Fin février sortait un petit album ou un grand EP de 7 titres, majoritairement instrumentaux, le premier volume des Chroniques terrestres de Voyou, trompettiste en grande forme.
Nous ne nous en sommes jamais cachés, nous aimons les voyous. Les gentils et coquins voyous. Un Voyou, plus particulièrement, doux rêveur à l’imagination débordante, créateur prolixe et talentueux qui s’évertue à fleurir la musique francophone. Un jardinier de la note qui aime les couleurs et les pétales, les feux d’artifices et le printemps qui annonce le réveil, le renouveau, d’une nature endormie. Dans son tout dernier opus fraichement sorti, il revisite les nuances de sa compagne de toujours, sa trompette. Voyou nous conte ses Chroniques terrestres vol.1, un premier chapitre qui donne l’eau à la bouche et la poésie en tête.
Voyage mélodique sur les routes du monde
Douceur et chaleur, ce sont les promesses de Voyou qui a profité de la situation actuelle pour sortir sa panoplie d’instruments avec en tête de liste sa trompette. Il compose alors une série de morceaux aux rythmes chaloupés. Jazz et voyages, les mélodies partent sur la route et dans les airs avec ce qu’on pourrait appeler une bouffée d’air joyeux et heureux. Saupoudrées parfois d’un beat plus relevé, un peu latin. Les hanches se mettent à danser.
Au coeur de ces historiettes, il y a Malika. Duo porté par Voyou, ce titre atteint les étoiles à la force de la voix de la chanteuse arménienne Jacqueline Baghdasaryan. Figure de proue du groupe Ladavnia, elle accompagne le musicien qui traverse le mur des genres et gagne une ampleur cosmopolite et langoureuse. On sort le costard et on va se trémousser. La fête bat son plein.
Chroniques (extra)terrestres
De la trompette qui occupe la première place, soliste aux antipodes de la solitude. Elle s’accompagne d’une ribambelle d’instruments qui étoffent des compositions orchestrales savoureuses. Une invitation à faire virevolter des jupons au Bal fantôme ou à partir, un peu triste, sans imperméable, Sous la pluie. En tant pis. Voyou transforme ses habitudes et ses jolies ritournelles chantées en balades instrumentales. Du son qui laisse de la place aux images que l’on s’invente, aux émotions qui nous traversent.
Les notes qui se succèdent, légèrement anxieuses, mais aussi pleines d’espoirs d’un endormissement qui ne vient pas encore, il est 3h la nuit. On attend les rêves. Peut-être un cauchemar. Le temps est suspendu, entre réel et imaginaire, les monstres valsent avec les doudous. Bande originale d’une vie intérieure riche. Chroniques (extra)terrestres. Pas d’inquiétude, Tout va bien !