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Interview The Hyènes video Denis Barthe nouvel album Verdure

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Interview : The Hyènes, des crocs et de la Verdure

The Hyènes en interview sous les traits de Denis Barthe, batteur du groupe de rock, pour la sortie de son album Verdure.

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The Hyènes, le groupe qui ne devait pas durer, sort son 4ème album nommé Verdure. Un appel rock à la conscience et à l’humilité. Denis Barthe, fondateur et batteur du quatuor composé d’Olivier Mathios, Luc Robène et Vincent Bosler, nous le rappelle en interview.

Le rock, c’est de la guitare qui crache. Le bon rock, il faut qu’il crache, son venin et son romantisme, l’air de rien. De l’engagement qui se beugle comme il se sussurre, des convictions qui se vivent plus qu’elles ne se disent. Le groupe de rock composé des anciens de… qui s’est formé de manière fortuite, continue de produire des chansons. Une dizaine à nouveau, dans un album qui n’a pas la langue dans sa poche et n’hésite pas à être sombre, à dire les choses telles qu’elles sont. The Hyènes, à l’image de l’animal féroce qui se gausse, traque les faiblesses de notre humanité, les travers de notre société. Denis Barthe, celui qui tient The Hyènes à la baguette, nous a reçu chez lui, virtuellement, pour une interview face caméra. Simplicité sans faux semblants.

L’interview vidéo The Hyènes pour la JJTV

Un album et des idées

Avec cet opus nommé Verdure, le groupe d’inconditionnels du rock indé engagé The Hyènes marque son propos dès la couverture. Des déchets qui s’accumulent, recrachés par les flots sur le rivage. Du plastique. Des masques ? Sous le titre, ironique, Verdure. Comme si ce n’était plus qu’un mot et que sa réalité n’était que souvenirs. Un constat sans vergogne de notre humanité qui s’effrite, trop occupée à consommer pour s’intéresser aux autres. Trop obnubilée par son nombril pour réaliser qu’elle creuse sa propre tombe. Sur des rifs tantôt cinglants, tantôt tendres, The Hyènes continue de creuser un sillon qui a du sens, de la répartie et de la cohérence. Un bel album.

L’interview Verdure de Denis Barthe – The Hyènes

Bonjour ! Est-ce que vous pourriez vous présenter à votre manière ?

Denis Barthe / THE HYÈNES : Une présentation, c’est très simple. Je m’appelle Denis Barthe, je suis musicien dans le groupe The Hyènes. Comme tous les musiciens et plus spécialement les acteurs de la culture en ce moment, je vis une période qui est assez étrange. Assez troublante. Ça fait presque 40 ans que je monte sur des planches, et là, je n’ai fait que 4 concerts en tout et pour tout en un an. C’est pour moi, comme pour beaucoup de monde, une sensation bizarre et une sorte de grand vide.

Votre public vous manque…

Denis Barthe / THE HYÈNES : Bien sûr ! Le public me manque tout comme mes camarades. Le fait de partir sur la route, de rencontrer des gens… Je ne vais pas faire de grandes phrases, mais notre métier consiste à réunir des gens et à leur faire passer le meilleur moment possible. Un meilleur moment souvent que celui qu’on passe sur scène. On dit parfois qu’on a fait un bon concert. Ou d’ailleurs, un mauvais concert. Mais tout ce qu’on fait, on le fait avec le public. On ne joue pas pareil si on a devant nous des personnes qui ne bougent pas, qui ne sautent pas, qui n’expriment rien, ou si on a un public qui est déchainé. Forcément, le concert ne va pas être le même. C’est un échange,

Là, on a été amené à faire des concerts dans des salles vides ; on a été amené à faire des concerts devant 30 ou 40 personnes alors qu’on aurait pu remplir la salle, ; on a été amené à faire des choses qu’on ne pensait pas faire un jour. Voilà.

Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais !

Denis Barthe / THE HYÈNES : Jamais !

Interview The Hyènes video Denis Barthe nouvel album Verdure

Vous venez de sortir votre album Verdure, avec des textes qui ont perdu leurs illusions. Pourtant l’hyène est un animal qui rit…

Denis Barthe / THE HYÈNES : C’est l’animal qui a la mâchoire la plus puissante du règne animal et c’est un animal qui est assez bizarre, qui a beaucoup de capacités. Après, quand on a choisi ce nom-là, c’était surtout en référence à la tirade d’Albert Dupontel dans « Bernie ». On avait travaillé sur la musique de son film « Enfermés dehors » et au moment de signer la musique, on était un groupe qui n’existait pas et plutôt que de mettre nos noms en file indienne on s’est dit qu’on allait chercher le nom d’un groupe qui n’existait pas. On a pensé à la tirade d’Albert sur l’hyène qui est « un animal très important dont on ne parle jamais (…) il vaut mieux être ami avec une hyène qu’avec de vrais amis ».

