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Ben Mazué rupture en chansons et en interview réédition album Paradis 3 titres inédits des nouvelles

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Interview : L’amour en deuil de Ben Mazué

Ben Mazué sort une réédition de son album et partage sa rupture en chansons, avec 3 titres inédits. Un 'Paradis' qui s'écoute et se discute en interview.

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Le Paradis de Ben Mazué ressemble à une jungle insulaire luxuriante aux mille et une nuances de vert, une dame majestueuse dont les lianes sont les cheveux. Et puis le Paradis de Ben Mazué c’est aussi un album sorti il y a un an et fraichement réédité avec 3 titres en plus, inédits, écrits sur la route. 14 + 3 histoires d’amour déchu, de femme parfaite qui s’en va, d’enfants qu’on se partage, avec Anaïde Rozam,  de nouvelles du paradis, justement, et de fuite en avant, en marchant. En chansons. Et en interview pour JJSphere.

Ben Mazué sort aujourd’hui la réédition de son album sorti fin 2020, bonifiée de 3 nouveaux titres, un Passager, une Envie et puis Des Nouvelles de là-haut, ou du fond de son cœur où se trouve sa maman depuis 10 ans. Comme toujours, il nous raconte ses émotions, ses moments de vie et en fait des chansons aux paroles universelles. Dans cet opus, Paradis, il est question de rupture. De séparation sans déchirement et de paternité. Et puis de douleur du quotidien qui s’évacue dans le mouvement, en marchant, en allant de l’avant. Nous avons évoqué le Paradis de Ben Mazué avec lui, interview confinée et pudique dans son bureau, chez lui, à la lumière d’une petite lampe de paille.

Une sorte de proverbe nous inciterait à garder le meilleur pour la fin. C’est ce que veut la coutume. On ne sait pas si c’est le meilleur, mais nous avons réussi, malgré les affres des réseaux et de la technique, à vous concocter un petit JJQuiz en vidéo. Quand même. Et on vous l’offre au début ! Pour vous mettre en jambe pour l’interview intégrale de Ben Mazué qui suit.

Le JJQuiz de Ben Mazué

Entrons directement dans le sujet : l’amour est au passé, le coeur est lourd. C’était le paradis mais ça n’est plus possible. Ben Mazué évoque sa rupture avec brio et délicatesse, comme il a toujours su le faire. Peut-être que le paradis est trop parfait et qu’il fallait se donner le droit de ne pas l’être. Ne plus être trop ou pas assez mais juste soi-même. Il a perdu La femme idéale, Ben Mazué, et il lui faut un album entier pour relever la tête, doucement, et envisager des Jours heureuxPas très original.

Quand la rupture passe de l'amertume à la douceur, au Paradis

Un album qui s’écoute comme un livre qu’on ouvre. On en décortique les textes, on sourit, on se souvient de ses ruptures, de ceux qu’on a aimé. Sur des mélodies tantôt douces, comme des comptines, tantôt rythmées comme une course après le temps, le chanteur, troubadour du quotidien, grandit, vieillit avec nous.

L'interview de Ben Mazué, en toute intimité

Ben Mazué rupture en chansons et en interview réédition album Paradis 3 titres inédits des nouvelles

Bonjour ! Est-ce que nous pouvons vous demander de vous présenter comme vous le souhaitez ? C'est votre carte blanche.

Ben Mazué : Et bien, je m’appelle Ben Mazué, je suis chanteur. Je crois que j’ai mis du temps à la dire, parce que, de dire qu’on est chanteur, c’est quand même quelque chose de très lyrique et naïf. Mais c’est la vérité. J’ai du mal avec les présentations, je trouve que ce n’est pas facile de se résumer en étant brillant.

Je fais de la chanson française, de la variété française. Et j’en revendique le nom je crois, parce que je trouve que la variété française est un secteur musical qui est vraiment intéressant. Parce que c’est comme un entonnoir de tout un tas de musiques, qui les accepte toutes. Je trouve que c’est quelque chose de très tolérant, indulgent et joli. Écrire des chansons pour d’autres, j’aime bien faire ça. C’est un secteur de ma vie qui me plaît beaucoup.

Je pense que je serais obligé de compléter mon portrait en disant que j’ai des enfants, parce que ça me prend pas mal de mon temps et je crois qu’aujourd’hui ça me définit en grande partie. Mes deux meilleurs amis ont 8 ans et 6 ans.

Votre dernier album s'appelle Paradis. Vous vous y livrez énormément, comme si vous parliez à vos meilleurs amis. Et à nous, pouvez-vous confier s'il existe vraiment ce paradis ?

Ben Mazué : Est-ce qu’il existe vraiment ce paradis ? Bien sûr, oui, oui. En plus, l’idée que je me fais du paradis, c’est… Quand on me dit paradis, j’imagine un endroit tropical et luxuriant. Et c’est exactement là que j’ai créé cet album, dans un endroit, une île qui s’appelle La Réunion, que je considère comme paradisiaque. 

