués qui trimballent leur progéniture devant, derrière, avec ou sans casque.
Grands, petits, électriques ou non, flambants neufs ou rouillés, ou tout rouillés, il y en a partout. Sachez néanmoins qu’il faut vraiment rouler à droite de la piste pour permettre aux athlètes de vous dépasser lorsque vous flânez en zieutant les vitrines, qu’il faut indiquer aux autres usagers vos intentions en tendant le bras à gauche ou à droite pour tourner et en l’air pour vous arrêter (les freins sont approximatifs sur certains bolides). Sinon, la route est à vous !
En mode Hygge : Louer des vélos électriques de la ville pour revenir à l’hôtel après un petit repas arrosé. Le soir, ils sont presque tous rentrés aux bornes et chargés à bloc, pas de mauvaise surprise possible… mais dans votre enthousiasme débordant, n’oubliez pas de vérifier la hauteur de la selle avant de partir.
Longer les quais sans effort en tentant de comprendre ce que vous indique le GPS tactile intégré ? Fous rires garantis.
DORMIR… SANS ENFANTS
Je peux difficilement vous faire un comparatif détaillé en trois points de divers établissements dans différents quartiers aux standings disparates. Je n’en ai testé qu’un, l’Hôtel Betrams Guldsmeden, de la chaîne du même nom (il y en a trois autres du même standing dans Copenhague, à vous de choisir votre quartier), à Vesterbo. Il était vraiment bien. Propre, bien placé, accueil chaleureux, buffet du matin copieux et savoureux, produits de qualité, conseils sympas, literie confortable… et enfants déconseillés ! En ce qui me concerne, ça suffit.
En mode Hygge : Profiter des horaires du week-end pour descendre prendre le petit-déjeuner à 11h le samedi et le dimanche… sur la terrasse… après un bain dans la baignoire à pieds de lion… Pas mal.
VISITER EN MODE HYGGE
Il y a une multitude de lieux à explorer, évidemment. Un petit tour d’horizon made in JJSphere ?
Grimper tout en haut de la tour ronde et si vous n’avez pas peur du ridicule (n’oubliez pas, il ne tue pas) et envie d’effrayer les touristes plus engoncés, tout redescendre au pas de course. Reprenez votre souffle à mi-parcours, il y a des expositions temporaires dans la grande salle à colombages.
Longer le quai nommé Larsens Plads, de Nyhavn (surpeuplé mais typique et coloré) à la Petite Sirène (surpeuplée mais typique et triste) en profitant du vent du large, du protocole d’Amalienborg, des fontaines du parc de la Citadelle et des odeurs de poisson des entrepôts.
Une fois que c’est fait, longer le quai de l’autre côté du canal : descendre Havnegade jusqu’au pont (vers Torvegade) et traverser pour se balader et boire un verre au bord du canal de Christianshavns sur Overgaden. Le pied total (surtout dans de bonnes chaussures).
Copenhague alternatif
Depuis là, vous pouvez faire un crochet par le quartier autogéré et autoconstruit et autopolitisé de Christiania. Comme une sorte de parc clôturé pour adultes, plein de drôles de sculptures, peintures murales, entrées énigmatiques vers des expositions tout aussi opaques. Au centre, une rue, le Green Light District, gardée par des Messieurs cagoulés qui vérifient que vous ne prenez pas de photo. Là, vous pouvez acheter space cakes et autres substances, douces mais passablement illicites, librement. Nous n’avons pas fait long feu, Sean avec son Nikon autour du cou ne se sentait pas très à l’aise…
Après l’alternatif radical, le bobo total. À quelques rues, avec vue sur l’opéra, que certains nommeront le grille-pain, toute la rue Takkeltoftvej fleure le calme, le luxe et la volupté… à la danoise. Du coup on n’hésite pas à se glisser sur une péniche – Kontiki, cadre idyllique, service très, très, très décontracté (lent) – pour boire un apéro bien mérité.
