“T’es à la bourre Josiane !” Tiens, comme cette phrase est familière. Tiens, comme cette constatation à cheval entre l’injonction et le reproche sonne comme un mot d’amour, un doux cocon routinier et rassurant. Josette est là et elle veille au grain, Josiane est là, enfin, pas tout à fait, dans 5 minutes. Heureusement que Roxane Schneider, la jolie photographe qui n’aime pas passer de l’autre côté de l’objectif et qui pourtant va bien devoir s’y contraindre pour les indiscrètes JJ, la jeune demoiselle pleine de promesses et de talent, la blondinette discrète mais déterminée, l’artiste avec laquelle nous avons rendez-vous, a de la patience. Josiane arrive. Dans 2 minutes. Elle se gare. Au prochain top…
–”Bonjour Roxane ! Nous sommes Josiane&Josette, enchantées ! Désolées pour le retard. C’est Josiane…!”
Elle cache bien son jeu. Elle est timide et semble réservée. Que vous croyez ! C’est sans compter son accessoire fétiche, son œil sur le monde, sa loupe vers l’intimité. Et ne pensez pas qu’elle s’adonne à de drôles de pratiques. Roxane ne sort jamais sans son viseur. Surtout quand elle s’en va loin, au chaud, au sud, très au sud. Elle a un continent de prédilection, l’Afrique, dans toute sa splendeur, dans toute sa complexité.
Elle a un coup de cœur pour le Mali et y retourne dès qu’elle le peut pour immortaliser ses rencontres, rassembler des éléments, s’imprégner, s’inspirer. Elle revient le cœur chargé, les poches pleines de clichés (au sens propre…). Et ensuite elle recrée. En studio ou en plein air elle façonne des ambiances, mets des gens, des couleurs, des objets en relation, les fait résonner entre eux en diptyque, en triptyque pour raconter une histoire, faire transparaître son émotion. Elle ne décrira pourtant pas le chemin de sa réflexion et imagine des images atemporelles, agéographiques même, pour surprendre, pour tromper, pour brouiller les pistes. Avouez que vous êtes troublés quand le mystère plane…
Diplômée de la HEAD-Genève en communication visuelle, elle croche tout de suite sur l’appareil et va approfondir ses connaissances, explorer sa fibre artistique ensuite à l’ECAL pour un Master.
Elle est intéressée par les corps, la complicité impudique qu’elle noue avec ses modèles. Elle aime les couleurs, les contrastes. Elle aime les plantes, les cheveux, les natures mortes. Elle aime les chats aussi, surtout quand ils sont associés à la beauté féline des femmes qui posent dans leurs moustaches.
Elle explore l’intime dans des contextes qui l’interroge, comme l’ambiguïté de l’érotisme oriental qui s’épanche dans la littérature mais se bride quand il s’agit d’être représenté en image. Elle joue ainsi avec les tabous, lève le voile des mille et une nuits pour une série étonnante que nous découvrons dans son book. Outre les peaux tannées qui aspirent la lumière, elle fait danser les leggings, les stroboscopes tente des monochromes. C’est un hommage aux JJ ce bleu et ce rose, non ? Elle n’avoue pas, mais on sait…
Un travail très coloré, exigeant, construit. Nous étions étonnées par la jeunesse de la demoiselle qui a déjà l’œil, sans aucun doute. L’œil dans le viseur.
Et quelle chance ! Vous pouvez voir ou revoir le travail de Roxane jusqu’au 13 avril 2018 à la Galerie Parallèles, qui mêle art capillaire et art mural dans la vieille-ville de Genève. Une rue pavée pour son exposition PALM. Des palmiers dans la ville. Une belle découverte à faire.
Roxane Schneider
Tél. +41 78 823 68 26
Email
Facebook
Instagram
Cet article vous a été concocté par le blog JJSphere :
les bons plans, les rencontres et les voyages des blogueuses Josiane & Josette !