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Gaël Faye nouvel album Lundi Méchant Interview

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Interview : Le Lundi Méchant de Gaël Faye

Le nouvel album de Gaël Faye vient de sortir et rend un hommage doux amer à ce symbolique Lundi Méchant.

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2020, si on la regarde du côté plein du verre d’eau, pourrait être l’année de Gaël Faye. Après l’adaptation de son roman en film et la sortie d’un livre pour enfant, le rappeur poète nous offre un album mélodieux et dansant : Lundi Méchant. Interview.

Plus chantant, plus aéré, plus aérien, le nouvel album de Gaël Faye n’est pas si méchant que ça. Au contraire. Des mélodies et des rythmes transportent les mots avec délicatesse et font danser nos esprits autant que nos pieds. Riche de collaborations éclectiques et poétiques, Lundi Méchant met du soleil dans notre automne. Il fait chalouper nos existences, le temps de quelques chansons qui se promènent entre le Burundi et la France, New-York et Zanzibar. Nous avons eu le plaisir de converser avec l’auteur lors d’une interview à distance.

Gaël Faye fait l’apologie du calypso, un tempo plus lent qui sème des respirations dans le rythme de nos vies trop pressées. Et nous permet d’ouvrir notre regard à la poésie et nos corps au mouvement. Sur les rimes de Christiane Taubira, la voix rauque de Jacob Banks, la soul de Guillaume Poncelet, le souffle de Mélissa Laveaux, le pays de Samuel Kamanzi ou les sons électro de Louxor, le rap de Gaël Faye entre dans une autre dimension. Un mélange de styles, une économie de verbe, un espace entre les phrases qui laisse passer la lumière.

L’interview Lundi Méchant de Gaël Faye

 

JJSphere : Bonjour ! Est-ce que vous pourriez vous présenter à votre manière ?

 

Gaël Faye : Bonjour ! Je suis un grand fêtard. Tous les lundis soir je vais dans une boîte de nuit qui s’appelle le 5 sur 5 pour faire des « Lundis Méchants ». Vous avez deviné qui je suis ? Je suis Gaël Faya !

JJSphere : Comment est-ce que vous allez aujourd’hui, en fin de semaine ? Parce que lundi c’est loin déjà…

 

Gaël Faye : Alors ce qui est bien avec le Lundi Méchant c’est que ça n’empêche pas de faire la fête aussi le week-end. Donc, je m’apprête à faire la fête. Chez moi, bien sûr… en respectant les règles sanitaires. Mais je fais des grosses fêtes chez moi, il ne faut pas croire…

 

JJSphere : Comment est-ce que vous vivez cette période justement Gaël Faye ? C’est comment de sortir un album en pleine pandémie ?

 

Gaël Faye : Je suis raccord avec l’album. Un « Lundi Méchant », c’est un esprit rebelle, c’est un esprit qui va un peu à contre-courant de ce que la situation lui impose. Donc, sortir un album à un moment où on ne peut pas faire de concert, où on ne peut pas sortir de chez soi, c’est être dans un état d’esprit « Lundi Méchant ».

Moi je résiste de cette manière, à ma façon – dérisoire, je le conçois – de dire que le virus ne va pas m’imposer absolument son agenda, du lundi au lundi.

JJSphere : Justement, un « Lundi Méchant », c’est un peu un symbole de liberté et de libre-arbitre sur sa vie. Est-ce que vous pensez que nous devrions tous planifier un « Lundi Méchant » dans notre agenda ? Encore plus en cette période.

 

Gaël Faye : Je ne sais pas. Franchement, je suis le moins bien placé pour donner des leçons aux gens. Je pense que, de toute façon, la situation est extrêmement grave. Je dis ça avec le sourire parce qu’on vit quand même un moment assez irréel, qu’on n’aurait jamais imaginé il y a seulement un an. On est en train de vivre quelque chose de très particulier qui aura de très grandes répercussions.

Moi je pense à mes enfants, quand elles parleront de ce moment-là, elles en parleront comme nos grands-parents parlaient de la guerre. Même si ce n’est pas une guerre, c’est un moment historique mondial. Je pense que ça nous appelle à reconsidérer nos modes de vie, à se poser des questions sur nos sociétés, nos façons de fonctionner, nos interdépendances.

Mais au-delà de ça, je trouve surtout – je me le dis à moi, ce n’est pas pour faire la leçon, encore une fois – qu’il ne faut jamais oublier que, même si aujourd’hui il y a un virus qui tue, le plus grand des virus qui se propage à très grande vitesse c’est le virus de la peur.