On va signer ça The Hyènes, ça va le faire marrer, ça va nous faire marrer et ça ne devait pas avoir de suite. On n’était pas spécialement parti pour monter un groupe. Ni pour faire des concerts. Ça a été un enchaînement de propositions, de rencontres, de plaisir et c’est parti sur la route.

Albert Dupontel à l’origine, des collaborations festives et des projets insolites ensuite, est-ce que votre fil rouge serait le plaisir et les copains d’abord ?

Denis Barthe / THE HYÈNES : Le plaisir, c’est sûr. Ma vie, et je pense celle de mes camarades aussi, nos vies sont faites de rencontres. En fait, il y a des gens avec lesquels on a des affinités, il y a des rencontres qui se font et il faut toujours aller de l’avant. On a des portes devant nous, il faut les pousser. Il vaut mieux savoir que derrière ces portes il n’y a rien du tout ou quelque chose de négatif, plutôt que de ne pas savoir ce qu’elles cachent.

Toute ma vie a été faite de rencontres, du plaisir que j’ai à jouer avec des gens ou à découvrir d’autres choses. Tant que ça dure, que j’ai l’impression que ça fonctionne, que ce qu’on fait on le fait bien, que ça nous renvoie quelque chose de positif et que ça nous permet de faire d’autres choses, alors oui. 100%.

Denis Barthe / THE HYÈNES : Même si je sais très bien que cette notion existe, je n’ai jamais eu l’impression de faire un métier. J’ai plutôt eu la chance de vivre une passion. Et je ne supporte pas les gens, tous les acteurs de la culture qui se laissent aller à dire que la création est quelque chose de très dur. Bien évidemment, quand on est face à une page blanche, quand on essaie d’inventer quelque chose, c’est dur. Mais ce n’est pas plus dur que le boulanger qui allume son four à 2h du matin. Pas plus dur que le mécanicien qui met les mains dans un moteur quand il fait moins 4°C. Il faut remettre les choses à leur place.

Oui, effectivement, ça peut être dur. Mais ça renvoie tellement de belles et de bonnes choses que les gens n’ont pas le droit de se plaindre. Voilà.

session studio enregistrement Interview The Hyènes video Denis Barthe nouvel album Verdure

Est-ce que vous diriez aussi que vous vous laissez guider par le flot justement, une tendance artistique à vous laisser porter par votre passion ?

Denis Barthe / THE HYÈNES : Il y a la curiosité et la peur aussi. Il faut le dire. Parfois on se laisse aller à faire des choses qu’on ne se sentait peut-être pas capable de faire. Mais c’est quand même vachement excitant ! De se dire : ça, je ne sais pas si je vais y arriver, mais je me lance. Et après, je pense que la curiosité. Je dis toujours qu’il me faudrait mille vies. Parce que si je n’étais pas musicien, j’aurais peut-être fait de la menuiserie, de la photographie, je ne sais pas. Le matin quand je me lève, je ne me demande pas ce que je vais faire et surtout, je me laisse porter par ce qu’il m’arrive.

Alors – peut-être que je vais dire quelque chose qui ne convient pas à tout le monde – j’ai toujours pensé que, pour les gens qui essaient de créer, d’inventer, je ne suis pas certain qu’il faille utiliser le mot « artiste ». Les gens qui s’auto-proclament artistes sont souvent des imposteurs. Un véritable artiste ne dit pas qu’il l’est. Mais on est des éponges. On se nourrit de la vie courante. De ce qu’on entend, de ce qu’on touche, de ce qu’on voit, de ce qui nous arrive. Puis on restitue quelque chose qui est passé par notre propre appréciation. J’ai vu ci, j’ai vécu ça et j’ai envie de le raconter comme ça.

Donc en fait, cest votre mode d’emploi ? Vous vous définissez Denis Barthe, et The Hyènes par extension, comme jouisseur et nihiliste à la fois.

Denis Barthe / THE HYÈNES : Il y a des gens qui ont de grandes théories et de grandes explications, mais je pense qu’on n’a pas très bien compris pourquoi on naît, pourquoi on meurt et comment on traverse toute cette période-là. Tant qu’à faire, si tout ça peut être positif, jubilatoire, une sorte de plaisir… On a assez de malheurs et assez de tristesse sans les demander, sans les provoquer. Tout ce qu’on peut provoquer de positif et de jubilatoire et tout ce qu’on peut vivre de cette manière-là, il ne faut pas s’en priver. Sinon, ce serait du masochisme.

