Cette semaine de rentrée est pleine de bonnes surprises ! Un second coup de coeur dès la première quinzaine, rien de tel pour braver les expressions dépressives croisées dans les rues ! La Cité du Temps expose en haut d’une volée de marches l’artiste pluridisciplinaire Alexis Reynaud. Et hop, saut instantané, aspiration cosmique par le nombril comme un jet de poudre de cheminette dans les villes les plus bouillonnantes du globe. Des photographies, des grands formats et juxtaposées, parallèles, pour la première fois, ses peintures. Hommage ultime aux arts martiaux et plus précisément à la force, la discipline et le travail qu’ils requièrent. New-York japonisant en un quart de tour. Qu’il est fort, au propre, au figuré, carrure de ceinture noire pour un talentueux coup de pinceau.
En plein émerveillement devant les clichés, nous nous imaginons nouvelles héroïnes sculpturales du prochain film d’animation à succès ou duo de Lara Croft à chignon. L’énergie ressentie ressemble à s’y méprendre à celle qui nous happe quand on arrive à New York. Lumières, fourmillements de phares, axes routiers pour paysage hyper-urbains, Alexis Reynaud aime le grand, le très grand et ça se voit. Il aime le beau aussi, et il le partage généreusement.
Certains se demanderont quel est le lien entre la photographie et ses peintures, ses maîtres bushi et les grands escrimeurs du Japon. Son fil rouge ? La FORCE. Nous sommes conquises. La force d’un centre intérieur puissant et immuable, ancré dans la vie et le mouvement qui l’entoure. Alexis Reynaud sait mieux que personne dépeindre la philosophie des arts martiaux car il les a longtemps assidûment pratiqués.
Amérique, Asie, et Suisse. La suissitude d’un artiste aux multiples facettes qui a pris le parti rare et culotté de construire ponts et passerelles entre les disciplines. Une envie implacable, un besoin de créer, d’expérimenter, de risquer, d’exploser les frontières.
Boulimique, de sensations et de vie, Alexis ne s’interdit rien. Comme il l’explique, il est un électron libre. Polytechnicien de formation, ayant travaillé de nombreuses années sur le Net, il décide du jour au lendemain de monter des clubs d’arts martiaux à Genève. Ça marche mais il s’use, se lasse, et arrête finalement d’enseigner l’art du combat en 2004. Il gardera néanmoins la philosophie, la maîtrise de soi et la dimension spirituelle de ces pratiques. Il s’en inspire et leur rend hommage aujourd’hui en peignant le mouvement du sabre.
Ses expériences le nourrissent. Chacune d’elles est un levier pour passer à la prochaine étape. Il faisait un peu de photo puis un ami lui offre un appareil de pro. Il prend des clichés de la première Lake Parade en 1997, juste pour lui. Il les partage sur le Net et en 48 heures sa première série photographique provoque engouement et demande ! Un buzz ! Surfant sur cette nouvelle vague, il créera plus tard son premier livre : Genève, Voyage Urbain avec les textes de Georges Haldas.
Il ne planifie rien, ne se refuse rien, il répond à son besoin immense de liberté.
–”Demain, je pourrais prendre un billet d’avion pour Tokyo” nous dit-il. Impulsif, oui, mais libre. C’est comme ça qu’il conçoit sa pratique artistique. Il se doit d’être ouvert, d’absorber ce qui vient sans flancher dans le politiquement correct. Engagé à sa manière, il se décrit comme un artiste réaliste “ayant la chance de vivre dans un pays en paix, (mes)dont les oeuvres expriment joie et partage plus qu’un message politisé”. Humble aussi le Monsieur.
Quelle peut être le prochain chapitre de la vie d’un passionné tel que lui ? Il nous sourit et nous parle de grandes installations artistiques et de voyages. Une destination lui tient à coeur : la Thailande en avril pour le Nouvel An, Songkran, et ses festivités aquatiques. Alexis s’amuse avec la matière et une série de peintures avec de l’acrylique et de l’aluminium pourrait être dans son pipeline. Nous avons oublié de vous dire, il est aussi musicien, plus exactement guitariste. Boulimique on a dit ? Noooooooon ! Ce qui est sûr, il trouvera toujours un moyen de surprendre et d’apparaître où on ne l’attend pas… sur une voie(x) qui crie FREEDOM !
Exposition temporaire à la Cité du Temps, Genève : Musashi and The Cities
Rencontre avec l’artiste le 26 janvier 2017 de 18h à 20h
Exposition annuelles : galerie TourneMine à Gstaad & galerie Atelier 55 à Mégève
Alexis Reynaud
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