Gaël Faye nouvel album Lundi Méchant Interview

Cette anxiété dans laquelle on vit tous : la peur de l’avenir, la peur de ces jours incertains. Et lorsqu’on est dans un environnement de peur, il y a des gens qui en profitent, de la peur. Il faut donc toujours rester vigilant. Par exemple, toutes les questions en rapport avec nos libertés restreintes. En ce moment, on nous retire des libertés.

En France, en Europe, dans la plupart des pays d’Afrique, la liberté est une valeur cardinale de la société et avec ce virus de la peur, il est possible que petit à petit on grignote nos libertés sans que nous nous en rendions compte. Je me dis alors que c’est peut-être là-dessus qu’il faut rester vigilant. Ne pas se faire avoir.

JJSphere : Et ne pas penser que nos libertés sont acquises.

 

Gaël Faye : Voilà. Et puis la peur paralyse nos capacités de réflexion, de recul, d’analyse. Il faut faire attention. Parce qu’autant les coups de mou, c’est normal. Que les gens soient un peu dans la morosité, dans les déprimes, c’est normal, ils ne peuvent pas sortir, faire la fête, se rencontrer… Ils ne peuvent pas, ils ne peuvent pas. Partout c’est écrit : on ne peut pas. Ce n’est pas évident.

Par contre, il y a de vrais risques politiques pour nos libertés, pour la démocratie. Ce que j’entends autour de moi, c’est : « Oui, on nous a dit que c’était comme ça, tu ne te rends pas compte, la situation est grave, le virus, etc. ». Bien sûr ! Mais n’oublions pas que ce qu’on nous enlève maintenant, il existe parfois des gens malintentionnés qui ne nous le rendront pas.

N’oublions pas que l’être humain est un animal grégaire à la servitude volontaire fortement ancrée. L’envie de ressembler au voisin. Donc, toujours réactiver son esprit critique. Voilà. J’en ai fini sur mes conseils. (Rires)

JJSphere : Pour en revenir à votre album, vous avez un peu gommé le « Je », vous êtes moins visible, même dans les photos qui accompagnent cet album sur lesquels vous êtes souvent de dos.

 

Gaël Faye : C’est sûr que je parle moins de moi sur cet album que ce que j’avais pu faire sur « Pili-pili sur un croissant au beurre ». Après, j’ai sorti le roman « Petit Pays » qu’on a souvent pris pour un roman autobiographique. Donc j’ai eu l’occasion de beaucoup parler de moi, de mon parcours, et forcément, je n’avais pas envie de refaire le même album. J’ai aussi sorti deux EP qui étaient très bavards. Il y avait beaucoup de texte, des chansons avec des kilomètres de textes. Alors j’avais aussi envie d’un album avec une musique plus aérée, avec plus d’espace pour les textes, moins de mots.

Et pourquoi je suis de dos ? Parce que j’avais toute une interrogation sur les miroirs de notre époque. Qu’est-ce que c’est que l’image ? J’ai l’impression qu’aujourd’hui, pour exister en tant qu’artiste, l’image compte tellement ! D’ailleurs, même les maisons de disque, les gens du métier, disent toujours aux chanteurs que leur visage doit être visible sur la pochette de l’album. Qu’il faut être identifié. C’est le mot. Identifié.

Dans une époque où on nous identifie tout le temps, on nous tag, il y a des logiciels de reconnaissance faciale bla bla, je trouvais que ça faisait très « Lundi Méchant » de dire : Vous savez quoi ? Je sors un album mais je vais tourner un petit peu le dos. Et en plus, vous voyez, là où je suis en train de regarder il y a une lumière. Une espèce de lumière qui m’éblouit. Et j’aimerais bien que vous voyiez la même lumière que moi. Venez, on s’en fout en fait de nos miroirs et de nos images. Venez, on s’en fout de nos selfies. De ce narcissisme constant que nous renvoient les modes de communication.

C’est un peu l’idée de la pochette de l’album. Aussi, j’aime bien quand c’est poétique. C’est mon interprétation et il y en a plein. Par exemple, là, je suis en train d’entrer dans le club Le 5 sur 5 et c’est pour ça que je suis un peu de dos, qu’il y a la lumière de la porte qui s’ouvre. Sur les autres photos de presse, il y a aussi les couleurs chaudes de cette boîte de nuit de Bujumbura. Du rouge, ces tonalités-là.

Gaël Faye nouvel album Lundi Méchant Interview

JSphere : Plein de belles collaborations aussi…

 

Concernant les collaborations, effectivement, j’ai écrit cet album grâce à des rencontres. Au début, j’étais un peu à sec au niveau des textes. Je ne savais pas trop ce que j’avais envie de dire. Mais faire de la musique, ce n’est pas toujours dire des choses. C’est ressentir des choses. Je ne voulais pas faire de la musique que pour penser, je voulais faire de la musique aussi pour danser.