Vous créez avec The Hyènes un rock sombre et revendicatif, évidemment à la mâchoire acérée et puissante. Est-ce possible quand même de parler d’amour ?

Denis Barthe / THE HYÈNES : Bien sûr ! Parce que c’est aussi un des échappatoires à la morosité, à la dureté de la vie. L’échappatoire ultime c’est l’amour. Quelqu’un qui n’aime rien et qui n’aime personne, n’a forcément pas grand-chose d’intéressant à raconter. Et puis surtout, ça tourne en boucle.

Il ne faut pas ignorer la noirceur du monde, tous les mauvais côtés, mais il faut faire de l’Aïkido. Se servir de la force de l’adversaire. Il faudrait que tout le monde dans sa vie, au moins une fois, puisse rencontrer le véritable amour. Ça peut avoir un sens très large. L’amour souvent est accompagné ou précédé de la passion. Et vivre c’est passion. L’amour aide franchement à avaler certaines pilules de la vie.

En fait, vous êtes un grand romantique.

Denis Barthe / THE HYÈNES : Il ne faut pas le dire. (Rires).

Votre chanson Verdure est un pamphlet plutôt pessimiste sur l’état de notre planète, est-ce que vous diriez que c’est un appel à l’humilité humaine ?

Denis Barthe / THE HYÈNES : Mais bien sûr ! Comment ne peut-on pas être humble face à la planète ? Face à la nature. On vit de tout ça ! Il y a beaucoup de gens qui l’ont oublié, qui s’en foutent et qui croient que c’est quelque chose qui ne bougera jamais. On dit toujours qu’il faut sauver la planète, mais je vous rassure, la planète, elle est sauvée ! C’est nous qui allons disparaître ! C’est l’humanité ! La planète a connu plusieurs phases d’extinction massives. Des ères glacières, le feu, l’eau, la glace, des choses qu’on ignore peut-être et qui étaient beaucoup plus désastreuses. Elle s’en est toujours remise.

Si demain toute forme de vie est effacée de la planète, dans 30, 40, 50 mille ans, une petite plante va repousser, un petit animal va ressurgir et fera peut-être des petits parce qu’il en rencontrera un autre. La planète est sauvée. On est assez bête pour penser qu’il faut sauver la planète et pas nous…

Là, c’est un vrai problème d’éducation.

Denis Barthe / THE HYÈNES : J’ai peut-être été élevé par des parents qui avaient des valeurs simples mais efficaces. On m’apprenait à ne pas jeter mes détritus par terre, à ne pas arracher les plantes et les choses dont je n’avais pas besoin, que la chasse était régulatrice. Je pense qu’aujourd’hui la société de consommation a fait qu’on a l’impression, en se baladant dans le grand supermarché de la vie, qu’on peut tout prendre dans les rayons, sans conséquences, sans se soucier des emballages, réels ou imaginaires. Parce que voilà, une dépression, c’est aussi une chose qu’on a pris dans plusieurs rayons et dont l’emballage reste dans nos mains. Une sorte de détritus qui peut ronger notre cerveau.

Denis Barthe / THE HYÈNES : On vit dans une société qui ne respecte plus grand-chose. J’ai l’impression que tous les jours, il y a un respect qui s’éteint. Il y a une liberté qui s’éteint aussi. On habite un pays où, sur les Mairie, il y a marqué « Liberté, Égalité, Fraternité ». Ça ne commence pas par égalité ou fraternité mais par liberté. Et je suis bien persuadé que si le premier n’existe pas les deux autres non plus.

Tout ça, simplement, on l’apprend très peu aux enfants en bas âge… Peut-être qu’avant de mettre un téléphone portable dans les mains d’un gamin de 6 ou 7 ans, il faudrait lui apprendre quelques trucs. Pas être strict et interdire tout accès à la civilisation moderne et à la technologie, mais c’est toujours pareil, ça dépend de ce qu’on en fait. Le nucléaire, on en a fait une énergie, on en a fait une arme. On aurait peut-être eu le choix d’en faire uniquement une énergie. Ou de se dire que tout ça est très dangereux et ne pas en abuser. Un poison, on a le choix de le prendre ou pas. Certains poisons, à très petites doses, deviennent des médicaments. On a toujours le choix.

