C’est déjà quoi le cerfeuil ? C’est ce qu’il y a dans le taboulé ? Non, ça c’est du persil, Dans les curry thaï alors ? Encore perdu, c’est de la coriandre. On va éviter de parler d‘Insalata Caprese ou de ratatouille, on sait de quoi ont l’air la sauge et le thym, ce que sent la menthe, mais alors, à quoi diable ressemble le cerfeuil ? Entre le persil frisé et le persil plat mais de la couleur de la coriandre, c’est ça ? Sinon, c’est aussi un resto, tu savais ? Lui aussi il est coincé entre deux trucs, à tel point qu’il est facile de le survoler sans le voir, Le Cerfeuil.
La bistronomie est à la mode. Et alors ? On peut être totalement dans le trend et proposer une cuisine sincèrement réfléchie et adroitement réalisée. C’est le cas dans ce tout petit restaurant du haut de la place des Eaux-Vives. N’éternuez pas en marchant, vous risqueriez de le louper. Quelques tables sur deux demi-niveaux, du mobilier sombre mis en valeur par un mur de pierres claires, un joli écrin pour une cuisine du marché faite avec passion et savoir-faire par le chef Uros Krajcinovic. Deux ou trois produits pour une déclinaison en entrée et en plat et puis basta. La carte des mets est minuscule et la carte des vins présente de belles références, surtout locales.
Comme une invitation à les essayer, les vins ouverts trônent dans une vasque à l’entrée. Manque de bol, malgré la richesse de la carte, c’est midi et nous n’avons pas de créneau horaire pour une sieste. Zut. En plus c’est mardi, un peu tôt dans la semaine pour faire valser les convenances. Soit. Nous reviendrons. Nous ne remplissons donc que nos verres rouges (et non de rouge) au grand dam du serveur qui fait une moue grimaçante quand nous prononçons le mot “Coca”. Oui, c’est la honte.
Comme dans les établissements que nous affectionnons particulièrement (nous, pas nos fesses…), et malgré nos boissons peu reluisantes, on nous apporte une tranchette de beurre (de chez Bruand, excusez-nous du peu) avec le pain. Mais pas que ! Elle est accompagnée d’une Burrata fouettée avec quelques herbes, un délice d’une fraicheur très agréable pour se mettre en appétit. Si ce n’était le cas, ça y est, les JJ sont au taquet et ont une faim de loup.
Les plats arrivent et nous ne sommes pas déçues. Plat du jour pour Josiane et duo d’entrées pour Josette. Tartelette aux tomates, les dernières, avec des perches crues marinées, un régal. Authentiques et sans fanfreluches, les assaisonnements sont maîtrisés et l’esthétique n’a d’égale que le goût. Plus rustique, la joue de boeuf et sa mousseline n’avaient rien à envier aux entrées de la carte. On aime bien quand le plat du jour est réalisé avec autant de soin que le reste et qu’il n’est pas juste une obligation à envoyer par-dessus la jambe.
Généreuse et savoureuse, ce sont les deux qualificatifs les plus représentatifs de la cuisine du Cerfeuil. Fantaisiste et naturel pour le cadre avec ses citations, ses poissons au mur et son arbre à fleurs, on s’y sent bien.
Méfie-toi, Cerfeuil, nous reviendrons ! Et pas seules, avec notre cavalerie, notre horde d’épicuriens aux palais acérés et aux gosiers assoiffés. Méfie-toi ! Pour un menu du jour, une sérénade de bison ou pour essayer tes oeufs Bénédicte du brunch, rince-toi la feuille et brosse tes racines tubéreuses, nous reviendrons. Et nous nous réjouissons…
Le Cerfeuil
Place des Eaux-Vives 10, 1207 Genève
Tél. +41 22 736 06 39
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Ouvert du midi et soir du mardi au vendredi, lundi midi uniquement,
samedi sur réservation (minimum 8 personnes)
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Cet article vous a été concocté par le blog JJSphere :
les bons plans, où sortir à Genève et les voyages des blogueuses Josiane & Josette !