Cinq titres qui évoquent cinq thèmes particuliers. Et puis cinq univers rassemblés dans un court-métrage de 15 minutes réalisé par l’artiste Mei Fa Tan. Laura Scaglia fait preuve d’innovation et d’une belle liberté, en sons et en images, avec cet album visuel hybride : The Calling. Nous avons rencontré ce concentré de talent.
Comment une voix aussi puissante tient-elle dans un aussi petit bout de femme ? Peut-être parce que la taille n’a rien à voir avec la puissance ? Ni le talent d’ailleurs. Et Laura Scaglia ne manque ni de l’une, ni de l’autre. L’auteure, compositrice, interprète a mis les deux au service d’une œuvre singulière, d’un projet hybride, d’un concept complet alliant musique et image. Pas de simples clips vidéos, les films qui accompagnent les cinq titres de ce nouvel album intitulé The Calling sont des morceaux à part entière. Ils contribuent à la perception multiple et à la force émotionnelle et sensorielle des sujets que l’artiste aborde. Pour cette réalisation, Laura Scaglia s’est additionné l’univers éclectique, pictural et chorégraphique de la réalisatrice Mei Fa Tan. Et que l’alchimie soit.
Divisé en chapitres, l’appel de cet album se termine en chevauchée sauvage à dos de Harley Davidson. Entre les deux, un Ave Maria, du body painting et de l’amour vache…ment ambivalent. Un appel à oublier la fadeur du monde, un canevas qui trace une ligne arc-en-ciel libre et désinhibée pour réinventer ses propres codes. Pour nous parler de ce projet aussi intéressant qu’abouti, Laura Scaglia a rendu une visite à la JJSphere. Voici son interview, en images et en son… en vidéo !
Laura Scaglia lance The Calling en interview vidéo pour JJSphere
Une voix hors du commun, un univers pop singulier. Qui est Laura Scaglia ?
Italienne d’origine, Suisse pour les racines, Laura Scaglia n’en est pas moins une globetrotteuse qui aime s’imprégner des coins du monde qu’elle traverse. De New-York à Toronto en passant par le nord de l’Europe, elle n’hésite pas à sauter dans un avion pour faire un bout de vie ailleurs. Et ça se sent dans ses chansons. Après un « Viva » à la liberté en italien, Libertà, une ode à la tolérance en français ensuite, elle adopte l’anglais pour une partie de cet album qui, là aussi, s’extirpe des idées préconçues et des classes de genres.
Profondément lumineuse, la lausannoise n’hésite pourtant pas à darder ses pupilles noires sur ce que l’humanité a de plus sombre, à le dénoncer dans une poussée de voix. Et de la voix, elle en a. La rocaille d’un murmure passe en quelques notes à de puissants aigus qui font vibrer les tripes. Sur des thèmes forts, Laura Scaglia ne laisse pas indifférent. Elle n’aurait pas eu besoin d’images. Et pourtant… La collaboration avec Mei Fa Tan donne naissance à des tableaux savamment orchestrés qui ajoutent couleurs et esthétisme à l’histoire de The Calling. La féminité, l’ambiguïté et la diversité des genres, la force puisée dans l’héritage culturel, qui lui est intimement cher, la religion et la foi sont autant de tableaux que les deux femmes racontent à l’aide d’une soixantaine d’acteurs culturels. Et puis il y a Better.
Danse et pigments comme illustration chorégraphiée des violences conjugales
Un couple de danseurs évolue entre des pans de plastique qui forment des rideaux, recouvrent tout sur leur passage. Comme les protections d’un amour encore en travaux. Les mouvements tendres se font plus brusques. Sensualité se confond avec brutalité. Mais a-t-on bien vu ? Les saccades redeviennent fluide, on pourrait avoir rêvé.
L’amour est une chorégraphie. Qui se travaille, se révèle, faillit pour mieux se relever. Se blesser et se rabibocher. La violence aussi. À une vitesse démesurée, les gestes sont à contretemps, contre nature.
Avec ce morceau, ce film, Laura Scaglia visite les complexités de la vie conjugale et ses dérapages tragiques. Un coup de poing d’une douceur rare ; une incertitude qui interroge. Ils dansent ou ils se battent ? Nous avons saisi l’occasion d’une rencontre avec Laura Scaglia pour évoquer ce titre. Sa vie, aussi, ses ambitions, ses rêves, ses racines. Et si on allait danser ?