Là mon esprit “découverte” prend un coup dans l’aile : jus de fraise au gingembre. Bizarre. Pas convaincue. Et méfiez-vous, c’est une tendance, si vous détournez le regard, ils en mettent partout. Tout ce quartier cache des écoles de théâtre, des ateliers et vous pourrez y croiser de jeunes recrues en train de chanter et de danser autour d’un barbecue de fortune, hors du temps (Fabrikmestervej, Kanonbadsvej…).
Au centre-ville, il y a bien entendu l’imposant Hôtel de ville de briques oranges, les places Nytorv et Højbro, mais aussi de plus petits havres colorés, comme Gråbrødretorv (la place des Frères Gris), bordée de cafés.
Nous avons visité le Musée du Design qui réserve peu mais de très belles pièces de créateurs et tout l’empire Carlsberg, institution houblonneuse séculaire danoise, pour le moment en travaux, avec ses éléphants de pierre et ses contrastes anachroniques, mélanges de vieilles moulures, de bois noirci et de tours de glace tirant leurs parois vitrées vers le ciel.
Pour un dernier coup d’oeil insolite, parcourez les 365m d’art jusqu’à Vesterbro. Sur des palissades se succèdent les oeuvres de plusieurs artistes, street art éphémère le long du Sønder Boulevard.
Pause verdure dans les parcs
Enfin, les parcs. Romantique, botanique, zoologique ou d’attraction, il y a de quoi faire ! Nous avons beaucoup aimé nous prélasser (rapidement, on n’avait pas que ça à faire !) dans Ørstedsparken et dans le parc de Frederiksberg. Et puis pour les aficionados, secouez-vous les tripes à Tivoli, un parc d’attraction sans thème mais sacrément bien fichu au coeur de la ville pour tous les âges et tous les goûts (tête en bas, cul en l’air, rapide ou lent, sur terre ou sur lac). Jetez un oeil au programme des concerts avant de partir…
En mode Hygge : Réserver une demie journée minimum pour aller au musée Louisiana. Il faut prendre le train, 30 minutes depuis la gare centrale (au bout de la Vesterbrogade) qui vaut elle-même le coup d’oeil jusqu’à la station Humlebæk. Demandez dans quel train vous devez monter à l’accueil de la gare, les plans affichés ne vous l’indiqueront pas. Pour info, Politi veut dire Police (et pas accueil ou info ou “entrez si vous êtes perdus”), ça vous évitera le même instant de solitude que moi… Voilà, voilà.
En descendant du train, suivez les panneaux et entrez au Louisiana comme si vous arriviez chez votre tante Jacqueline. La collection permanente du musée d’art moderne est fabuleuse, intelligemment mise en valeur dans un bâtiment lumineux à l’architecture entre ciel, vert et mer, sans prétention, comme une promenade.
Vous pouvez entrecouper la visite en découvrant le parc aux sculptures ou en vous allongeant dans l’herbe avec vue sur la mer. Ça vaut vraiment la virée. Avant de partir, pensez à regarder quelles seront les expos temporaires installées pendant votre séjour. Nous on a été illuminés par du feu sous la neige, ça laisse songeurs.
GUIDE DU SHOPPING
Voici un florilège de rues à ne pas manquer et de magasins à voir, en vrac et sans distinction, fringues, céramique, design, seconde main, créateurs, tout y est. Le dimanche et le lundi sont fréquemment chômés… préférez les musées ou les parcs.
