Quand le roi du jeu de mots Stéphane De Groodt décide de remplacer la parole par l’action, il le fait avec gourmandise. Et une infinie générosité.
De la confiture qui ne s’appelle pas confiture. Des recettes de grands noms du cinéma. Des fruits pour offrir des films sur grand écran aux enfants malades et handicapés. C’est le projet qui rassemble l’illustre chocolatier belge Pierre Marcolini et son compatriote le comédien et humoriste Stéphane De Groodt. Ils ont lancé la Confinure. Avec un N, comme confiNure.
Jeu de mots (la spécialité dudit trublion) entre confiture et confiné, la confinure est née de l’envie de Stéphane De Groodt de lancer une action réelle. Plutôt que de vaines paroles, Stéphane a mis de l’n dans le t, annihilé les adjonctions, remplacé les avis par des abricots. Deux coups de fils plus tard, il a en main la promesse de collaboration de son ami chef chocolatier Pierre Marcolini et une premières recette de confiture. Pas n’importe laquelle, celle de Carole Bouquet, l’épicurienne comédienne qui adhère immédiatement au projet. Puis, de ses amitiés cinématographiques, naît une gamme d’une dizaine de confitures pauvres en sucre et à base d’ingrédients de qualité, inspirées des recettes préférées de personnalités qu’on ne présente plus.
Et puis confinure parce que ça ne pouvait pas être confiture. Quand il y a trop de fruits et pas assez de sucre, ce n’est plus de la confiture. Plus de 65% de fruits et on ne sait plus dans quel rayon du supermarché il faut aller chercher. Heureusement que la confinure est en vente en ligne sur le shop de Pierre Marcolini et livrable en Europe. Ça règle tout de suite le problème…
– Tu me passes un peu de Dussolier ?
– Tiens, je goûterais bien une cuillère de Virginie Efira.
– Ma préférée, c’est Diane Kruger.
– On n’a plus de Dany Boon, il faudrait en commander.
De drôles de phrases se sont emparées de nos petits-déjeuners.
Pour Stéphane de Groodt, ce sont les cerises. Réminiscences d’enfance et de clafoutis. Peut-être même de grimpettes dans les arbres, voire de coups d’oeil sous les jupes des filles. La cerise est parfois l’initiale du déniaisement.
Ma préférée, c’est la Bouquet. Carole Bouquet fait exploser les fruits de la passion sur ma tartine du matin, dans mon yaourt, avec mon granola. Dans ma bouche où les parfums restent, longtemps. Et je me réjouis même de la glisser à côté d’un foie gras cet hiver pour un mariage (pas trop) sucré-salé original et goûtu.
Qu’est-ce qu’il y a dans la confinure
Quand la maman de Dany Boon donne la recette de sa confiture à la rhubarbe, elle ajoute de la fraise. Avec la passion, la mangue et la vanille adoucissent l’acidité. La fraise est relevée de verveine, la framboise est pure, la pêche aussi, l’abricot fricote avec le romarin et la figue embrasse le gingembre. La mangue et le yuzu font bon ménage alors que la cerise fait cavalier seul.
Des fruits en cascade, tous bio, pour des confitures / confinures sans colorants, sans conservateurs, sans arômes artificiels. Que du fruit… et de l’amour, sans aucun doute. Un retour vers les saveurs de l’enfance et un encouragement à s’éloigner des goûter industriels ou des confitures qui s’apparentent plus à des sirops si on prend en compte leur haute teneur en sucres raffinés.
La gageure de Pierre Marcolini en suivant Stéphane De Groodt dans cette aventure, c’était de créer aussi de la confinure qui vend du rêve. Pari ambitieux, généreux et réussi.
De la gourmandise en faveur des enfants hospitalisés
De Groodt ne s’est pas lancé dans la confiture pour faire joli. Acheter un pot de confinure, c’est surtout offrir un film, une vraie séance de cinéma, aux enfants qui ne se déplacent pas. Pas parce qu’ils n’en ont pas envie, pas parce que ça ne les intéresse pas. Ils ne se déplacent pas, parce qu’ils ne peuvent pas. Des CDI. Confinés à durée indéterminée. Des enfants à l’hôpital, malades ou handicapés, qui ont aussi envie de savoir qui est Stéphane De Groodt, Isabelle Carré ou Elsa Zylberstein.
Lambert Wilson, qui n’a pas sa confinure mais n’en est pas moins engagé, parraine cette association qui vend du rêve, du Rêve de Cinéma. Ça pourrait sembler futile, comparé à la recherche, aux traitements, aux besoins hospitaliers.
Mais quand on est un enfant (un adulte aussi d’ailleurs, en témoigne la culture en ligne par intraveineuse pendant le confinement), on doit rêver. Être un héros sur les traces de Spiderman, voler sur le balais de Harry Potter, imaginer des plans machiavéliques avec Gru et ses minions. Et se sentir un peu comme les autres.
Du beurre ou pas. Et puis surtout un pain qui craque sous la dent à la mie dense et aérée à la fois. Une tartine qu’on regarde avec convoitise et qu’on croque avec gourmandise. Un encas qui fait coller les doigts et laisse quelques traces sur les moustaches. À s’en pourlécher les babines. Testé et adoré. Après la confinure, c’est quand vous voulez pour une nouvelle idée Messieurs De Groodt et Marcolini !
La Confinure de Stéphane De Groodt par Pierre Marcolini
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Photos : ©Pieter d’Hoop / ©Pierre Marcolini
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