Parce que je pense que le corps est une forme d’intelligence, qu’on sous-estime beaucoup dans les sociétés occidentales. On minimise ce qui a trait au corps, la portée que peut avoir la santé du corps. Et je ne parle pas forcément de maîtriser son corps en allant à la salle ou en faisant du yoga et des postures incroyables. C’est plus une libération, la musique qui parle à l’intelligence de notre corps. Le mouvement a une intelligence. Ressentir une musique ne concerne pas que la tête.

Ça m’énerve toujours les gens qui n’analyse la musique qu’avec leur tête, ils n’écoutent mes morceaux que par le texte. Mais est-ce que tu t’es levé ? Est-ce que tu as commencé à danser ? Qu’est-ce que ça a raconté à ton corps ? Est-ce que tes pieds ont bougé ? Peut-être que c’est ça que j’ai voulu te raconter, pas ce que je dis avec mes mots. C’est peut-être un défaut qu’on a eu dans le rap français pendant longtemps. On était très cérébral.

En fait, les rappeurs sont des gros intellos. Et je suis très content qu’aujourd’hui le rap français ait fusionné avec d’autres musiques, je pense surtout aux musiques, aux rythmiques afro. D’un coup, on a fait ressurgir l’importance de ce corps et de la danse.

JJSphere : Et du rythme !

 

Gaël Faye : Du rythme, oui, tout simplement.

 

JJSphere : Cet album est beaucoup plus « chantant », comment est-ce que vous avez apprivoisé votre voix chantée, plus douce que votre voix rappée, plus combattive ? C’était instinctif ou est-ce que vous avez dû travailler cette voix ?

 

Gaël Faye : Disons que j’ai le défaut de plein de rappeurs, c’est-à-dire que je ne me sens pas comme un chanteur. Je fais un gros complexe d’infériorité au niveau vocal. Si j’ai réussi à chanter c’est que je me suis entouré de gens bienveillants (rires). De gens qui ne me cassent pas quand j’essaie des trucs. Tout seul, si je m’écoute, je me dirais : « Non mais là t’es parti dans un délire. Arrête ! »

Pendant longtemps, je n’assumais pas. Bon, j’ai pris des cours de chant, je travaille avec des chanteurs, donc je sais que mon oreille n’est pas à la ramasse. Que je ne chante pas complètement faux. Mais c’est simplement que je ne suis pas entré par-là dans la musique. Par cette capacité et cette émotion que permet le chant. En fait, j’envie les chanteurs en tant que rappeur. Pour faire naître une émotion on a besoin de beaucoup de mots et le chanteur n’a besoin de rien du tout. Juste avec une inflexion de voix, ils procurent de l’émotion. Wouah. La puissance de ce que c’est, d’être chanteur !

JJSphere : Vous êtes modeste…

 

Gaël Faye : Non, non. Ce n’est pas de la modestie. Vraiment. C’est de la lucidité. (Rires).

 

JJSphere : Alors dans ce cas vous êtes maso de vous confronter directement à Jacob Banks !

 

Gaël Faye : Ça par exemple, c’était une folie absolue ! J’ai rencontré Jacob sur des concerts, on a fait des co-plateaux parfois dans des festivals. Donc, on discutait. Et le gars a juste une voix incroyable ! On dirait qu’il y a un vieux bluesman de 200 ans dans le corps d’un mec de 27 ans. C’est hallucinant.

En fait, j’avais des instrus et je ne savais pas trop comment travailler avec Jacob. Donc, je lui ai envoyé une intru et lui m’a renvoyé directement sa partie enregistrée. Quand j’ai entendu la voix, je me suis dit : « Wouah ! Le gars, en plus, il commence le morceau. Il amène une largeur extraordinaire. » Et moi je suis arrivé avec un rap et je sonnais complètement rikiki. Je n’avais pas le choix : pour être un peu à son niveau, à sa hauteur, il fallait que je prenne plus de place. Plus de largeur aussi. Et c’est pour ça que j’ai chanté.

Il fallait qu’il y ait moins de mots et plus d’espace pour moi pour pouvoir rivaliser un petit peu sur le même morceau. Sinon, ça faisait vraiment « Jacob Banks a invité Gaël Faye à faire un 16 rimes » ! (Rires) C’est aussi des choses très pratiques en fait qui m’ont amené à chanter sur cet album. Parfois je n’avais pas le choix sinon ça ne fonctionnait pas.

JJSphere : Votre album Lundi Méchant est également coiffé d’une belle rencontre, avec Harry Belafonte. Pourquoi est-elle aussi déterminante pour vous ?

