Si le moral est dans les chaussettes, pas possible d’aller bien. Et puisqu’aujourd’hui, les psys, c’est surfait, on plonge dans la tendance de l’auto-thérapie, l’auto-je m’occupe de moi, le self-service du corps et de l’esprit en commençant par l’alimentation. Il manque juste un peu de vin dans tout ça… Mais ça n’engage que nous…
C’est bon pour le moral, c’est bon pour le moral, c’est bon, bon… Vous l’avez dans la tête, ça, c’est fait. Ne nous en voulez pas, on ne peut pas être de mauvaise humeur avec La Compagnie Créole. Et c’est justement tout le but de cet article : chouchouter les humeurs moroses. Les laisser s’évaporer à grands coups d’aliments magiques et pensées positives qui laissent place à un bon vieux soulagement. Une âme apaisée, un nombril bien observé, pour un moral boosté. Et voilà le travail. Suivez le guide, voici nos suggestions spéciales médecine douce pour prendre soin de votre état d’esprit et voir le verre à moitié plein… de Sauvignon. Mais ça n’engage que nous.
L’auto-thérapie ou comment se rendre heureux en se regardant dans le miroir
Nous vivons dans une société autocentrée où les altruistes sont aussi menacés d’extinction que le rhinocéros blanc (ou se montent le bourrichon de leur altruisme, qui du coup n’est pas altruiste, CQFD). Alors merci JJSphere qui va en remettre une petite couche. Un psy ? Pas besoin, ça ne sert à rien, je me suffis à moi-même. Ah. Après l’auto-massage, l’auto-thérapie ! Ça vous tente de vous auto-sonder pour vous auto-estimer et vous auto-réguler mentalement ? Un esprit sain dans un corps sain et vice versa pour un nombril en pleine possession de ses moyens. C’est parti pour de petits exercices du quotidien servant à auto-éduquer notre cerveau, sous la houlette de la neuroscientifique Anne-Hélène Clair et du thérapeute Vincent Trybou. Ah, il y a quand même des professionnels dans le coup.
Quelques conseils pour s’auto-psy-analyser
Le fameux lâcher-prise
Voilà, voilà… on entre dans le vocabulaire du yoga et de la cohérence cardiaque. On ne dit pas que ça ne fonctionne pas, on relève juste… Lâcher-prise, c’est accepter que les émotions nous traversent, qu’elles naissent, toutes négatives qu’elles soient, et qu’elles s’en aillent à leur rythme. Sans les forcer, sans résister, sans les laisser non plus nous envahir et nous diriger. Dans l’acceptation. Parce que plus le cerveau s’habitue à cohabiter avec ses émotions, moins il aura tendance à réagir avec violence. Ok, ok. Easy.
Décaler son impulsivité
Une envie irrésistible et impulsive de vérifier si on a du « like » sur notre dernière publication Instagram, de se jeter sur l’ultime carré d’une plaque de chocolat, d’acheter cette petite jupe, juste découverte-convoitée-voulue profondément ? On repousse l’action de 10 ou 20 minutes, pour voir si elle est toujours implacablement nécessaire après ce petit laps de temps. Ce qui n’est souvent plus le cas…
Tolérance et restructuration cognitive
Le cœur se serre, le ventre gargouille, les yeux se brouillent. Ça y est, on fait une crise de panique. Coup de stress, angoisse ? On met à plat. Facile à dire, toujours, de faire un pas en arrière et de remettre la situation dans son contexte, avec distance. Or, c’est la meilleure manière de maîtriser son angoisse, de la remettre en perspective et donc, de se rendre compte qu’on n’est pas en Ukraine… et qu’il y a toujours des solutions. Tout est dans la question et le point de vue : se demander quel conseil on donnerait si une amie se trouvait dans notre situation, si la réaction est adaptée, si nos proches seraient d’accord avec cette dernière, etc. À vous la grotte de Platon, vous êtes déjà en train de philosopher.
La pleine conscience, un concept qui a la cote… mais qui n’est pas si simple
En voilà une mode qui fait son petit bonhomme de chemin – une bonne expression désuète a toujours sa place. Mindfullness ou pleine conscience en français, les méthodes plus ou moins sérieuses et les conseils sur les réseaux font florès. Or, n’est pas plein conscient qui veut. Savoir respirer, se concentrer sur ici et maintenant, sur son corps (et son nombril, on y est), sans lutter contre toutes nos pensées parasites mais en les laissant traverser notre cerveau sans s’y attarder, n’est pas une mince affaire. Il faut s’exercer. Souvent. Il faut s’en donner le temps…
Décidez-vous, une bonne fois pour toute !
L’indécision est un parasite de l’esprit. Souvent due à l’incapacité de classer les priorités, de se baser uniquement sur les faits et de savoir ce qu’on se veut. De l’importance de faire des listes et des tableaux, histoire de hiérarchiser et (on y revient) de mettre à plat les faits en parallèle de nos désirs. Et quand on sait, on décide !
