Immuable, inlassablement, le mois d’octobre enfile son manteau rose pour sensibiliser et insister sur l’importance du dépistage afin de lutter contre le cancer du sein. Le cancer ne doit pas être tabou pour en venir à bout !
Le rose. C’est fou à quel point, quand on naît fille, on est plongée dedans, tête la première. La couleur préférée de la maternelle et qui finit par disparaître des armoires, reléguée et planquée, détestée, boudée. Le rose pour les filles. À tel point que, depuis 29 ans maintenant, déjà, l’automne prend ses quartiers en commençant par un mois d’octobre rose. Rose parce que féminin, rose, de la teinte de son ruban attirant l’œil et l’attention sur l’importance à prendre soin de soi, soin de ses seins. Rose pour les femmes, rose pour ne pas se laisser surprendre par le cancer du sein, rose pour se faire dépister.
Mais pourquoi du rose pour les filles ?
C’est vrai ça ! Alors qu’on entre dans l’automne et qu’en principe, on mise sur de bonnes vieilles teintes ternes et passées. Sauf pour les foufous qui se laisseront tenter par du rouge ou du jaune, tels les feuillages qui virent aux couleurs chaudes, mais c’est un autre sujet. Le rose, donc, pour le mois d’octobre. Tout ça parce que ça concerne les femmes, les filles. Le cancer du sein. Merci la Pompadour !
Oui, avant elle, les hommes aimaient le rose, sorte de rouge délavé, le rouge étant éclatant et puissant. Or, la gourgandine s’en étant entiché, le rose est passé du côté futile de la force. Comme l’a soulevé la journaliste spécialiste des questions de sexualité et de genre Giulia Foïs, le rose est la couleur la moins aimée des Français. Représentant la fragilité et la délicatesse, ou la bimbo un peu limitée du cerveau caricature d’une Barbie, le rose n’a pas la cote, passé l’âge de la cour de récréation… pour les filles.
Et attention, demoiselle, ne pensez pas oser vous libérer du carcan soyeux de votre robe de princesse couleur dragée, vous risqueriez de causer votre perte. À l’image de la Belle au Bois Dormant qui aurait pu avoir une robe bleue grâce à l’une de ses marraines (sans doute féministe) si la bataille des fées couturière n’avait pas alerté la vilaine Maléfique… C’est pas bien de se rebeller…
Aime ton rose !
Bref, le rose n’a pas fini, encore, malheureusement, de faire parler de lui. Parce que si on s’éloigne de la layette, on finit dans le porno ! Le rose, c’est déviant, entre la passion et la nunucherie, n’oublions pas que c’était la couleur du triangle des homosexuels déportés. Alors, on peut le prendre à revers et le porter bien haut, comme un rose de révolte, de fierté, manifestant. Réhabilitons le rose ! Pour soutenir la moitié Pink de la JJSphere, déjà, et puis aussi pour porter fort le message de ce mois d’octobre. Octobre rose, du fushia au bonbon, du clair au violacé, le rose se bat. Contre la maladie et l’ignorance.
Octobre rose : dépistage obligatoire pour que le cancer ne tue pas
Un mois, un seul. 58’000 personnes en France concernées. 1 femme sur 8 est susceptible d’être touchée par un cancer du sein. Mais avec un dépistage précoce, 90% des cancers du sein peuvent être soignés. De l’importance de ne pas repousser sa mammographie ou son contrôle chez le gynécologue. En 2020, un recul massif du dépistage a été observé, moins de 50% des femmes concernées se sont fait contrôler. Alors qu’un suivi régulier sauve la vie ! Les chiffres sont heureusement en hausse de 8% pour 2021. Nous avons la chance d’avoir un système de santé performant qui rembourse complètement ce dépistage qui doit être effectué au moins tous les 2 ans, dès 50 ans. Couplé à un rendez-vous annuel chez le gynécologue, et ce dès le premier rapport sexuel, le risque de cancer grave ou découvert à un stade avancé diminue drastiquement.
Alors…
Du rose, du rose, du rose. Partout et pour toutes et tous ! Parce que la communication contre le cancer et pour la santé ne doit pas avoir de voix que celle des femmes.
Sites de référence :
Ligue contre le cancer, France
Ligue contre le cancer, Suisse
Fondation contre le cancer, Belgique
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