 

Gaël Faye : Parce que c’est un homme dont la vie se confond avec la grande Histoire du XXe siècle. C’est quelqu’un qui, avec des armes dérisoires – parce que je pense que la musique, la poésie, les arts sont dérisoires, personne n’attend qu’un artiste crée quelque chose. Ça arrive comme ça, c’est un accident – lui, Harry Belafonte, arrivé de son île natale la Jamaïque, à chanter du Calypso, est le premier artiste du XXe siècle à avoir été une méga star. Il aurait pu être un crooner, vivre cette époque en marge, comme beaucoup d’artiste le font, mais au contraire, il a tout réinjecté, réinvesti, de son temps, de son énergie, de son argent, dans les luttes de son époque.

Sans Harry Belafonte, il n’y aurait certainement pas eu le combat qu’on connaît de Martin Luther King. Il n’y aurait pas eu des artistes immenses comme Miriam Makeba. Il n’y aurait pas eu Barak Obama, parce que c’est Harry Belafonte qui a fait venir son père aux États-Unis pour qu’il puisse étudier. Donc, c’est vraiment quelqu’un qui est incroyable dans son histoire. Et au-delà de ça, c’est quelqu’un de toujours joyeux. De toujours positif. Optimiste. Mais qui se bat, qui n’est pas naïf. Qui n’est pas hors sol.

Pour moi, de rencontrer un artiste de cette envergure-là c’était très inspirant. Ça m’a aidé d’un point de vue personnel dans ma vie de tous les jours. Aussi d’un point de vue artistique. J’en avais besoin pour cet album, parce que je regardais autour de moi et il n’y avait pas beaucoup de raisons de se réjouir du monde tel qu’il allait. Placer cet album sous les auspices d’un homme de cette dimension-là ça m’a permis de trouver le souffle dont j’avais besoin.

JJSphere : Vous mettez en musique également un texte de Madame Christiane Taubira qui elle aussi mastique les mots avec délice. Est-ce que vous pensez que notre époque manque de poésie ?

 

Gaël Faye : Hum… Non, parce qu’en fait la poésie peut émerger de tout. Ça ne manque jamais, la poésie. Je pense peut-être que notre époque manque d’un regard poétique. Les gens sous-estiment leur capacité à avoir un regard poétique sur la vie. Mais la poésie se loge partout. Un bout de parapluie qui abrite de quelques gouttes de pluie, c’est de la poésie pour moi. Mais plein de gens vont de dire qu’ils ont ouvert un parapluie parce qu’il pleuvait. Bon. Voilà. Ce n’est pas le même ressenti.

Effectivement, je pense qu’on va trop vite. La poésie a besoin de temps. Notre époque va trop vite. On manque d’acuité de regard. La poésie est comme un muscle, je pense. Il faut s’exercer. Moi, c’est un peu mon métier. Ça fait bizarre de dire ça. Non, ce n’est pas un métier en fait, c’est une vocation, assez profonde chez moi parce qu’avant même de me dire que j’allais écrire ou chanter, j’ai eu un regard très poétique sur le monde.

Je pense que tous les enfants sont des poètes. Tous les enfants regardent le monde avec poésie. Moi, ça ne m’a jamais quitté. Jamais, jamais, jamais. Donc, j’ai toujours eu l’impression d’être à côté de la plaque. Pendant longtemps, je me disais que j’étais à côté de mes pompes. Mais c’était simplement que j’exerçais mon regard à voir ce que les autres ne voyaient pas. Je pense que c’est une capacité que je peux avoir et qui me permet d’écrire.

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Gaël Faye livre pour enfants L'Ennui des après-midi sans fin illustrations Hippolyte

JJSphere : Votre actu 2020 est sacrément riche ! Co-adaptation du film Petit Pays, sortie du livre jeunesse L’Ennui des après-midis sans fin (On se demande d’ailleurs si vous n’étiez pas médium quand vous avez commencé à l’écrire !), et puis la sortie de votre album Lundi Méchant en pleine pandémie. Est-ce que vous avez bien choisi votre année Gaël Faye ?

 

Gaël Faye : Franchement… Je crois que non. (Rires) Un petit problème de timing, quoi. (Rires) Non mais je ne m’attendais pas à tout ça. Voilà. Si ça n’arrivait qu’à moi je me dirais que je suis vraiment un poissard. Mais bon, étant donné que la situation est partagée par 6 milliards de mes congénères, je me dis que… On est tous sur le même bateau.

Le JJQuiz de Gaël Faye pour finir en beauté

Photos : AllPoints ©Victor Pattyn

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