Notamment parce que, la première fois que j’y ai mis les pieds, je m’y suis senti tellement bien, j’ai tellement eu la sensation que je pourrais y vivre toute ma vie qu’il y avait quelque chose du paradis. De découvrir un endroit et d’avoir envie d’y appartenir. Je n’ai pas d’ancêtres, pas de vécu là-bas, mais vraiment je crois que les paysages, la lumière, l’odeur, me donnent cette envie. 

C’est pour ça que c’était intéressant d’appeler cet album Paradis et c’est en ça que je trouve qu’il existe. En revanche, le Paradis religieux qui peut être après la mort, en opposition avec l’Enfer, non, je n’y crois pas trop.

Est-ce que le paradis est un bon décor pour les histoires d'amour ?

Ben Mazué : Je crois qu’à partir du moment où on aime, on vit au paradis. Il y a quelque chose dans l’amour, dans l’amour naissant notamment, qui est tellement euphorisant que tout est paradis. N’importe quel endroit est beau à partir du moment où on le voit avec ces yeux-là d’amoureux. 

Je suis très très sensible à l’amour et il y a vraiment une chose dans l’histoire d’amour qui sublime tout.

interview Ben Mazué nouvel album Paradis

Vous chantez la rupture avec l'être aimé dans cet album. Est-ce que la séparation n'est pas au final un chemin vers soi-même, voire même la découverte de soi. C'est ce que raconte "Providence" il nous semble.

Ben Mazué : Mais absolument ! La rupture, c’est exactement ça. C’est-à-dire la découverte de soi et le fait de renouer avec soi. Quand on entre dans une nouvelle vie, on en apprend beaucoup sur ce qu’on est. On se redéfinit. Souvent, par exemple, quand vous vous retrouvez face à un couple et que vous parlez cinéma, d’un film, le couple va dire “Nous on n’a pas du tout aimé” ou “On a beaucoup aimé ce film”. Il y a ce concept d’identité de couple très prégnant.

Je me souviens de mon père, quand il était fraichement veuf, qui s’est mis à ne plus du tout fréquenter des gens que pourtant il aimait bien. Mais quand il s’est redéfini comme un veuf, célibataire, ces gens-là ont disparu de son organigramme. Donc, dans une rupture, un veuvage, une rupture amoureuse, peu importe, on se retrouve. Et c’est pas mal. C’est un peu le bon côté.

Dans la chanson "Semaine A / Semaine B" que vous partagez avec Anaïde Rozam, on se rend compte que rien n'est vraiment cassé entre les ex. Est-ce que, plutôt que de parler de rupture, on ne parlerait pas d'une différente façon de vivre son couple ? Et est-ce que ça ne serait pas ça le paradis ?

Ben Mazué : Non. (Rires) 

Bon, ben ça nous rend tristes, alors !

Ben Mazué : Mais alors pas du tout ! Il y a différentes étapes dans la séparation, dont un moment où on se retrouve encore dans une identité de couple alors qu’on est séparé. Non, non, il y a un moment où il faut savoir se séparer, ne serait-ce que pour laisser la place à un autre amour. Moi, je ne peux pas imaginer vivre ma vie sans amour. Donc, pour lui laisser la place, pour être candidat, il faut se sortir de son histoire précédente. 

Mais, ce dont vous parlez, c’est du fait d’être encore une équipe. Et ça, c’est le fait d’être parents. On se doit d’être une équipe par rapport à ces enfants qu’on a faits, qui sont super. Et aussi aujourd’hui, avec le recul, on se dit que, pour ne pas qu’ils en bavent trop, il faut qu’on continue d’être une équipe et de les aimer à notre manière. 

Je pense qu’on n’est plus du tout des parents divorcés comme ont pu l’être nos parents. D’abord, parce qu’aujourd’hui les papas s’occupent autant des enfants que les mamans. Et ensuite, parce qu’on a compris que, pour ne pas que ce soit trop traumatisant, il faut rester une équipe. Donc, ça nous tient dans une forme – je ne dirais pas couple – de relation qui, si on était divorcé sans enfants, n’existerait pas.

J’ai écrit ce morceau en imaginant qu’ils (les deux parents) ne se parlent pas vraiment pour de vrai. En tous cas, ils ne s’entendent pas. Chacun parle à l’autre en sachant qu’il ne sera pas entendu. Dans la rupture, il ne faut plus partager trop de choses, sinon on n’y arrive pas. Sachant aussi que les gens qu’on aime, on les aime toute la vie.

Vous avez fait une chanson sur la crise de la quarantaine qui nous guette tous les trois de très près. Est-ce que c'est pour vous convaincre que cette crise n'existe pas et qu'elle ne doit pas faire peur ? Est-ce un véritable tournant dans une vie d'avoir 40 ans ?