Nørrebro
De la brocante, des antiquaires, de jeunes créateurs de mode, tels que Oh x Dawn ou Radical Zoo sur Ravnsborggade et Elmegade (où vous pouvez aussi boire un café en regardant des machines tourner, si jamais l’odeur de Persavon devait vous manquer pendant votre séjour…), des terrasses, encore des terrasses et de la céramique artisanale (Keramikbutikken) sur Blågårdsgade (rue et place) et puis une rue “coup de coeur”, Jaegersborggade, où l’on peut dénicher des vinyles en buvant une bière chez Crate, boire un verre de vin en mangeant un tartare chez Manfreds (et en parlant français…), ou déguster une glace artisanale de chez Istid en léchant les vitrines (ou l’inverse). Pauvre porte-monnaie…
Au centre
Vous ne pouvez pas louper Hay House, la grande enseigne de design danois située au premier et deuxième étages d’un immeuble donnant sur le bout de la Place Højbro. N’hésitez pas à vous engouffrer dans les petites rues parallèles ou perpendiculaires à la Strøget (grande rue piétonne et marchande), telles que Klareboderne, Kronprinsensgade, Pilestræde, Købmagergade, Vestergade, Farvergade ou Lavendelstræde. Boutiques de fringues, nous vous saluons bien bas !
Vesterbro
Il y a Bolia.com sur Vesterbrogade, encore un magasin de meubles et design… oui, on aime ça… mais il y a aussi plein de petites rues à arpenter. Je n’en citerai que 3 : Tullinsgade, Gammel Kongevej et surtout Værnedamsvej. Un petit circuit pour sniffer des fleurs, goûter du chocolat, s’offrir de petites choses pour son petit corps. Il vous dira merci.
Ou encore faire la queue sur le trottoir pour un brunch digne de ce nom (oui, rien à voir avec le shopping, mais c’est dans la même rue !) au Granola. Pas de réservation possible mais les tournus sont plutôt rapides, soyez un tout petit peu patients, ça vaut le coup pour le croque-monsieur gigantesque, le granola évidemment, le porridge ou le pain perdu dans un décor vintage et des serveuses en noeuds papillons.
En mode Hygge : Se rendre dans la Mecque des designers et créateurs chez Designer Zoo. De belles rencontres avec de magnifiques objets en perspective ! Bijoux, céramiques, cuirs, meubles, bois, essences et matières sont mises à l’honneur.
MANGER, DÉGUSTER, SAVOURER
Vous n’êtes évidemment pas obligés de tout planifier à l’avance. N’empêche… Certaines tables sont prises d’assaut et il vaut mieux réserver depuis votre canapé (pour les restaurants gastronomiques de renom tels que Noma, Kadeau ou Kanalen, il faut s’y prendre plusieurs mois en amont).
Les sites sont bien faits et il est tout à fait possible de booker vos couverts de cette manière. Vous recevrez des confirmations par email et/ou sms. Prenez garde à vous faire traduire le message s’il est en danois, au risque d’annuler (par mégarde, ignorance et/ou bêtise) votre réservation et de vous retrouver pomponnée et pimpante au resto… sans table. Hum.
Meatpacking district
PatéPaté, cuisine locale, fraîche et bien réalisée dans un décor de bouteilles, entre bar à vins cosy et entrepôt carnassier frigorifique. Service tatoué, pro et super sympa !
Nose2Tail. Non, vous ne vous êtes pas trompés, il faut bien descendre ces escaliers éclairés avec de rudimentaires photophores. Impression de descendre au garage. Ou dans l’antre d’un boucher fou. C’est presque le cas ! Si ce n’est que le cochon, ce n’est pas nous. Une grande salle éclairée à la lueur des bougies. Du bois, des planches, quelques plats de saison, du jour, une viande, un poisson. Sans chichis mais dans une ambiance…insolite.
En mode tapas et vin dans la rue bobo Istedgade, à parcourir de haut en bas
Vesterbo Vinstue, pour écouter du Edith Piaf en buvant du rouge avec de la charcuterie scandinave… C’est un mélange surprenant, servi avec le sourire dans un décor de bois sombre. Les plats sont savoureux, en petites portions. Faites plusieurs choix à partager…
Toro, pour de vrais tapas à l’espagnole. On a des fois une petite nostalgie du sud qui survient… il faut l’écouter et subvenir à ses besoins !
