Une grande et belle femme s’avance vers nous dans ce café à Hong Kong. Etait-ce elle la photographe du monde que nous attendons avec Jo ? Elle nous sourit et s’assoit de façon nonchalante. “Alors Hong Kong, ca vous plaît les JJ ?” Saskia Wesseling aime la ville où elle vit depuis quelques années et a envie de partager son enthousiasme. On note frénétiquement ses bons plans et on rit, beaucoup, avec elle. Belle rencontre que cette photographe de talent qui a accepté de répondre à nos questions sur sa vie, son oeuvre.
Elle nous parle de sa dernière exposition Finding glamour in unglamorous places sur laquelle elle a travaillé depuis de longs mois. Cette aventurière née a vécu sur de nombreux continents et n’a jamais peur de quitter confort et famille, sac au dos, pour arpenter l’Asie et dénicher des perles rares dans des lieux quelques peu abîmés voir même carrément glauques. Saskia Wesseling voit de la beauté partout et nous ouvre les yeux, nous transmet son regard par le prisme de son appareil.
JJ : Vous étiez journaliste/reporter pour des journaux néerlandais, pourquoi avoir choisi la photographie pour nouvelle carrière ?
S.W : J’ai grandi en Hollande et mon père était fasciné par la photographie. Il partageait son savoir et ses envies. Il m’a initié à la photographie à l’âge de 16 ans. Il a été un professeur très strict (rires). Souvent, je lui apportais mes photos et il me renvoyait dehors pour faire mieux, toujours mieux. Il ne cherchait pas spécialement la technique mais plutôt à me montrer ce que le monde offrait. Il m’a appris l’indépendance, le remise en question et la rigueur. Je lui dois beaucoup.
JJ : Est ce que le journalisme vous manque ?
S.W : Avec mon métier actuel, j’ai la chance d’allier les histoires et l’art de la photographie. Tout se passe dans ma tête comme pour un article avant de l’écrire puis je vais à la recherche du sujet et je le photographie. Ce qui peut me manquer parfois c’est le travail en équipe.
JJ : Vous avez parcouru le monde seule et en famille avec deux petites filles. Où est votre maison ?
S.W: Mes racines sont en Hollande. Mes deux filles sont nées à Zurich, ville que j’ai vraiment aimée. Nous avons vécu un peu partout et depuis quelques années, nous sommes installés à Hong Kong. Pour moi, la maison peut être partout tant que les miens s’y sentent bien.
JJ : Quel genre d’artiste êtes-vous ?
S.W: (elle rougit) Je ne me considère pas forcément comme une artiste. Mes photographies se situent entre art, artisanat et journalisme. Je ne souhaite pas être étiquetée comme photographe de Hong Kong par exemple. C’est pourquoi mes sujets changent et je continue à beaucoup voyager, à découvrir. Mon prochain projet concerne la vie d’une Geisha à Kyoto. Au fond, nous sommes tous artistes, nous utilisons différents moyens pour le montrer.
JJ : Comment choisissez-vous vos sujets ?
S.W : Ne me considérant pas comme une photographe spécialement engagée pour une cause, je laisse aller mes émotions et j’essaie de m’ouvrir à ce qui se passe sous mes yeux. Il peut m’arriver de partir trois jours seule, à marcher, et de revenir sans avoir pris une seule photo. J’attends le bon moment mais pour cela il faut ouvrir ses sens, sentir, écouter, aller toujours plus loin dans cette quête.
Cette rencontre nous donne des envies de vitrine JJ… affaire à suivre mais peut-être qu’un jour, nous vous présenterons ses oeuvres en Suisse.
Vous pouvez trouver toutes les oeuvres de Saskia Wesseling sur son site : saskiawesseling.com
3 Formats photos : Ed. of 40, max. of 10 for 120 x 80 cm
Cet article vous a été concocté par JJsphere, magazine digital.