Ben Mazué : Ouais. C’est un véritable tournant d’avoir un âge rond, en fait. 30, 30, 10, 20, 50, ce sont des bornes qui me permettent de me poser des questions sur ce que je suis devenu. Donc, oui. Mais après, tournant et crise, ce n’est pas pareil. 

Pour moi, la crise de la quarantaine, telle que je la comprends, telle que je la définit, c’est se dire tout d’un coup qu’on n’a plus beaucoup de temps de vie et se demander sin on a fait les bons choix, si on n’a pas été un peu infidèle avec la personne qu’on était à 16 ans et avec les rêve qu’on avait à cet âge-là. Et c’est alors se mettre en rupture avec ce qu’on a créé et construit parce que c’était trop formel, trop “comme il faut”.

Moi je ne ressens pas ça, parce que – c’est un peu prétentieux – je me sens très fidèle à la personne que j’étais quand j’avais 16 ans et aux rêves que j’avais. Par exemple, je m’étais dit qu’un jour j’aurais les cheveux longs, et j’ai les cheveux longs. Donc, je n’ai pas cette sensation de vivre ce tournant comme une crise.

Par ailleurs, physiquement, on n’est pas encore diminué à 40 ans. Je pense… bientôt… mais il n’y a pas encore cette notion de vieillissement réel. C’est-à-dire qu’on a des rides, c’est sûr, on est moins beau, certainement, mais on peut encore courir le plus vite possible, se lancer des défis, jouer avec ses enfants. Il n’y a pas encore de limites physiques majeures.

Alors c’est un âge que je trouve génial ! On se connaît mieux. C’est surtout ça, l’idée de se connaître, d’arrêter le “bullshit” de se chercher. Ça y est, moi je me suis bien trouvé. Notamment sur les loisirs, par exemple. Pendant longtemps, je suis sorti pour faire la fête sans jamais m’amuser, parce qu’en fait, je me suis rendu compte que ce n’était pas mon truc. Mais ça met du temps de s’accepter et de se dire qu’on n’aime pas la fête. Ça, c’est un truc de quarantenaire, par exemple. 

Vous avez 2 titres dans cet album qui laissent penser que pour atteindre le paradis c'est pas mal d'aller ailleurs. Est-ce qu'il faut tout quitter pour trouver le paradis ? Ou est-ce qu'il faut simplement aller de l'avant et... marcher ?

Ben Mazué : C’est toujours bien de voyager, toute sa vie. C’est un super projet quand on s’aime. Il y a une chanson de Barbara qui s’appelle “Les Voyages” qui dit que quand on rentre chez soi, on se rend compte à quel point nos soucis sont simples et petits. Je trouve qu’il y a une façon dans le voyage de recentrer, de remettre l’église au milieu du village. 

Tout quitter pour trouver le paradis… ouais un peu. Plus on a à perdre et plus on s’enferme, je trouve. Et tout quitter, c’est n’avoir plus rien à perdre, une clé indispensable du paradis. Je pense que c’est aussi un affre de la vieillesse : plus on vieillit, plus on a de choses à perdre. Et plus on est mauvais.

Ben Mazué en tournée 2021 2022 avec Paradis

Vous avez dit un jour en interview "Avant de juger, il faut comprendre". Nous vivons en ce moment une drôle d'époque, est-ce que vous y comprenez quelque chose ?

Ben Mazué : Je pourrais vous répondre en tant que citoyen, mais en tant qu’artiste, je n’ai pas un regard d’expert sur les grandes questions de société. Ce que je peux dire, c’est qu’on a trop peur, en fait. Tout le temps. De tout. Et il s’agit, là, maintenant, de trouver des solutions pour vivre sans ces peurs-là. J’ai l’impression qu’on nous construit, qu’on se construit, un monde tellement pourvoyeur d’anxiété, en permanence, tellement anxiogène ! Et cette anxiété, elle ne sert à rien.

A contrario, je trouve qu’on fait de l’optimisme un sentiment… débile. Nul. Naïf. J’ai l’impression que plus on est désabusé et plus ça veut dire qu’on a compris quelque chose de la situation. Et plus on est optimiste, plus on est débile. Ça c’est dommage parce que je ne connais pas vraiment de situation, dans le monde, dans la vie, où il n’est pas indiqué d’être optimiste. Même quand on est au fond du trou, dans la merde, c’est cool d’être optimiste ! Ça sert !

Et ça ne veut pas forcément dire être bête ou ne pas être lucide sur la situation. On peut être lucide et pour autant être quand même optimiste. Je dirais que ça serait pas mal d’avoir moins peur et d’être optimiste. Globalement. Ça nous aidera.

Ça sera plus agréable en tout cas !

Ben Mazué : Mais oui !

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