L'interview en intégralité Laura Scaglia
Bonjour Laura ! Pourriez-vous vous présenter à votre manière ? Vous avez carte blanche…
Laura Scaglia : Bonjour à toutes et à tous ! Je m’appelle Laura Scaglia, je suis auteure, compositrice, interprète et je viens de sortir mon album.
Votre album n’est pas un simple album de musique, c’est aussi un film. Comment vous est venue cette idée et en quoi l’image est importante dans votre vie et dans votre création artistique ?
Laura Scaglia : Alors… Fin 2019, je me suis dit que j’allais lancer un concept. Plus que juste un album. J’avais envie de créer quelque chose de nouveau. En tous cas, nouveau pour moi et nouveau pour ce qu’il se passe dans l’environnement dans lequel je vis. Je me suis dit que l’image avait toujours été hyper importante pour moi pour plusieurs raisons. Déjà, quand j’étais petite, je faisais souvent beaucoup de rêves. Des rêves que je retrouvais souvent dans la réalité après. Il y avait toujours cet aspect visuel qui était très marquant.
Je me souviens, quand j’étais plus jeune, à l’école, j’apprenais beaucoup par le visuel aussi, plus que par l’audition. Donc, il y a toujours eu cette importance de l’image dans mon apprentissage. Et dans la création d’émotions en fait, tout simplement.
À cela, s’ajoutait qu’aujourd’hui, l’ascension des réseaux sociaux… Le visuel a pris une place très importante aujourd’hui, on écoute la musique presque plus avec les yeux qu’avec les oreilles ! Alors, je me suis alors dis : Vas-y ! On va lier l’ouïe à la vue. Associer ces deux sens, ces deux plaisirs, à une seule même œuvre artistique.
Est-ce que vous pouvez nous dire deux mots de votre collaboration avec Mei Fa Tan ? En quoi vos univers étaient compatibles et que vous apportez-vous mutuellement ?
Laura Scaglia : Quand j’ai rencontré Mei Fa, j’avais déjà une idée de trame narrative. J’avais déjà cette histoire avec ma grand-mère, ce bijou, cette notion d’héritage culturel, familial. Respecter le passé, l’embrasser, l’intégrer presque, qu’il devienne une partie de mon ADN. Mais il y avait aussi certaines parties de cet héritage qui me gênaient, dans le manque de tolérance sur certaines thématiques, certains sujets.
Alors je me suis dit qu’il ne fallait pas forcément faire le choix entre l’un ou de l’autre, il fallait que je sois capable de prendre le meilleur de ce dont j’ai hérité et de véhiculer un message de tolérance.
Donc, quand j’ai rencontré Mei Fa, j’avais un peu toutes ces idées-là. Plus des thématiques fortes qui sont abordées dans mes cinq morceaux : les violences conjugales, la communauté LGBT, le féminisme, l’empowerment, l’ambition. La foi, les religions. Et quand je lui ai présenté tout ça, elle m’a dit : « Wouaw ! Il y a vraiment beaucoup, beaucoup de choses ! Beaucoup de matière ! On va pouvoir en faire quelque chose.» Et avec son regard porté sur le visuel, elle a ajouté qu’il fallait qu’on réussisse à lier tout ça. D’un point de vue visuel.
Que les gens comprennent qu’au final on a cinq clips vidéos mais qu’en fait ils sont connectés.
Alors, elle est arrivée avec l’histoire de la peinture – il y a des éléments de peinture qui se retrouvent dans chacun des clips. Avec ce bijou, qui est une métaphore, qui représente l’histoire de ma famille et ce que je vais récupérer à travers chacun des clips pour reconstituer cet héritage.
En fait, je suis quelqu’un d’assez expressif, mes titres le sont aussi, et directs dans les paroles et les arrangements. Mei Fa est arrivée avec une petite touche, peut-être, de subtilité. Elle, elle a un univers artistique, une signature qui lui est propre et je pense qu’on s’est retrouvées au milieu, et ça a vraiment super bien fonctionné. Le résultat est là.