Dis-moi ce que tu manges, je te dirai si tu as le moral
Vive les mots en -ine ! Sérotonine, dopamine, noradrénaline, tyrosine et toutes leurs copines vitamines ! Et spiruline ? Pas mentionnée dans l’article du Magazine Elle qui fait l’éloge des aliments qui ont tout juste, ça ne nous étonnerais pas qu’elle y soit la prochaine fois. Tellement c’est vert, tellement c’est plein de fer, tellement c’est forcément bien puisque c’est pas bon.
Parce qu’il faut bien le dire, même si on aime bien faire les écureuils de temps en temps, ça manque un peu de frites tout ça.
« Notre humeur est liée à l’activité de neurotransmetteurs et d’hormones synthétisés à partir d’acides aminés présents dans l’alimentation. La dopamine et la noradrénaline, produites à partir de la tyrosine, sont impliquées dans l’énergie, la vitalité et l’apprentissage. La sérotonine et la mélatonine, issues du tryptophane, favorisent le calme et la sérénité. D’autres substances entrent en jeu : magnésium qui régule l’humeur, sélénium qui fait baisser le risque de dépression, vitamines B1, B6, B9 et B12 qui aident à transformer le tryptophane en sérotonine, vitamine D dont la carence joue dans les états dépressifs, oméga-3 bénéfiques pour le cerveau… »
On est d’accord, le corps est une machine qui ne se satisfait pas uniquement de gras et de sucre, que les aliments dits « plaisir » nous font grimper au rideau pour mieux retomber sur une hanche aussitôt. Et par là, j’entends tomber du rideau directement sur la hanche et se faire très mal. Alors que, quand on déguste une barre de chocolat – celle au lait, avec du sucre et des noisettes entières, pas le mini carré de moins d’un millimètre d’épaisseur qui assèche la bouche en un micro coup de dents tellement ce n’est que du cacao pur – et bien on jouit. On se réjouit. Mais rien n’est fait dans le bon sens dans cette vie. Alors quels aliments donnent la banane ? Ben… la banane.
Notre petite sélection d’aliments bons pour le moral…
Néanmoins, si on veut être honnête (tout est question de volonté dans ce domaine), il nous est possible de reconnaître certaines vertus, même gustatives, de quelques-uns de ces aliments magiques pour le moral (et la ligne, et la digestion, et la mémoire, et la couperose, et la trigonométrie). Alors, on pourrait s’y mettre. Parce que ça ne coûte rien d’essayer et que n’est pas boute-en-train qui veut en plein hiver ou quand les pollens eurent commencé à revenir, les chiens. Un coup de pouce n’est jamais de trop.
Sur cette introduction de mille mots, voici les denrées qui mettent votre esprit en émoi, donc votre corps en extase, donc votre nombril en surchauffe.
Ils boostent l’immunité, réduisent le stress, atténuent les envies dépressives, limitent l’inflammation de nos intérieurs, ils sont formidables ! Et si manger, c’était se soigner ? Alors attention, même pour rire, nous ne dirons jamais que les ananas guérissent le cancer ou le poivre rose la sclérose. Améliorer son humeur, son tonus, son état général, c’est éventuellement possible, mais c’est tout.
Prêt pour le cocktail du bonheur ?
AGRUMES
Citron, orange, mandarine, clémentines, on aime et ils nous aiment. Combo gagnant.
AMANDES
Une dizaine par jour pour faire votre bonheur avec ses fibres, ses antioxydants, sa vitamine E et son tryptophane, l’antichambre de la sérotonine. Joie.
FROMAGE
Oubliez ceux qui coulent, qui puent, qui vont bien avec le vin rouge. Il faudrait manger de la Brousse. Alors, comment dire… J’ai l’impression d’entendre ma tante New Age qui mange sa Brousse avec un petit miel du producteur qu’elle a rencontré au marché permacole bio et des graines de lin. On n’y arrivera pas. En revanche, mozzarella, feta, ricotta, ça marche. Vive le sud ! Dans la pizza, on peut ?
POISSON GRAS
Les sardines pour ceux qui aiment, le saumon fumé sur des blinis et c’est sûr que mon moral monte en flèche !
VIANDE…
Alors, le magazine cite la dinde et le poulet… c’est de la viande, ça ? Mais on s’en fiche, le poulet, on adhère !
POIS CHICHES
On peut en houmous avec du pain pita à l’apéro ?
C'est bon pour le moral...
Oubliez-nous pour les œufs durs, le foie et la banane, c’est vraiment pas bon. Sinon, rien de nouveau sous le soleil, il faut dormir, ne pas manger gras, salé, sucré, faire du sport régulièrement, faire des activités manuelles, lire, rêvasser et puis prendre le temps de s’aimer. En bref, avec le vin (parce que c’est sûr, c’est bon pour notre moral), les pizzas, parce que pas eu le temps de cuisiner (ou de faire les courses), pas de sport parce que pas l’énergie, les nuits trop courtes, les cernes-boutons-rides-mollesses-cheveux-gris-ternes-plats et puis notre aversion pour le riz complet, on a tout faux. Est-ce qu’il faudrait peut-être qu’on vende nos enfants pour auto-chouchouter notre moral ?