Oh ! Des vaches ! Nous avons rendez-vous à Massongex, petite bourgade valaisanne tranquille à deux pas de Monthey. En avance, nous entrons dans le café ouvert du centre et sommes accueillies à la table des femmes (oui, juste à côté du comptoir, une table réservée pour les mamans et les grands-mamans à l’heure du goûter…), au milieu des trophées du club de chant gagnés par le grand-père de la patronne. Autour de nous, des randonneuses et une villageoise qui lit le journal. Nous raflons les croissants restants, les enfants ingurgitent une grenadine sans colorant (Mais c’est pas du sirop, c’est de l’eau !!!) et nous partons pour nous enfoncer dans la campagne, à la découverte de La Maison. Pas n’importe laquelle. Celle de Terre des Hommes.
Effectivement, il y a des vaches. Et comme promis, une maison aussi et puis une école, deux pavillons, un bureau et un jardin d’enfants. Si tout est fait pour recréer un village miniature, c’est parce qu’ici sont accueillis quelques 200 enfants par année, venus sans leurs parents principalement de pays d’Afrique et d’Irak, pour être opérés dans l’un des hôpitaux partenaires de Suisse romande.
Cette belle aventure a démarré en 1963 quand, répondant à une annonce de Terre des Hommes en recherche de familles d’accueil, un généreux Monsieur de Monthey a décidé d’héberger 30 enfants venus d’Algérie pour qu’ils bénéficient de soins. Et ça ne s’est pas arrêté là. De fil en aiguille, l’association Terre des Hommes Valais s’est constituée, structurée, institutionnalisée et a ouvert sa maison en 1970 au calme de Massongex.
Les enfants sont âgés de 18 mois à 15 ans lors de leur premier séjour et restent en moyenne 3 mois en fonction de leurs besoins pré et post opératoires. Si nous évoquons un premier séjour, c’est qu’il peut y en avoir plusieurs. Les petits locataires de la Maison sont suivis toute leur vie, même à l’âge adulte. Confiés à leur partenaire valaisan par la cellule mère de Terre des Hommes, sélectionnés parmi le million d’enfants concernés par leurs actions sur le terrain en fonction de leurs pathologies et de leurs chances de survie, les poussins que nous avons rencontrés sont pris entièrement en charge par l’Association et ses bénévoles, pour le convoi, l’accompagnement, les soins, etc. Chaque accueil doit être unique, comme si c’était une première fois, adapté à chaque profil et dans le respect de ses coutumes et de ses traditions.
Les enfants suivent une routine quotidienne entre la chambre, le réfectoire, l’infirmerie, les jeux, les copains, l’école et la crèche pour les plus petits. Ils quittent finalement le centre retapés, renforcés, prêts à construire leur vie et contribuer de leur petite pierre au développement positif de leur pays. Car l’échange n’est pas seulement médical et, bien souvent, cette expérience humaine influence les choix et les parcours des filles et des garçons qui passent par Massongex. Qui aurait cru qu’au coeur des forêts valaisannes se cache une plaque tournante et influente pour les générations mondiales de demain ! Il suffit parfois de redonner le sourire à un enfant pour changer le monde… vous savez, l’aile du papillon…
L’association Terre des Hommes Valais est entièrement indépendante financièrement et boucle son budget annuel de CHF 3 mio uniquement grâce à la générosité de particuliers, d’entreprises et de fondations. Les 40 employés de Terre des Hommes Valais, sans compter les quelques 2500 bénévoles qui se mobilisent pour leurs différentes actions, répondent aux besoins structurels et financiers de la Maison et de ses Annexes pour pouvoir accueillir un maximum d’enfants chaque année dans des conditions optimales. Le nombre de bénéficiaires est fixé par les hôpitaux et un important travail de sensibilisation et d’influence est nécessaire pour faire croître ce chiffre. C’est là qu’entrent en jeux des personnalités publiques qui sont susceptibles de diffuser le message plus largement. Pour les 40 ans de la maison, il y a 15 ans, une grande fête est organisée avec Yannick Noah en guest star ! À la fin de son concert, celui-ci promet d’être là l’année suivante : plus le choix, il va falloir réitérer l’expérience !
C’est ainsi qu’est né le Festival Un Autre Monde ! Entièrement organisé et supporté en interne, le festival a aujourd’hui une belle envergure et déplace pas loin de 5’000 personnes par soir sur le site même de la Maison. Ses petits habitants ne sont pas en reste et se prêtent entièrement au jeu. Ce sont eux les premiers bénéficiaires du festival. Ils rencontrent les artistes, montent sur scène, les invitent littéralement dans leur univers et dans leur vie. Ainsi, les chanteuses et chanteurs sont nombreux à revenir année après année, si les agendas le permettent, et même à embarquer leurs potes sous le bras. Cali, déjà présent lors des deux précédentes éditions, a donc fait venir Pascal Obispo l’an dernier. C’est comme ça que ça marche. Et qui est-ce qui a parlé de ce magnifique projet à Olivia Ruiz, Raphaël, Henri Dès, Calogero, Aliose, Pegasus ou Charlie Winston qui se produiront sur scène cette année ?
Si vous êtes de passage à Massongex ce week-end, de vendredi à dimanche, vous DEVEZ aller découvrir ce festival si vous ne le connaissez pas encore. Vous DEVEZ y retourner si vous le connaissez déjà. Le dimanche est organisé dès 11h pour les familles avec de nombreuses animations et concerts pour les enfants, le tout GRATUITEMENT. Les billets du vendredi et du samedi sont disponibles en prélocation ICI ou directement sur place (cash uniquement).
C’est une belle histoire. Une histoire de générosité. Une histoire d’humanité.
Terre des Hommes Valais
Route de Chambovey 3, 1869 Massongex
Tél. +41 24 471 26 84
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Festival Un Autre Monde
31 août – 1 et 2 septembre 2018
Billetterie
Entrée gratuite le dimanche 2 septembre !
Paiements en espèces, pas de distributeur sur place