Les yeux dans l’eau, mon rêve était trop beau…
Loin de nous l’idée de vous conseiller des bouquins. Le choix d’un livre, c’est personnel, c’est presque charnel. Une couverture vous fait de l’oeil, le nom d’un auteur vous donne des frissons de réjouissance anticipée, certains personnages reviennent épisodiquement dans votre vie comme de lointains cousins qui surprennent votre quotidien qui demande à être embelli, tourmenté, chamboulé. Il fût un temps où, pour partir en vacances, mon sac de livre pesait plus lourd que ma valise de fringues, il fût un temps où la seule préoccupation de mes heures de plage se cantonnait à savoir dans quel ordre les histoires allaient s’enchaîner, il fût un temps où la somnolence bercée par le ressac était la seule interruption de ma boulimie de mots, il fût un temps où je n’avais pas encore d’enfants. Mais vous savez quoi ? Un jour, les enfants grandissent et s’occupent seuls à coup de pelle, de râteau et de chasse aux coquillages. Et à coup de “une phrase, un coup d’oeil, oui tout va bien, une phrase, un coup d’oeil, oui tout va bien, une phrase…” notre serviette redevient un havre d’épopées et de péripéties.
Cet été a démarré sous les meilleurs auspices littéraires puisque le dernier Fred Vargas est sorti ! Et telles des recluses, nos gambettes sont sorties, fébriles et timides d’abord, de leurs carcans de tissu pour s’étendre au soleil et soutenir le volume riche de bon présages. Aucune déception au tableau, Adamsberg, fidèle à lui-même, a traîné ses basques dans le sable et vaillamment côtoyé les châteaux et autres pâtés de nos enfants. Un régal qui a lancé avec ses huit pattes la saison du mutisme-égoïste-sous-parasol (autrement appelé le chhhhuuuuut-maman-lit). Plaisir et délectation.
Deux, trois gros mots au petit-déjeuner, une séance de sérénité en famille, un Gavalda au bord de la piscine, un grand frisson à l’heure de la sieste, notre journée s’égraine et se tresse dans la détente et l’évasion. Melting pot de genres, farandole de styles, du polar à l’histoire d’amour, le tout saupoudré d’humour nous avons glissé de tout dans nos valises.
Est-ce qu’on a eu un coup de coeur néanmoins ? Ça ne serait pas drôle si ce n’était pas le cas ! La finesse de l’écriture, la beauté des (res)sentiments, les vies indubitablement liées des femmes puissamment racontées dans le livre d‘Anaïs Barbeau-Lavalette nous ont fait dresser nos quelques pauvres poils rescapés des bandes de cire. Sur les traces de sa grand-mère, une ombre en fuite sous un trait de khôl, Anaïs invente une destinée qui s’enracine en chacune de nous. Un magnifique roman sur fond de récits historiques que nous avons, malgré notre introduction, plaisir à vous recommander.
Et si nous avons un conseil pour finir, c’est de choisir ce qui vous fait plaisir ! Oui, ça fait toujours bien dans les dîners d’avoir lu tout Proust et de disserter sur le dernier Houellebecq, mais franchement, est-ce que c’est de ça dont vous avez envie pour accompagner le bruit des vagues ? Et si votre voisine de serviette lorgne avec mépris sur votre “Fifty Shades“, servez-lui un bout de Quiche fatale de Dame Raisin ou glissez-lui des oursins dans ses tongs. Vous lisez ce que vous voulez ! Non mais !
Qu’elles soient de frissons, de tragique, de comique, de ludique, à l’eau de rose, de suspense ou d’émotions, ne partez pas sans vos pages. Glissez-les amoureusement dans votre sac de plage et laissez les mots vous envahir et vous emmener là où personne ne pourra vous rejoindre, aux confins de votre imagination.
ENJOY THE SUMMER !
Cet article vous a été concocté par le blog JJSphere :
les bons plans, où sortir à Genève et les voyages des blogueuses Josiane & Josette !