Rien à faire. On a beau retourner le problème dans tous les sens, nous n’avons pas de solution. L’automne, c’est pas pour nous. Le gris, l’humide, le froid, ce ne sont pas des paramètres qui calquent avec notre code génétique. Surtout quand les trois à la fois se donnent la main pour partir faire une petite ronde dans le ciel assombri d’un mois en –bre. Alors oui, cette année le soleil est avec nous, mais jusqu’à quand ? Heureusement qu’il y a quelques plaisirs qui permettent de survivre à cette période : les couleurs des arbres, juste avant que les feuilles ne tombent parce qu’après c’est sinistre, la lumière parfois, qui peut avoir quelque chose de magique, et puis, avant de sauter à pieds joints dans la saison du chou sous toutes ses formes, profitons des cucurbitacées et des produits de la forêt. Nous avons déjà évoqué le règne animal dans cette catégorie, mais il n’y a pas que ça. Châtaignes, certes, mais aussi et surtout champignons ! Frais cueillis du jour, amassés dans un panier, dénichés dans les sous-bois… et puis aussi la reine des champignacs : la truffe. Zou ! Direction Alba pour la Foire Mondiale !
Trop souvent, ça serait surfait. Mais une touche une fois par année, on ne dit pas non. Et du coup, il faut se déplacer là où les cochons ont du flair et les chênes recèlent des trésors entre leurs racines. Elle n’a l’air de rien pourtant, la truffe. Les novices s’y laisseraient prendre et pourraient pique-niquer les fesses sur une truffière sans y prendre garde. Peut-être seraient-ils incommodés par l’odeur… Parce que la psychologie a son mot à dire. Si un quelconque éleveur de cochons n’avait pas décidé un jour que ces espèces de cailloux odorants étaient comestible et que finalement c’était très bon, très fin, que ça se mangeait sans fin/faim et qu’il allait faire fortune en les vendant très cher, on trouverait juste que ça pue.
Mais certains effluves deviennent sainteté et parfum d’azur, à tel point qu’on les garde sous cloche, pour que chaque acheteur potentiel ou visiteur curieux ne loupe pas une molécule et en prenne plein les naseaux. Il y a la noire, la truffe d’été, la truffe banale, la truffe casual et puis la blanche, la discrète, la camouflée, la rare, la robe de soirée. Celle qui fait exploser les comptes épargne et que nous n’avons fait que regarder et sentir cette année. La pénurie d’eau n’a pas aidé la récolte et les prix flambent.
Si on arrive à se frayer un chemin jusqu’aux exposants, on découvre des tronches pittoresques, des tenues de chasseurs piémontais et des talents dans l’art de la négociation. C’est à qui videra sa cloche le premier et au meilleur prix ! Et nous sommes même tombées sur une jeune femme… une aubaine parce qu’on ne peut pas dire que ce soit une denrée moins rare que les truffes blanches.
Des truffes, des truffes, oui, mais pas que. Des produits dérivés, de quoi les râper fin, fin, et puis de quoi les accompagner. Des pâtes aux oeufs, du riz, du vin mais aussi du saucisson, du fromage, des bolets gigantesques frais et séchés pour des risotti incroyables, des sucreries diverses et variées. des produits du terroir quoi ! C’est la fête de la gastronomie, de l’artisanat culinaire. C’est la fête des JJ.
Nous avons tout goûté, nous nous sommes régalées, narines truffées, panses bombées, coffres pleins à craquer. Nous ne sommes pas allées jusqu’à nous accrocher nos verres de vin autour du cou, histoire de ne pas nous retrouver dépourvues quand la proposition de dégustation fût venue… Josiane aurait bien tenté mais Josette s’y est fermement opposée. On peut se délecter mais avec style que diable.
Nous ne pouvions quitter Alba sans déguster les créations Atalanga. Autre fleuron du Piémont, la noisette est ici décortiquée, torréfiée puis agrémentée, ou non, transformée, ou non. Enrobée de sel, de sucre glace ou de chocolat, ces petits snacks ont fait le plaisir de tous. Chacun son goût et pas de jaloux. Même pour la crème de noisette, sucrée ou naturelle, elle se décline pour plaire aux palais exigeants de chacune des JJ. Malin.
Vous vous doutez bien que nous ne sommes pas allées jusqu’à Alba juste pour sniffer et tester les formats échantillon. Noooooooon, pensez-vous ! Nous avons aussi fait le tour des adresses incontournables, des meilleures tables du coin… Mais ça fera l’objet d’un autre article… En attendant, pour cette édition, c’est peut-être un peu juste, mais réservez votre automne pour vous rendre dans ce paradis des gourmands l’année prochaine. Ci vedredmo !
Foire Internationale de la truffe blanche d’Alba
Du 9 octobre au 5 décembre 2021
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