Réalisé par Marjane Satrapi et produit par le Collectif 5050 qui milite pour l’égalité dans le cinéma, le clip de la chanson Barayé rassemble artistes et citoyens, des voix qui s’élèvent unies sur un arrangement de Benjamin Biolay, en soutien aux iraniennes et aux iraniens qui risquent leur vie dans la rue, en lutte pour leur liberté.
Depuis la mort de Mahsa Amini le 16 septembre dernier, l’Iran fait face à un soulèvement sans précédent. Des femmes d’abord, très vite rejointes par des hommes et toute la jeunesse iranienne unie, sont descendus dans les rues pour demander un changement de régime. Leur slogan : “Femme, Vie, Liberté”. Le 27 septembre, le jeune chanteur iranien Shervin Hajipour publie la chanson “Barayé”, écrite en s’inspirant de tweets d’internautes iranien·ne·s. 40 millions de vues plus tard, le jeune homme est arrêté. Libéré sous caution, il est depuis réduit au silence. Artistes et citoyen.ne.s français.es reprennent son flambeau pour que ses mots continuent de résonner dans un clip réalisé par la franco-iranienne Marjane Satrapi et sur les notes de Benjamin Biolay. Pour la liberté, pour les femmes en Iran, pour faire humanité commune.
« Pour danser dans la rue. Pour la peur d’un baiser. Pour ma sœur, la tienne, la nôtre. »
La vie pour une mèche de cheveux
Il y a un mois, c’étaient déjà des dizaines d’artistes, d’actrices, de femmes françaises qui, symboliquement, se coupaient une mèche de cheveux en soutien aux femmes iraniennes qui luttent pour leur liberté en Iran. Une mèche de cheveux, parce que c’est ce qui a coûté la vie à Mahsa Amini.
« Femme, Vie, Liberté ! »
Dans une vidéo publiée ce mercredi 5 octobre par le compte Instagram « Soutien femmes Iran », des dizaines de personnalités participent à un mouvement qui veut dénoncer la « terrible répression » des manifestations qui ont déjà fait près d’une centaine de morts, selon les ONG. « Nous avons ainsi décidé de répondre à l’appel qui nous était lancé en coupant, nous aussi, quelques-unes de ces mèches », est-il écrit sous la vidéo. En fond musical, la reprise du chant italien Bella Ciao par la chanteuse iranienne Gandom, devenue l’hymne de la contestation.
« Les Iraniennes ne sont pas seules »
@AlexsandroPalombo2022
Le mouvement a été initié par l’avocat spécialisé dans la défense des droits de l’homme Richard Sédillot, en collaboration avec la bâtonnière de Paris Julie Couturier, et l’ancienne présidente du Conseil national des barreaux, Christiane Feral Schuhl. Sur France Inter, Julie Gayet explique avoir aidé à écrire un texte pour convaincre les actrices et chanteuses de se mobiliser. « Les Iraniennes ont besoin de savoir qu’elles ne sont pas seules. Le silence peut être la pire des violences », explique-t-elle.
©FranckArbelo2022
Une action qui fait écho à l’appel intitulé « Femme Vie Liberté », le cri de ralliement des manifestations en Iran. Un triptyque, une tribune, dont le millier de signataires, personnalités du 7ème art, voulait « collectivement exprimer (son) soutien aux femmes iraniennes qui luttent aujourd’hui pour leur liberté au péril de leur vie, et au peuple iranien qui soutient courageusement leur révolte ».
Soutien Femmes Iran
Instagram
#HairForFreedom
Image de Une : ©Marjane Satrapi