Le look rétro, la démarche mi-dégingandée mi-sautillante, un voyou s’installe sur la planète musicale francophone. Et n’est pas Voyou qui veut. L’intelligence lucide d’un adulte et la folle liberté d’un enfant dans le même corps, Voyou appelle à lui la tendresse et une certaine légèreté de l’âme. Peut-être vient-ce (oui, oui, ça se dit) de son nom de scène. L’univers est naïf, mais le jeune homme ne l’est pas tant que ça. Optimiste, certainement, bien décidé à lorgner la moitié pleine du fameux verre d’eau qui, ici, pourrait avoir des bulles. Heureux de ce qu’il lui arrive, il ne prétextera pas le spleen de l’artiste pour feindre une mélancolie ou un drame qu’il ne traverse pas. Il nous entraîne dans sa balade sur un tandem, sous la neige, au-dessus des toits de Paris, il suit un papillon. Même les briques hausmanniennes ne peuvent s’empêcher de battre le rythme et de suivre la moustache mutine du gentil Voyou blond. Oui, cher Thibaud, quand on se choisit Voyou pour pseudonyme, on ouvre la porte à l’affective familiarité et aux qualificatifs désuets et tendres. Gentil donc. Au sens noble du terme, ici point d’ironie ni de galvaudage. La mélodie est franche et le verbe clair, un brin fêlé il parle directement au coeur et comme disait l’autre, ce sont les fêlés qui laissent entrer la lumière.
Talentueux, Voyou sait tout faire. Multi-instrumentiste, auteur-poète, inventeur d’histoires du quotidien simples et prégnantes, dessinateur aussi. Entre deux rendez-vous, il griffonne. Certainement pour un post sur Instagram ou sa prochaine pochette d’album.
Avec enthousiasme, il sort son premier album en solo nommé comme le titre de la chanson qu’il partage avec la chanteuse Yelle. Les bruits de la ville comme celui ténu, presqu’inexistant de la neige qui recouvre les bancs où se bécotent peut-être quelques amoureux. C’est la saison qui veut ça. Des pas qui crissent. Un immeuble qui entame un swing en couleur. Pop. Il neige peut-être mais nous entendrons à coup sûr ces refrains qui ne lésinent pas sur le fond et la rime quand le soleil et la chaleur seront revenus. Et après, encore.
Nous avons eu le grand plaisir de faire sa brillante découverte et d’entamer une conversation avec les yeux bleus de Voyou. La voici en substance et en bonne humeur.
Miser sur la simplicité, c’est certainement le secret du bonheur… et de la danse qui met en joie. Nous nous sommes d’ailleurs mises à la vague bras ballants (si vous ne comprenez pas, regardez la vidéo ci-dessus ou directement le clip des Bruits de la ville), prêtes pour une prochaine rencontre. Si vous ne connaissez pas encore, précipitez-vous sur Spotify dès demain et ensuite jetez un oeil à ses dates de tournée qui sont et seront nombreuses. Il passera notamment le 23 mars à Genève à Voix de Fête. Les places sont disponibles et en vente sur le site du festival. À vos marques…
Voyou
Sortie de l’album Les Bruits de la ville le 15 février 2019
En tournée et au Festival Voix de Fête le 23 mars 2019