Est-ce que justement vous avez encore de l’espoir pour des gamins de 6-7 ans ? Parce que le tableau est quand même assez sombre…

Denis Barthe / THE HYÈNES : Bien évidemment j’ai de l’espoir. Sinon je me serais isolé sur un piton rocheux, au fin fond de la campagne ou sur une montagne en train de cultiver mes légumes et de ne plus voir personne. Mais après, je suis persuadé qu’il est très dur de mener un grand combat en général, de vouloir changer un monde dont les rouages sont très très bien huilés. Je pense qu’il faut commencer par changer sa propre façon de faire, après, convaincre un peu son entourage et élargir les cercles petit à petit.

Le meilleur moyen de combattre une bêtise ou un comportement déplorable, ce n’est pas d’y entrer tête baissée et de vouloir le faire voler en éclats. Mais tout simplement le contourner, le vider de sa substance en disant : « Vous avez choisi de faire comme ça, continuez votre route. On vous laisse faire mais s’il y a des gens qui veulent faire différemment, suivez-nous. » J’en ai soupé de la guerre. Qu’elle soit physique, sociale, morale, intellectuelle. À la guerre on ne gagne jamais. Celui qui a gagné a forcément perdu quelque chose. Donc, autant ne pas faire la guerre.

Interview The Hyènes video Denis Barthe nouvel album Verdure

Que peut-on vous souhaiter, à vous Denis Barthe et aux Hyènes, avec cette sortie d’album ?

Denis Barthe / THE HYÈNES : Il se trouve que pour la première fois on sort un album, on a de belles critiques en presse, je n’ai pas honte de le dire, on a de bons retours de tout le monde, et… on ne joue pas. C’est la première fois de notre vie. On a beaucoup de concerts qui ont été annulés, certains reportés. Depuis la sortie de l’album on a fait en tout et pour tout 4 concerts. Ça ne nous était jamais arrivé. On est dans le cas de beaucoup de groupes. Je pourrais dire qu’on est dans le cas de tout le monde ! En fait, je pense que, une fois de plus, le tout ou rien n’est pas bon. Dans n’importe quelle situation.

Quelle serait alors votre solution, votre suggestion ?

Aujourd’hui, on nous dit qu’il va y avoir 2 concerts test avec un public qui va forcément, malgré ce qu’on en dit, être trié un peu sur le volet. Deux concerts test qui vont se passer que dans deux endroits spécifiques. Je pense qu’il aurait fallu redonner les clés aux salles vivantes. Pas aux salles qui jouent ponctuellement, les grands auditoriums, pas les grandes messes, mais aux acteurs de la vie courante. Les gens qui ont des salles entre 200 et 1500 places.

Leur dire : « Voilà. Vous pouvez rouvrir pendant une quinzaine de jours, dans toute la France. ». Là, ça aurait été un test national, avec 2-3 concerts, avec un public limité, peut-être testé, avec des conditions de distanciation… C’est complètement débile de dire qu’on ouvre la salle de concert mais pas le bar. Si c’est ça, on n’ouvre pas non plus les supermarchés, où on prend un paquet de riz, on le remet parce que finalement on veut des pâtes, on touche les légumes, on touche les fruits, on arrive à la caisse on est forcément collé aux autres, etc.

C’est complètement bête. Il y aurait des choses à faire pour que la vie reprenne un petit peu son cours, tranquillement. Qu’on voie jusqu’où on peut aller. On prend toujours l’exemple des messes. Je n’ai rien contre les messes qui se tiennent en France. Mais pourquoi on autoriserait 30 personnes dans une église et pas 30 personnes dans une salle de concert ? Bon. Quelque part, Jésus, c’est un spectacle qui tourne depuis 2021 ans, qui est toujours sur la route et qui marche bien ! C’est une des meilleures tournées qui ait eu ! (Rires)

Mais il ne fait plus tellement salle comble maintenant…

Denis Barthe / THE HYÈNES : Non, mais c’est à force de dire des conneries aussi ! (Rires) Il est un peu en perte de vitesse. Mais je pense que ce qu’on pourrait nous souhaiter de mieux, c’est d’arriver à nous relâcher, à nous redonner un petit peu de libertés. À ne pas nous infantiliser. On n’est pas des crétins.

Si on organise un concert ou si on fait venir des gens, ce n’est pas pour qu’ils soient contaminés, pour qu’il y ait des malades, peut-être des morts… Tous les acteurs de la culture, tous les organisateurs de concerts – et croyez-moi, depuis 40 ans, les salles de spectacles en France, sans frimer, je les connais toutes – les équipes, ce sont des hommes et des femmes qui sont responsables, qui savent accueillir des gens. Ils sauraient les accueillir en toute sécurité et respecter des normes. Il faut leur faire confiance.

Le JJQuiz de Denis Barthe pour finir en beauté

Photos : ©Mélanie Torok – Pascal Laplassotte

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