Finesse et surprises gustatives
Höst Dans un décor étudié, de nouveau avec des matériaux bruts, de la terre cuite, du bois, des lumières savamment dosées, différents niveaux, une salle bistro, une salle sous les arbres et une cave dans les pierres. Cet écrin cache une cuisine fine et élégante tout en étant abordable.
Peu de plats, la possibilité d’accorder les vins avec les mets, on se laisse guider en mode décontracté… et on ne comprend pas tout. Mais c’est bon ! On sort rassasiés et vaguement ivres. C’est quand même chouette les vacances !
56°. Tout au bout de notre promenade au bord des canaux, après l’opéra, nous découvrons un restaurant niché dans un ancien entrepôt militaire. L’épaisseur des murs et la dimension des vieilles poutres rappellent d’antiques granges normandes. De l’éclairage tamisé, des cuisiniers qui viennent nous présenter les plats dans un anglois (mélange d’anglais et d’accent danois à couper au couteau) que nous aurons de la peine à saisir. Mais qu’à cela ne tienne, nos papilles découvrent par elles-mêmes.
Distinction spéciale pour le dessert qui mêle gourmand-croquant-acide-sucré-frais-vanillé à la perfection. Un merveilleux moment hors du temps.
En mode Hygge : Faites quelques courses pour le lunch à la Torvehallerne : De nombreuses échoppes, dont certaines proposent des spécialités du coin comme le Smørrbrød (tartine de pain noir richement garnie) ou les boulettes de poisson de chez Fisk qui sont juste chaudes. Embarquez le tout dans de petites boîtes en carton et traversez la place pour vous installer dans le parc Ørstedsparken juste à côté.
Mais mon conseil serait d’enfourcher votre bicyclette et de pédaler quelques petites minutes jusqu’au cimetière de l’Assistance (oui, vous avez bien entendu !). Vous rendrez visite à Andersen et pourrez pique-niquer entre deux bosquets, sous un arbre, dans un calme olympien. Ce n’est pas bizarre du tout, rassurez-vous, c’est le comble du bien-être et cet immense parc vaut une petite visite (avec ou sans victuailles). Simplicité et décadence.
BOIRE ET DANSER
Mikkeller pour les bière artisanales. Choisissez vos saveurs préférées, sentez, suivez les guides et dégustez. Une descente à la brasserie, au propre comme au figuré.
Curfew pour les cocktails insolites et maîtrisés. L’adresse recommandée par les gens du coin, c’est chic et vintage, on adoooooore !
Lidkoeb pour le cocktail secret. Il n’y a pas d’enseigne sur la rue, ça se situe au fond d’une courette au numéro 72 B de la Vesterbrogade, entre un magasin HIFI et un restaurant de burgers. À l’intérieur, des barmen en tabliers de cuir, tatouages sur les bras et shakers en main vous font déguster des cocktails aussi mystérieux que délicieux sur fond de musique funky. Jusqu’au bout de la nuit…
Sur une des nombreuses terrasses de Nørrebro ou évidemment du Meatpacking district où de nombreux DJ se succèdent toute la nuit durant, dans d’anciens entrepôts (Øksnehallen), abattoirs, pittoresque ! En tendant l’oreille, vous entendrez peut-être les notes rock d’un concert en plein air qui décidera pour vous du lieu où vous passerez votre soirée. C’est pas si mal de se laisser aller à la spontanéité.
En mode Hygge : On ne refuserait pour rien au monde une coupette de champagne sur transat en regardant passer les charters/péniches surpeuplées de touristes sur le canal. Rendez-vous sur l’esplanade Toldboden, pourquoi pas avec un demi homard, pour faire passer la sirène et sa horde de photographes du dimanche (dont on fait partie… oui, oui.). C’est blindé, mais une fois le transat tourné vers les éoliennes, on est seul au monde.
Mange tak venner !