Parfois c’est moi qui la poussait à aller un peu plus loin dans la prise de risque et parfois c’est elle qui me ramenait un peu sur terre. Mes ambitions sont parfois un peu débordantes (rires). J’avais des idées… et elle me disais : « Laura, là, avec le budget qu’on a, ça ne va pas être possible… ». En plus, il fallait qu’on réussisse à tourner en cinq jours. Il y avait des restrictions techniques. Voilà, toutes ces idées un peu folles, je les garde pour la suite…
Mei Fa Tan – 2021 ©Jean-Christophe Dupasquier / M4Music
Vous maîtrisez et pratiquez plusieurs langues. En chanson aussi. Selon vous, laquelle est la plus musicale et laquelle est la plus visuelle ?
Laura Scaglia : Laquelle est la plus visuelle ? C’est une très bonne question… Alors, le français, c’est la langue dans laquelle je m’exprime le mieux. Pour choisir les termes exacts, Parce que c’est ma langue maternelle, celle avec laquelle j’ai grandi.
L’anglais, c’est la langue qui me va le mieux du point de vue du chant. Par rapport à ma technique vocale, à mon timbre de voix, c’est ce qui ressort le mieux.
L’italien est pour moi la langue la plus mélodieuse, on va dire, et c’est celle dans laquelle j’ai les mélodies les plus… Les envolées lyriques les plus importantes, les plus fortes. Et puis, il y a aussi un attachement justement, un peu, à ma famille, à ma grand-maman. Je le raconte d’ailleurs dans une vidéo que j’ai postée sur les réseaux sociaux en disant que le rêve de ma grand-mère c’était d’être chanteuse. Elle n’a pas pu, parce que dans le sud de l’Italie c’était complètement interdit. Elle chantait toujours à l’usine, elle chantait dans les champs, elle chantait quand elle travaillait, elle venait d’un milieu extrêmement populaire, et on la brimait à chaque fois. Je ne sais pas… Peut-être quand je chante en italien, ça me rappelle d’où je viens.
Quel est le titre de cet album visuel qui vous ressemble le plus, qui vous définit le mieux ?
Laura Scaglia : Peut-être que du point de vue de l’arrangement, c’est Better. Parce que c’est vraiment celui que j’ai composé de A à Z. Bien sûr, il a été arrangé par Raoul Baumann, qui est mon claviériste avec lequel je travaille depuis trois ans maintenant. Sinon, c’est vraiment le morceau pour lequel j’ai vraiment presque tout apporté, même la ligne de piano c’est la mienne. Les paroles, la mélodie, tout, tout, tout.
Alors que sur Wanna Dance, il y a eu une collaboration avec un producteur de musique électronique, ça s’entend. Sur Freeride aussi, il y a eu une collaboration avec un guitariste de musique rock, ce qu’on entend dans les riffs de guitare.
Donc oui, c’est vraiment ce morceau-là (Better) où j’ai eu le plus d’impact, dans lequel on ressent le plus ma patte artistique.
Je suis aussi très fière du morceau Ave Maria, que j’ai vraiment aussi composé de A à Z, entièrement. Après, il a été produit, j’ai voulu lui donner des sonorités un peu électro, justement pour contraster avec la thématique assez sérieuse, assez lourde parfois. Avec ce côté un peu dansant. Je voulais vraiment aborder les religions avec un côté un peu léger. Qu’à la limite, quand les gens écoutent le titre, ils ne se rendent pas du tout compte que ça parle de ça. Et puis en tendant l’oreille : « Ah, elle parle d’un truc aussi sérieux, comme ça, de manière aussi légère ? » Ben oui. Il y a des choses qu’on peut aborder comme ça avec légèreté.
Dans vos prochains concerts, comment allez-vous retranscrire la puissance des images, des couleurs, des chorégraphies, sur scène ?
Laura Scaglia : L’importance des chorégraphies est vraiment primordiale. Elles prennent une très grande place dans ces clips vidéo. D’ailleurs, on m’a souvent fait la remarque, pour Better, typiquement, où le couple (Yera Moreno & Leonilde Torrini) arrive vraiment à transmettre une dynamique. Petite aparté : dans la plupart des clips vidéo que l’on voit aujourd’hui dans la musique pop, urbaine, etc. le focus est vraiment mis sur l’artiste principal. Et avec Mei Fa Tan, on a fait le choix de mettre plus en avant le thème, donc le sujet, et donc les sujets qui sont représentés dans les clips. En réalité, je n’apparais pas tant que ça. Bien sûr je reste le personnage principal parce que c’est moi qui représente la trame narrative. Mais si on regarde en termes de minutage, je ne suis pas souvent à l’écran, au final.
Donc, l’importance des chorégraphies est énorme. Elles transmettent aussi le message. Certaines personnes, en écoutant Better à la radio ou en streaming ne s’étaient pas rendu compte du sujet de la chanson. Les gens aujourd’hui n’écoutent malheureusement plus trop les paroles (rires). Et c’est en voyant le clip qu’ils se sont rendus compte de quoi ça parlait. Il y a eu d’ailleurs plusieurs interprétations : les violences conjugales mais aussi simplement des gens qui se sont dit que le couple ça se travaille, qu’il y a des hauts et des bas et que la chanson représente la réalité d’un couple. Pas uniquement ce qu’on voit sur les réseaux ou ce que les gens veulent bien montrer.
Comment ça se retranscrit après sur scène ?
Alors… J’ai eu le vernissage de l’album, on a eu deux jours de résidence pour préparer ce concert. Ce spectacle, je veux dire ! Parce qu’il y a eu d’abord la projection du court-métrage et ensuite le concert. Et c’est vrai qu’à terme, j’aimerais réussir à intégrer peut-être de la chorégraphie ou tout à coup… un danseur ou une danseuse… Pas forcément ceux du clip – s’ils sont dispos, tant mieux – peut-être justement reprendre quelques éléments des clips vidéo sur scène. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. On n’a pas vraiment eu le temps de mettre ça en place. C’était le premier concert avec cette formation-là, ce groupe-là, ces musiciens-là et ces titres-là ! Mais ça viendra par la suite.
Où est-ce que vous vous sentez chez vous, Laura Scaglia ?
Laura Scaglia : (Rires). J’ai toujours dit que je ne pensais pas faire toute ma vie en Suisse. D’ailleurs, je n’ai pas vécu toute ma vie en Suisse. J’ai vécu je crois dans une dizaine de pays à ce jour. Mais je dirais que c’est là où je me sens bien. Où j’ai l’impression que l’environnement, la société, est ouverte. Ce qui pour moi, compte, ce qui m’est cher. C’est propre à chacun, évidemment.
Je me suis très très bien sentie, par exemple, à Copenhague. J’y suis partie quand j’avais 14-15 ans et ça a été presqu’une libération. J’étais en Suisse, je faisais mes classes, et j’ai toujours senti que j’étais un petit peu différente. Je ne portais pas le même regard sur les choses. Les gens portaient un regard sur moi qui n’était pas le même que je me portais à moi-même. Je ne comprenais pas, en fait, pourquoi il y avait tant de regards déplacés. De partir à Copenhague, ça a changé ma vie. Il existait d’autres manières de vivre, d’autres manières de voir les choses, d’échanger aussi.
Ce qui a favorisé tout ça, c’est que je me suis retrouvée dans un lycée international. Avec plein de cultures différentes, des gens qui venaient des quatre coins du monde. Forcément : ouverture d’esprit, tolérance, plurilinguisme. Ça m’a tout de suite vachement plu. Et la ville, Copenhague. Les pays du nord sont beaucoup plus ouverts. J’ai énormément aimé Toronto aussi. En 2018, je vivais entre New York et Toronto. Et je ne sais pas pourquoi, j’ai beaucoup aimé la vibe de cette ville.
À la fois le côté américain que moi j’aime beaucoup. Très « wouaw », un peu les paillettes, on fait les choses en grand, grandiose comme ça. Mais avec, à Toronto, un côté un petit peu plus ancré qui nous ramène à quelque chose d’authentique. Bon New York… C’est vraiment l’apogée de l’excentricité ! Et puis il y a tant de villes encore que j’aimerais… Je n’ai jamais été en Asie par exemple, c’est vraiment quelque chose que j’aimerais faire.
Entre Libertà et Wanna Dance, on sent une envie de grand air, de danse et de fête ! Est-ce que vous ne supporteriez pas le confinement ?
Laura Scaglia :Clairement ! Libertà a été écrit en 2019, donc le confinement n’avait pas encore eu lieu. C’était mon premier single, mon premier titre et on voyait déjà à ce moment-là que la thématique portait sur la liberté ! Dans le refrain je dis que je prends ma moto et que, peu importe la direction, je m’en fiche, je pointe vers l’horizon et j’y vais ! Cette envie d’escapade, de découverte, sans limite.
Après, le confinement est arrivé. Ça ne m’a pas brimée mais ça m’a restreinte. Tout en le voyant comme une opportunité. De toute façon, j’avais prévu de travailler sur ce projet (The Calling). Je n’avais pas tant de concerts de prévus que ça. Je fais en principe beaucoup d’animations dans des palaces, des mariages, des fêtes privées, donc ça c’était fini et je n’ai plus eu de revenus, j’ai dû retourner vivre chez mes parents, ça a été complexe, c’est clair. Perdre un peu son indépendance… Mais voilà, j’étais consciente de ça quand j’ai décidé de faire de la musique mon métier. Et je l’assume pleinement.
Et Wanna Dance… Wanna Dance c’est une invitation à danser, à s’amuser, à ne pas trop se poser de questions au final. À se laisser porter par ses envies, par ses désirs, par ses aspirations. Et puis bien sûr, c’est cette proposition, cette invitation à rejoindre la danse d’une sexualité un peu plus libérée et puis moins codifiée.
Dans Better, vous montrer à quel point amour et violence peuvent être proches, peuvent déraper. Est-ce qu’il n’y a pas d’amour sans haine ?
Laura Scaglia : C’est une très bonne question. Je crois que pour apprécier les belles choses, il faut vivre des choses un peu moins sympas. Et ça, dans la vie en général. Je crois que c’est aussi ce que transmet ce message et ce que je transmets aussi un peu sur scène. Il y a toujours une part de souffrance derrière tout ce qu’on fait.
Et dans les couples… Un couple ça se travaille ! Je ne vois personne qui tient des années sans… Quand je vois mes parents qui sont ensemble depuis 40 ans. (Rires) Voilà ! Il y a des hauts et des bas !
Better décrit vraiment un extrême. Il n’y a pas besoin de violence, physique ou verbale, pour apprécier les bons moments. Mais c’est clair qu’il y a des défis, dans un couple, qu’il faut relever. En espérant que les deux personnes soient suffisamment matures et saines pour les relever de manière judicieuse.
Quel serait le souhait qui vous rendrait heureuse en cette journée s’il était exaucé, là, maintenant ?
Laura Scaglia :En cette journée ou toutes les prochaines ? (Rires) J’aimerais bien que ce projet artistique puisse être vu, même au-delà de nos frontières. Parce que c’est un projet qui n’a pas d’appartenance culturelle. Ce sont des thématiques universelles qui sont abordées. Je reçois des fois des messages sur Instagram de personnes qui habitent en Serbie ou au Mexique et qui me disent qu’elles ont été touchées par mon titre Better. Ou qu’elles ont écrit un bouquin sur ce sujet, ou qu’elles l’ont vécu personnellement et que ce morceau leur parle. La voix, la profondeur, le message. Ça, ça me… « wouaw » Ça m’émeut quand je reçois des messages comme ça. C’est bouleversant.
Mon titre est écouté à l’autre bout du monde. Il y avait une intention individuelle et au final on est tous liés. C’est une conscience collective de toute façon, l’art. On n’est pas inspiré par ce qu’il se passe là, dans notre petit cosmos, mais par cette conscience globale. Donc c’est génial si ce message arrive à voyager. Et à voyager aussi dans le temps ! Ça serait super si dans quelques mois, quelques années, il peut encore être écouté. Si les gens viennent à mes concerts. Et que les concerts reprennent aussi ! (Rires).
Oui, qu’il y ait une forme de reconnaissance. Pas seulement du public, mais aussi des médias, des programmateurs, etc. De pouvoir tourner avec ce projet, sur scène, et pas que. En interview aussi, comme avec vous, JJSphere.
©iMusician Digital AG – Laura Scaglia